EXTRAITS DU LIVRE DE AUGUSTE SAUDREAU
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CHAPITRE I : Encouragements divins à lire, à méditer et à faire connaître aux autres les paroles révélées
1. Le Seigneur ordonne d’écrire ses paroles Sainte Thérèse entendit un jour le Seigneur lui dire : « Tu sais que je te parle quelquefois. Ne manque pas d’écrire mes paroles, car si elles ne te sont pas utiles à toi-même, elles pourront l’être à d’autres » (Relation, 52.) Et une autre fois : « Ne manque pas d’écrire les avis que je te donne, afin de ne pas les oublier. Puisque tu aimes à avoir par écrit ceux qui te viennent des hommes, comment regardes-tu comme une perte de temps d’écrire ceux que tu reçois de moi ? Un temps viendra où les uns et les autres te seront nécessaires. » (Relation, 64).
Même recommandation faite par le Seigneur à sainte Brigitte : « Moi, Dieu, j'ai plusieurs enfants qui sont retenus dans les pièges du démon. Mon amour leur envoie les paroles de ma bouche par une femme. Entendez donc, vous, ô Frère Pierre , écrivez en langue latine ce qu'elle vous dira de ma part en langue vulgaire, et je vous donnerai pour chaque lettre, non de l'or et de l'argent, mais un trésor qui ne vieillira jamais. » (Révél. Extrav., ch. 48)
Sainte Gertrude répugnait à donner par écrit ses révélations, elle s'excusait en se disant qu'elle avait assez fait de vive voix pour l'utilité du prochain, mais le Seigneur lui opposa cette parole qu'elle avait entendu lire la nuit même aux Matines : « Si le Seigneur n'eût voulu faire connaître sa doctrine qu'à ceux qui étaient présents, il n'y aurait eu que des paroles et rien d'écrit. Mais aujourd'hui ses paroles sont aussi écrites pour le salut d'un plus grand nombre. » Et il ajouté : « Je veux avoir dans tes écrits un témoignage irrécusable de ma divine tendresse, pour ces derniers temps où je me dispose à faire du bien à un grand nombre; » (Liv. 2, ch.10)
Pendant que j'écrivais aujourd'hui dans ma cellule, raconte sainte sainte Véronique Juliani , j’entendis une voix intérieure qui me dit : " Je suis avec toi, que veux-tu de plus ? " Cette voix me paraissait être celle du Seigneur. Elle me causait tant de contentement que j’étais comme hors de moi ; cependant je continuais d’écrire. A la fin ne le pouvant plus, je voulus me mettre à faire oraison. Mais de nouveau j’entendis la voix qui me dit : " Écris ; la fatigue que tu éprouves m’est agréable autant que l’oraison, parce que ces choses (que tu écris) seront de grand profit aux âmes. Donc écris tout. Ce sont mes œuvres, n’en doute pas. "
(Diario, 13 settembre 1697.)
CHAPITRE II : Dieu Amour
I. Les qualités de l'amour divin 1.
Amour de Dieu le Père pour son Fils et du Fils de Dieu pour son Père Le Père éternel parla ainsi par la bouche de sainte Madeleine de Pazzi :
« l’âme de mon Verbe, se tenant dans mon sein, me regarde et je la regarde moi-même avec un regard de contemplation, d’admiration, d’amour, d’anéantissement, de pureté, de paix, de conseil, de piété, de libéralité, de miséricorde, de justice, de bonté, de sagesse, de puissance, de communication, de vérité, d’union, d’éternité, de clarté, de transformation et de glorification…
O ma fille, épouse de mon fils unique, écoutez attentivement, si vous voulez comprendre ce que je vais vous dire : au moment où l’âme du Verbe entra dans mon sein (au jour de l’Ascension) elle me regarda, mais d’un regard ineffable et incompréhensible pour vous, et ce regard fut pour elle la source d’une joie immense. Sans doute elle jouissait déjà de la gloire auparavant, puisqu’elle ne cessa de m’être unie depuis son Incarnation, mais elle en reçut alors une auréole plus éclatante que je lui donnais en récompense de la victoire qu’elle venait de remporter sur la mort et le péché ; comme aussi de l’obéissance et de l’amour avec lequel elle avait accompli l’œuvre de votre Rédemption, que je lui avais imposée, amour si ardent et si immense que nulle créature ne peut s’en faire une idée, bien loin de le comprendre. La beauté de cette âme, rehaussée par la splendeur de cette gloire nouvelle et par cet amour immense, que je voyais dans mon Verbe pour la créature, me plut tellement, qu’au moment ou elle entra dans mon sein et fixa ses regards sur moi, je fixais aussi les miens sur elle, et ce regard réciproque, qui rendit plus ardent ce foyer d’amour et plus éclatante cette gloire de la divinité, fit jaillir sur la terre une abondante et ineffable rosée de grâces…
Demande de l’âme : Dites-moi, je vous prie, ô mon Père, ce que le Verbe regardait dans votre sein.
