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Les miracles posthumes de saint Louis de Gonzague

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saint-michel


Masculin Messages : 499
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Message par saint-michel Ven 25 Aoû - 10:26

Les miracles posthumes de saint Louis de Gonzague Les_mi10

Voici des faits posthumes aussi extraordinaires qu’authentiques tirés de l’ouvrage du Père Virgile Cepari. Pour consulter la totalité des miracles méticuleusement reportés, vous pouvez consulter le livre gratuit à cette adresse : « vie de saint Louis de Gonzague ».



Des miracles opérés par intercession de saint Louis de Gonzague


« Mon dessein, en écrivant cette vie, n’a point été de rapporter tous les miracles et toutes les grâces accordées dans différents pays par les mérites et l’intercession de saint Louis après sa mort ; mais seulement de faire un choix de quelques actions saintes et vertueuses, qui, avec l’aide du Seigneur, peuvent être imitées de tout le monde. D’ailleurs, le récit d’un grand nombre de miracles n’ajouterait rien, dans l’esprit de ceux qui ont connu notre Saint, à l’idée qu’ils ont de sa singulière vertu ; parce que les personnes intelligentes n’ignorent pas que les dons surnaturels que Louis reçut de Dieu pendant sa vie, sont quelque chose de plus grand, de plus précieux, de plus désirable que la grâce des miracles. Cependant, afin qu’on sache que cette illustration ne lui a pas manqué, je rapporterai ici quelques-uns des miracles opérés depuis sa mort et confirmés par serment. Je laisse à d’autres le soin de parler de ceux qu’il peut avoir faits de son vivant.



L’an 1593, le marquis Rodolphe à qui notre Saint avait remis le marquisat et tous ses droits, étant mort au château de Jouffri, les habitants se soulevèrent contre la maison de Châtillon. La marquise sa mère fut si sensible à cette révolte, que sa douleur la fit tomber dangereusement malade ; en peu de jours elle fut à l’extrémité, et reçut les derniers sacrements. Elle était près de rendre le dernier soupir, lorsqu’elle aperçut près de son lit son saint fils Louis tout éclatant de gloire : sa présence fit une si douce impression sur la princesse, qu’ayant eu jusque-là le cœur flétri, de manière à ne pouvoir pas jeter une larme pour soulager sa douleur, elle en versa une grande abondance ; en même temps elle fut assurée, non-seulement de recouvrer sa santé, mais encore devoir les intérêts de ses fils prendre une tournure plus consolante. En effet, contre toute espérance la marquise guérit, et eut la consolation de voir la situation du marquis François, devenir plus florissante que n’avait été celle d’aucun de ses aïeux. Ainsi, le premier miracle que fit le Saint, après sa mort, fut un devoir de piété envers sa mère.



Antoine Urbain, de Sienne, âgé de seize ans, tailleur de profession, fut attaqué de maux de tête, accompagnés d’une distillation continuelle d’humeurs âcres et malignes : il avait le visage gonflé et les yeux si malades, qu’il ne pouvait supporter ni l’air ni la lumière. La fièvre qui se joignit à tous ces maux, l’obligea de se mettre au lit. Il souffrait depuis un mois, lorsqu’il lui survint à l’œil gauche une tumeur, qui, gagnant la paupière, la couvrit bientôt, de façon qu’il perdit tout à fait l’usage de cet œil. Le mal allant toujours en augmentant, fit craindre que le malade ne perdit encore l’autre œil. Un médecin essaya deux fois de lui appliquer quelques remèdes, qui ne firent qu’accroître le mal. Le médecin s’en aperçut, et, après avoir ordonné quelques autres remèdes, qu’on ne fit pas, il ne parut plus chez le malade ; ses douleurs aux deux yeux empiraient avec le mal, dont le principe restait fixé à la paupière, et il ne lui restait plus d’espérance de guérison. Ce malade avait un oncle potier : un jour, par hasard, cet oncle vit un enfant qui tenait en main une image de saint Louis de Gonzague. Le potier demanda à l’un de ses compagnons ce que c’était que ce Saint ? Celui-ci lui en ayant raconté plusieurs miracles, l’exhorta à lui vouer son neveu. Cet oncle ayant résolu de le faire, dit à sa sœur qu’elle prît cette image, et qu’au plus vite elle la portât au malade, afin qu’il eût soin de son côté de se recommander au Saint. À cet ordre de son frère, cette femme se sentit une vive foi ; elle ne douta point que par les mérites du Saint le malade ne guérît ; elle espérait même que ce serait la nuit prochaine. Il était déjà tard ; mais, sans perdre de temps, cette femme porta ce soir-là même l’image au malade. Elle lui raconta les miracles que faisait le Saint, l’exhorta à se vouer à lui, et se retira. Antoine reçut l’image avec dévotion : sur-le-champ il conçut l’espérance de guérir. Il se mit à genoux sur son lit, et tenant l’image en mains il promit de réciter cinq Pater et cinq Ave en l’honneur du Saint, si, par son intercession, il recouvrait la vue. Il récita tout de suite ces cinq Pater et ces cinq Ave, armé d’une vive foi dans les mérites du Saint, et il se fit, par trois fois, le signe de la croix sur ses yeux avec cette image ; ensuite il se recoucha, plaça cette image auprès de sa tête, et s’endormit. Sur les cinq heures de nuit, il songea qu’il était guéri, et qu’il pouvait retourner à son travail. S’étant éveillé et ne sentant plus aucune douleur aux yeux, il crut en effet qu’il était guéri : cependant ne pouvant encore s’en convaincre à cause de l’obscurité, il appela son oncle, et lui dit : Je crois que je suis guéri, car je ne sens plus de douleur aux jeux ; je les tiens ouverts sans peine, je les sens libres et desséchés. Quand il fut jour, la tante entra dans la chambre ; et Antoine revoyant la lumière, s’écria tout hors de lui-même : Ma tante, je vois ! je vois, je suis guéri ! À ces paroles la femme s’approche du lit, et son frère aussi, et tous les deux virent les yeux d’Antoine parfaitement nets : l’humeur ordinaire et l’inflammation avaient disparu, et la tumeur s’étant retirée vers la partie gauche de l’œil, était presque dissipée, et ne donnait plus d’écoulement sensible. Aussitôt ces bonnes gens remercièrent, avec toute la ferveur dont ils étaient capables, le Seigneur et saint Louis de Gonzague. Le jeune homme, qui ne pouvait auparavant supporter ni l’air, ni la lumière, se leva aussitôt, et alla entendre la messe. Après quoi il se rendit à son travail, et reprit son métier de tailleur. On dressa un procès-verbal de ce miracle au tribunal de l’archevêque de Sienne : les médecins y déclarèrent avec serment que cette guérison était surnaturelle et divine.



Marc-Antoine Gussone, noble Vénitien, était entré dans la Compagnie de Jésus, à Padoue. À sa seconde année de noviciat, vers les derniers mois de 16o3, il tomba malade d’une fièvre maligne accompagnée de pourpre. En peu de jours, le mal vint au point que la langue au malade enfla, sa bouche se remplit d’une matière putride et grasse, qui forma autour de ses dents une espèce de tartre, de façon que le malade ne pouvait ni ouvrir la bouche, ni parler ; il avait même, de temps en temps des délires. Comme le mal augmentait de plus en plus, les médecins déclarèrent que leur art n’y pouvait rien, et que le jour suivant on ferait très-bien d’administrer le saint Viatique au malade. Plusieurs des Pères qui se trouvaient là, et quelques autres encore, pensèrent qu’il serait à propos de faire faire a ce novice un vœu à saint Louis de Gonzague, auquel il avait une dévotion particulière. Un Père, qui était absent, écrivit la même chose Père recteur ; et un autre qui, sur les cinq heures de nuit, était en oraison devant une relique de saint Louis de Gonzague, se sentit aussi inspiré de parler au père recteur ; espérant fortement que Dieu, par les mérites de son saint serviteur, rendrait la santé au malade. Celui-ci ayant quitté subitement son oraison, vint proposer au Père recteur son inspiration. Le père recteur y consentit, et prenant la relique du Saint, que ce Père avait, il la remit au Père ministre, lui recommandant de la porter de sa part au malade, le lendemain matin, après qu’il aurait reçu le saint Viatique, et de lui faire vouer un pèlerinage en l’honneur du Saint à Notre-Dame de Lorette, ou en quelque autre lieu. Le Père ministre n’attendit pas jusqu’au matin à exécuter les ordres du Père recteur ; il se rendit tout de suite auprès du malade, lui présenta la relique, lui proposa le vœu selon les intentions et la volonté du Père recteur. Le malade prit la relique, la baisa avec beaucoup de dévotion, fit le vœu qu’on lui proposait, dans la ferme persuasion que c’était là son seul remède, et se recommanda avec instance à l’intercession du Saint. Dans le moment même on s’aperçut du mieux ; il passa si bien le reste de la nuit, que le matin les médecins déclarèrent qu’ils le trouvaient hors de danger ; de façon que n’étant pas dans la nécessité de recevoir le saint Viatique, il ne communia que pour satisfaire sa propre dévotion. L’évêque de Padoue fit dresser procès-verbal de cette guérison miraculeuse, et l’on envoya par reconnaissance, au tombeau du Saint, un tableau relatif à cette guérison.