Réponse du Père : « Il regardait la divinité et l’égalité qu’il tient de moi, qui suis, en qualité de Père le principe et la source vitale de la Très Sainte Trinité, à laquelle son âme était unie en moi. Il regardait avec une complaisance infinie cette Essence divine qu'Il avait reçue de moi, et son âme se contemplant en moi comme dans un miroir voyait les grâces immenses, les trésors infinis qui Lui avaient été communiqués par cette union et qu’elle recevait à un titre nouveau en vertu de ce regard. » (Ire part., ch. XXIV.)
2. Dieu nous a aimés avant de nous créer et cet amour est tout gratuit
Notre-Seigneur dit à sainte Catherine de Gênes :
« Si tu savais combien j’aime les âmes tu ne pourrais plus jamais savoir autre chose en cette vie ; car cette connaissance te ferait mourir ; et si tu vivais, ce serais par l’effet d’un miracle… Mon amour est infini et je ne puis qu’aimer ce que j’ai créé. La cause de mon amour n’est autre que lui-même, et comme tu n’es pas capable de l’entendre, demeure en paix et n’entreprends pas de chercher ce que tu ne saurais trouver. (Dialogue, IIe part., ch. V, p. 347.).
Seigneur, disait la même sainte, qu’est ce donc que l’homme dont vous avez tant de soin ! Je ne sais si vous êtes son Seigneur ou son serviteur ; il semble que l’amour vous ait aveuglé à tel point que vous ne connaissiez plus nos misères.
Le Seigneur lui répondit : Tu demandes une chose si grande que tu ne saurais la comprendre ; mais pour contenter ton intelligence faible et pauvre, je t’en montrerai quelque chose ; si je t’en donnais une plus claire vue, tu ne pourrais vivre, à moins que la grâce ne te soutînt… « Sache d’abord que je suis Dieu immuable et que j’aimais l’homme avant de le créer. Je l’aimais d’un amour infini, pur, simple, sans cause aucune ; je ne puis pas ne pas aimer ce que j’ai créé et destiné selon son degré à contribuer à ma gloire. De plus j’ai amplement pourvu l’homme de tous les moyens convenables pour parvenir à sa fin. Je lui ai accordé des dons naturels et des grâces surnaturelles, qui, de ma part, ne lui manquent jamais. De plus mon amour infini l’entoure par divers moyens et voies afin de le soumettre à ma providence, et je ne trouve rien qui me soit contraire que le libre arbitre dont je l’ai doué. Je combats toujours ce libre arbitre par l’amour jusqu’à ce que l’homme me le donne et m’en fasse un présent ; puis, après l’avoir accepté, je le réforme peu à peu par une opération secrète et avec un soin amoureux et jamais je ne l’abandonne que je ne l’ai mené à la fin à laquelle il est destiné. » (IIIe part., ch. 1er, p. 372.)
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CHAPITRE I : Encouragements divins à lire, à méditer et à faire connaître aux autres les paroles révélées
1. Le Seigneur ordonne d’écrire ses paroles Sainte Thérèse entendit un jour le Seigneur lui dire : « Tu sais que je te parle quelquefois. Ne manque pas d’écrire mes paroles, car si elles ne te sont pas utiles à toi-même, elles pourront l’être à d’autres » (Relation, 52.) Et une autre fois : « Ne manque pas d’écrire les avis que je te donne, afin de ne pas les oublier. Puisque tu aimes à avoir par écrit ceux qui te viennent des hommes, comment regardes-tu comme une perte de temps d’écrire ceux que tu reçois de moi ? Un temps viendra où les uns et les autres te seront nécessaires. » (Relation, 64).