Jean Justiniani, noble Génois, de la Compagnie de Jésus, étant au collège romain, fut attaqué, le 3 juin 16o5, d’un violent mal au côté gauche. Peu après, il lui survint une suppression totale des urines ; on fit, à ce sujet, une consultation de médecins, ils prescrivirent différents remèdes ; mais rien de tout ce qu’ils ordonnèrent n’ayant pu soulager le malade, après dix jours il se trouva à l’extrémité : alors le médecin recommanda de le faire administrer. Sur le soir, le malade se sentant encore plus mal, il lui vint en pensée de recourir à l’intercession de saint Louis de Gonzague : n’ayant pas la force de marcher, il se fit conduire par deux personnes dans l’église, au sépulcre du Saint, et s’y étant fait mettre à genoux, il baisa plusieurs fois la terre, récita quelques prières, sollicitant avec ferveur le Saint de lui obtenir du Seigneur la santé : enfin il fit le vœu, s’il guérissait, de dire en son honneur, pendant un an, cinq Pater et cinq Ave, de visiter tous les jours son tombeau, de le prendre pour son avocat, et de faire placer dans sa chapelle un ex-voto d’argent, en signe de sa reconnaissance. On le ramena dans son infirmerie : il passa fort mal le reste de la nuit, se sentant comme suffoqué des humeurs dont son corps était rempli. Le matin du onzième jour, on s’aperçut qu’il avait les mains, les pieds et tout le corps enflé ; son pouls commençait à s’arrêter, et sa respiration devenait plus difficile. Le médecin qui le vit dans cet état, déclara qu’il n’y avait plus de remède. L’infirmier avertit donc son malade de se préparer à recevoir le saint Viatique, comme étant en grand danger. À cet avis, le malade renouvela le vœu qu’il avait fait le soir précédent ; et prenant en main une relique du Saint, que le Père recteur du collège lui avait donnée, après l’avoir dévotement baisée, il se l’appliqua, faisant avec cette relique le signe de la croix sur la partie du corps qui lui faisait le plus de douleur. Dans le même moment il rendit une pierre avec toutes les humeurs qui, depuis onze jours, étaient arrêtées dans son corps. Dès lors ses grandes douleurs disparurent ; il souffrit seulement encore trois jours quelque légère incommodité à l’endroit d’où la pierre s’était détachée ; mais il fut en état, dès ce même jour, d’accomplir son vœu. Le lendemain, après avoir été au tombeau de son bienfaiteur, lui témoigner sa reconnaissance, il se trouva si parfaitement guéri, qu’il sortit de la maison. Le 21 du même mois, jour de la glorieuse mort du Saint, il attacha lui-même son ex-voto d’argent à son tombeau, comme un monument de sa guérison miraculeuse.



Peu de temps après, il arriva à Turin un semblable miracle. Le sieur Barronis fut attaqué de douleurs très-vives de gravelle (lithiase urinaire). Comme il avait beaucoup de piété, il commença par recourir à Dieu et aux Saints, particulièrement à saint Ignace et à saint François Xavier, dont il se fit apporter les images. Ses douleurs ayant continué depuis la quatrième heure de la nuit jusqu’au lendemain matin, sans aucun soulagement, les sentant même augmenter, il se ressouvint d’avoir ouï-dire que le mois précédent un jeune Jésuite avait été guéri miraculeusement d’un semblable mal, par l’intercession de Louis de Gonzague. Plein d’espérance qu’il pourrait obtenir de ce Bienheureux la même faveur, n’ayant aucune de ses images, il fit chercher une lettre écrite par ce Saint à un Jésuite qui la lui avait donnée, résolu de l’appliquer comme remède à la partie où il souffrait le plus ; mais ne retrouvant point cette lettre, il éleva son esprit à Dieu, et se recommanda au Saint avec toute l’affection dont il était capable. Sa prière finie, il s’endormit légèrement. Il crut voir, dans son sommeil, un jeune Père de la Compagnie de Jésus, d’une stature plus grande que petite, d’un visage maigre, un nez aquilin ; lequel s’approchant de son lit, lui ceignit le corps. Quoiqu’il n’eût jamais vu saint Louis, il crut qu’effectivement c’était lui : s’éveillant à ce moment, il fit dans son lit un élan pour embrasser le Saint, mais le Saint disparut, laissant cependant un effet certain de sa présence, puisque, dans ce même instant, le malade se sentit délivré de la pierre qui causait ses douleurs. Dès lors il prit saint Louis de Gonzague pour son protecteur particulier et celui de sa famille, bien persuadé que, dans l’occasion, ce Saint viendrait à son aide et serait sa consolation. En reconnaissance de sa guérison, il envoya au tombeau du Saint une petite statue d’argent ; et il déposa, sous la foi du serment, au tribunal de l’archevêque de Turin, tout ce que nous venons de rapporter.



À Perruggi, le comte de Montemellini était attaqué d’une longue et dangereuse fièvre ; ni l’art des médecins, ni les remèdes les plus recherchés, n’avaient pu le guérir. Après cinquante jours de maladie, un Jésuite du collège de Perruggi, ayant une parcelle de la peau de saint Louis de Gonzague, qu’il avait lui-même prise sur son corps la nuit où il mourut, la donna au père recteur du collège, qui la porta au malade. Cette relique ne lui fut pas plutôt appliquée, que la fièvre le quitta, sans jamais lui revenir. Ce miracle est constaté par des dépositions authentiques.



Dom Vincent de Gonzague, duc de Mantoue, étant venu à Rome pour baiser les pieds au pape Paul V, ne manqua pas d’aller visiter le tombeau de son cousin Louis. Il reçut pour lors du marquis de Châtillon, ambassadeur de l’Empereur, une relique insigne de son saint parent. Retournant dans ses états, il tomba malade à Florence, et porta son mal jusqu’à Mantoue. Quand son mal le tenait, il était forcé de garder le lit des semaines et des mois entiers, avec des douleurs violentes et continuelles. La lettre que je vais rapporter prouve combien, dans ces circonstances, la protection de notre Saint fut efficace. Le duc écrivit cette lettre de Mantoue à l’ambassadeur, peu de jours après son arrivée.



« Je n’ai garde de vous laisser ignorer que j’ai déjà éprouvé les effets de la protection de notre bienheureux parent Louis de Gonzague. Dans mon retour j’ai été attaqué, à Florence, de mon mal ordinaire au genou. Je fis certaines promesses au Saint, et je me signai avec sa relique que je tiens de votre Excellence ; aussitôt les douleurs diminuèrent miraculeusement, et le mal disparut avec une promptitude extraordinaire. Arrivé ici, je fus de nouveau attaqué, et même au côté, lieu plus dangereux : ayant renouvelé mon vœu et m’étant signé, je ne saurais dire avec quelle vitesse le mal disparut encore cette fois-là. J’en suis actuellement tout à fait délivré. J’attribue ce bienfait à l’intercession de notre Saint : oui, c’est par son moyen et pour sa gloire, que la divine Majesté a bien voulu m’accorder cette grâce, de laquelle j’ai cru devoir instruire aussitôt votre Excellence. Je la prie donc, dès qu’il plaira au Saint Père de permettre qu’on érige des autels à notre saint parent et de lui adresser publiquement des vœux, de me le faire savoir, afin que je puisse accomplir ma promesse, et répandre parmi mes sujets une vraie dévotion envers ce Saint. »



Sigismond Miskowski Gonzague, grand maréchal de Pologne, allié depuis peu à la famille Gonzague, et envoyé par le roi de Pologne en ambassade dans la Garinthie, pour accompagner jusqu’à Cracovie la reine de Pologne sa nouvelle épouse, passant à Prague, reçut de l’ambassadeur du roi très-catholique auprès de l’empereur, un livre manuscrit des vertus et des miracles de saint Louis de Gonzague, avec une image imprimée du même Saint. Pendant qu’il continuait son voyage par la Bohême, un matin en entendant la messe, il fut tout d’un coup saisi d’une douleur si vive, qu’il fut obligé de se mettre au lit. Ce qu’il y avait de plus inquiétant, c’est que les médecins ne connaissaient rien à son mal. Il continua donc de souffrir jusqu’à minuit avec la même violence, ne pouvant ni reposer ni dormir. Il se souvint alors du manuscrit dont on lui avait fait présent, et se mit à lire : puis contemplant l’image du Saint, et touché de ses mérites, il se mit à implorer son secours avec ferveur et dévotion. À peine eut-il fini sa prière qu’il s’endormit, et son sommeil fut prolongé assez avant dans la journée. À son réveil, il se trouva parfaitement guéri. Après avoir remercié Dieu et le Saint, il continua heureusement son voyage, bien résolu d’envoyer un vœu au tombeau du Saint à Rome.



Benoît Ridolphi, noble Florentin, commença, à l’âge de dix-sept mois, d’être tourmenté d’une maladie qu’on crut être une possession de mauvais esprit : cet enfant qui était frais et avait de belles couleurs, devint tout à coup pâle, maigre, estropié, bossu, difficile, et très-colère. Quand sa mère le corrigeait, ses yeux s’enflammaient horriblement ; il se battait lui-même, se donnait de la tête contre la muraille, se jetait par terre et priait sa mère de le tuer. Il cherchait à se noyer, et à se donner la mort par toute sorte de voies. Il avait beaucoup de difficulté à apprendre la doctrine chrétienne, quoique pour tout le reste il eût l’esprit bon et facile. Quand il passait sous les fenêtres de la maison quelque procession où l’on portait des reliques, il ne pouvait s’y tenir tranquille ; il criait, il s’agitait, et s’il le pouvait, il fuyait. Il disait quelquefois des paroles au-dessus de son âge ; quelquefois aussi le mauvais esprit lui faisait tenir des discours peu modestes. Dans les commencements où l’on ne connaissait pas son mal, les médecins essayèrent différents remèdes, et toujours sans succès. Enfin, reconnu pour être possédé, on le conduisit à l’église de Montemano, près de Pistoie, où l’on avait coutume de mener ceux qu’on croyait possédés comme lui ; et ce fut encore inutilement. Au mois de décembre 16o5, étant plus tourmenté du malin esprit qu’à l’ordinaire, il dit à sa mère qu’il avait vu un crucifix devant lui au milieu de deux prêtres, lequel lui avait dit d’être de bonne humeur, parce que dans peu il serait délivré. La mère croyant que ces deux prêtres étaient saint Ignace et saint François-Xavier de la Compagnie de Jésus, songea à se procurer de leurs reliques ; mais elle n’en trouva point. Sachant qu’une dame de sa connaissance en avait une de saint Louis de Gonzague, elle la lui demanda, et la mit sur son fils. À peine l’enfant eut-il cette relique sur lui, qu’il commença à se troubler horriblement, à crier qu’on la lui ôtât, parce qu’il s’en sentait brûler. On la tint cependant de force sur lui, jusqu’à ce qu’on eût fait venir un prêtre pour l’exorciser. Ce prêtre l’exorcisa avec la relique : il l’appliqua successivement à plusieurs endroits du corps, sans pouvoir y découvrir le malin esprit ; ce qui d’abord lui fit croire qu’il était sorti ; mais enfin il le trouva retiré et caché au bras droit, fort près de la main ; il posa donc la relique à cet endroit ; et le démon fut forcé de fuir sur-le-champ. Il laissa cet enfant, alors âgé de onze ans et demi, à demi mort, mais fort tranquille. L’enfant devint très-dévot à saint Louis de Gonzague. Sa mère eut soin de le faire étudier, afin qu’il pût un jour entrer dans la Compagnie de Jésus, et devenir frère de saint Louis de Gonzague. On dressa un procès-verbal de tous ces faits au tribunal de l’archevêché de Florence.



Angèle de Brescia, âgée de vingt-un ans, avait les jambes si mal affectées, que, dans la droite seule, on lui comptait jusqu’à sept plaies. Elle avait à la gauche une grosse tumeur sur le coude-pied, de façon que cette jeune fille ne pouvait ni se mouvoir, ni marcher qu’à l’aide de deux béquilles, et encore avec beaucoup de peine ; parce qu’elle ne pouvait poser la jambe droite à terre, et qu’à force de faire usage des béquilles, il lui était venu des plaies sous ses aisselles. Il y avait deux ans et demi qu’elle était ainsi estropiée, lorsque arriva l’anniversaire de saint Louis de Gonzague. Un gentilhomme lui persuada de se traîner à l’église des pères de la Compagnie de Jésus, où était exposée l’image de saint Louis de Gonzague, environnée de beaucoup de vœux. Elle se trouva si fatiguée en arrivant à la porte de l’église, que ne pouvant aller plus loin, elle s’y mit à genoux. Tournée vers l’image de saint Louis de Gonzague, elle récita cinq Pater et cinq Ave, lui demandant avec instance sa guérison, et promettant que si elle guérissait, elle ferait attacher par reconnaissance ses deux béquilles à son image ; sa pauvreté ne lui permettant pas de lui offrir autre chose. Sa prière finie, elle revint chez elle. Pendant la nuit les plaies de sa jambe commencèrent à se fermer, et son pied gauche à perdre de son enflure, de façon que le matin elle se trouva si bien, qu’elle commença à marcher avec une seule béquille. Au bout de trois ou quatre jours, elle marcha sans ce secours ; et peu après elle fut si parfaitement guérie, que la jambe droite, raccourcie par le mal, se trouva aussi longue que l’autre, de manière qu’il fallut diminuer de trois doigts un talon de sa chaussure. Pour preuve de sa parfaite guérison, elle fit attacher, comme elle l’avait promis, ses deux béquilles dans l’église du collège, près de l’image du Saint.



Un novice de la Compagnie, malade depuis huit jours, fut exhorté par son compagnon de se recommander à saint Louis de Gonzague ; ce qu’il fit le soir même, promettant d’entendre dix messes et de dire dix fois son chapelet en l’honneur du Saint. Le lendemain matin, il se leva parfaitement guéri, à son grand étonnement et de tous ceux de la maison, ainsi que l’a déposé le Père provincial de Pologne, témoin de ce fait.



Dans les procédures dressées à Padoue, il est encore parlé d’un autre miracle arrivé dans la Lombardie, et de plusieurs autres dans le marquisat de Châtillon ; car il semble que notre Saint se plut à signaler ses libéralités dans son marquisat. On y fait aussi mention de plusieurs grâces que différentes personnes avaient obtenues par son intercession, et de quelques possédés délivrés par ses reliques.



Dans les procédures faites à Venise, il est question d’une grâce signalée, obtenue par un séculier à qui le Saint avait apparu ; et d’une jeune fille attaquée d’un cancer, auquel les médecins ne voyaient d’autre remède que l’amputation : cette malade s’étant vouée à notre Saint, elle se trouva parfaitement guérie le jour suivant, auquel l’amputation devait se faire. Il est aussi question, dans ces procédures, d’un jeune homme travaillé d’une grande fièvre, qui fut guéri avec une image du Saint : et le bruit courut dans toute l’Italie qu’en Pologne le Saint était apparu avec saint Ignace au père Stanislas Oborski, son ancien ami, prêt à mourir. Beaucoup d’autres personnes assurèrent aussi avoir reçu, par son crédit, diverses faveurs miraculeuses : nous ne finirions pas si nous voulions les rapporter toutes ; car le nombre de ceux qui reconnaissent avoir obtenu par son moyen des grâces spirituelles, ne le cède pas aux autres, comme on en peut juger par les deux miracles suivants.



Un jeune Polonais, dès son enfance, avait été fort adonné à l’oraison, aux jeûnes, aux macérations et autres pénitences, et conséquemment avait mené dans le siècle une vie innocente et sainte. Ce jeune homme étant entré au noviciat de la Compagnie de Jésus, à Cracovie, commença à être tourmenté de quantité de pensées de blasphème contre Dieu, contre la Sainte Vierge, et contre les Saints : il était continuellement attaqué de ces affreuses pensées dans ses oraisons et ses prières : et, malgré quelques consolations célestes ces pensées le privaient de tout sentiment de dévotion, et le jetaient dans le plus grand trouble. Il implora plusieurs fois les secours divins, recourut à la Sainte Vierge et à d’autres Saints, sans cependant être exaucé, sa délivrance étant apparemment réservée au crédit de notre Saint. Après avoir souffert pendant environ deux mois ces tentations importunes, un matin étant en oraison, travaillé à son ordinaire de ces pensées, il lui vint à l’esprit de recourir à saint Louis de Gonzague, dont il avait lu la Vie, et où il avait remarqué que le Saint avait obtenu à d’autres la grâce qu’il sollicitait. Il s’adressa donc à lui avec instance, et le pria de le secourir dans son affliction. À l’instant il sentit naître en lui une grande confiance, et en même temps une joie toute particulière, comme s’il se trouvait totalement délivré de sa peine : il l’était en effet par les mérites du Saint ; depuis ce temps-là il n’éprouva plus de pareilles tentations. Pour la gloire de son libérateur, il se fit un devoir de raconter aux autres la grâce qu’il avait reçue ; et il en fit sa déposition sous la foi du serment.



Dans une ville au-delà des Monts, un homme religieux et dévot avait passé plusieurs années en religion sans éprouver des tentations contre la pureté ; par permission divine, il commença d’en être si fortement attaqué, que pendant plus d’un an il eut continuellement à combattre les représentations les plus sales, les imaginations les plus folles, et toutes les suites naturelles de ces tentations importunes, sans presque avoir ni consolation ni trêve. Il jeûnait, il priait, il se mortifiait, macérait son corps ; et rien ne lui réussissait. Souvent il était obligé de sortir de table et de s’éloigner de ses confrères, pour donner un libre cours à ses soupirs et à ses larmes : il se prosternait à terre, et la face sur la poussière, il invoquait, il suppliait la divine miséricorde de venir à son secours. Malgré l’usage constant de tous ces moyens, les tentations continuèrent ; et ce qui est encore pis, c’est qu’à ce qu’il souffrait déjà, se joignirent encore de violentes tentations de blasphème ; comme de croire, que ni Dieu, ni les Saints ne s’intéressaient à son état, puisque après tant de prières, il n’en recevait aucun secours dans son extrême misère. Enfin, après avoir ainsi souffert pendant plus d’un an, tout ce qu’on peut souffrir dans ce genre de tentations, sans aucun soulagement, il se souvint de quelques traits qu’il avait ouïs de la vie innocente de saint Louis de Gonzague, et en particulier qu’il n’avait jamais rien éprouvé de contraire à la pureté, ni dans l’imagination, ni autrement. Il résolut donc, pour dernière tentative, de recourir à la protection de ce Saint ; il lui adressa de ferventes prières, et se mit au cou une de ses reliques qu’il s’était procurée : à peine l’eut-il mise, que dans le même moment il se vit délivré de toutes les tentations dont nous venons de parler, et se trouva dans une paix d’esprit parfaite.



Je pourrais citer ici quantité d’autres événements rapportés par des personnes dignes de foi, qui ont affirmé qu’après avoir eu le malheur de contracter des habitudes contraires à la pureté, ne sachant comment s’en affranchir, elles avaient eu recours à ce serviteur de Dieu, soit en visitant son tombeau, soit en portant sur elles quelqu’une de ses reliques ou images, soit en pratiquant quelque dévotion en son honneur, et le choisissant pour protecteur et pour avocat, et qu’elles avaient été délivrées de leurs tentations, et n’étaient plus retombées dans les mêmes péchés ; mais comme je ne rapporte que les faits qui se trouvent consignés dans des procès authentiques, et qu’il y en a qu’on ne saurait produire sans blesser la réputation des personnes, je les passerai sous silence ; je dirai seulement qu’on doit être bien persuadé de ce que disait saint Louis pendant sa vie, que les Saints dans le Ciel aident spécialement ceux qui les invoquent, à obtenir les vertus qu’ils ont particulièrement cultivées sur la terre. Ainsi, l’on doit croire que saint Louis s’étant distingué non-seulement par la vertu de pureté, mais encore par tant d’autres, se porte avec encore plus d’affection dans le Ciel à aider ceux qui recourent à lui pour obtenir ces mêmes vertus.



On lit encore dans les procédures faites dans la Valteline, un grand nombre de miracles opérés par l’huile de la lampe qui brûle devant son image à Sazzo, où le concours du peuple est infini. Comme on en présentait jusqu’à cent trois aux Auditeurs de la Rote, ils ordonnèrent que dans cette multitude on en choisît une douzaine pour être examinés. Ils les approuvèrent tous, et parmi ces douze on en compte trois d’aveugles, et les autres d’estropiés, de paralytiques, de pulmoniques, d’obsédés, de gens affligés de hernies, de plaies invétérées et de diverses autres maladies. Il faudrait des volumes pour tout raconter.



Ici finit la Vie écrite par le père Cepari. »


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