Même recommandation faite par le Seigneur à sainte Brigitte : « Moi, Dieu, j'ai plusieurs enfants qui sont retenus dans les pièges du démon. Mon amour leur envoie les paroles de ma bouche par une femme. Entendez donc, vous, ô Frère Pierre , écrivez en langue latine ce qu'elle vous dira de ma part en langue vulgaire, et je vous donnerai pour chaque lettre, non de l'or et de l'argent, mais un trésor qui ne vieillira jamais. » (Révél. Extrav., ch. 48)
Sainte Gertrude répugnait à donner par écrit ses révélations, elle s'excusait en se disant qu'elle avait assez fait de vive voix pour l'utilité du prochain, mais le Seigneur lui opposa cette parole qu'elle avait entendu lire la nuit même aux Matines : « Si le Seigneur n'eût voulu faire connaître sa doctrine qu'à ceux qui étaient présents, il n'y aurait eu que des paroles et rien d'écrit. Mais aujourd'hui ses paroles sont aussi écrites pour le salut d'un plus grand nombre. » Et il ajouté : « Je veux avoir dans tes écrits un témoignage irrécusable de ma divine tendresse, pour ces derniers temps où je me dispose à faire du bien à un grand nombre; » (Liv. 2, ch.10)
Pendant que j'écrivais aujourd'hui dans ma cellule, raconte sainte sainte Véronique Juliani , j’entendis une voix intérieure qui me dit : " Je suis avec toi, que veux-tu de plus ? " Cette voix me paraissait être celle du Seigneur. Elle me causait tant de contentement que j’étais comme hors de moi ; cependant je continuais d’écrire. A la fin ne le pouvant plus, je voulus me mettre à faire oraison. Mais de nouveau j’entendis la voix qui me dit : " Écris ; la fatigue que tu éprouves m’est agréable autant que l’oraison, parce que ces choses (que tu écris) seront de grand profit aux âmes. Donc écris tout. Ce sont mes œuvres, n’en doute pas. "
(Diario, 13 settembre 1697.)
CHAPITRE II : Dieu Amour
I. Les qualités de l'amour divin 1.
Amour de Dieu le Père pour son Fils et du Fils de Dieu pour son Père Le Père éternel parla ainsi par la bouche de sainte Madeleine de Pazzi :
« l’âme de mon Verbe, se tenant dans mon sein, me regarde et je la regarde moi-même avec un regard de contemplation, d’admiration, d’amour, d’anéantissement, de pureté, de paix, de conseil, de piété, de libéralité, de miséricorde, de justice, de bonté, de sagesse, de puissance, de communication, de vérité, d’union, d’éternité, de clarté, de transformation et de glorification…
O ma fille, épouse de mon fils unique, écoutez attentivement, si vous voulez comprendre ce que je vais vous dire : au moment où l’âme du Verbe entra dans mon sein (au jour de l’Ascension) elle me regarda, mais d’un regard ineffable et incompréhensible pour vous, et ce regard fut pour elle la source d’une joie immense. Sans doute elle jouissait déjà de la gloire auparavant, puisqu’elle ne cessa de m’être unie depuis son Incarnation, mais elle en reçut alors une auréole plus éclatante que je lui donnais en récompense de la victoire qu’elle venait de remporter sur la mort et le péché ; comme aussi de l’obéissance et de l’amour avec lequel elle avait accompli l’œuvre de votre Rédemption, que je lui avais imposée, amour si ardent et si immense que nulle créature ne peut s’en faire une idée, bien loin de le comprendre. La beauté de cette âme, rehaussée par la splendeur de cette gloire nouvelle et par cet amour immense, que je voyais dans mon Verbe pour la créature, me plut tellement, qu’au moment ou elle entra dans mon sein et fixa ses regards sur moi, je fixais aussi les miens sur elle, et ce regard réciproque, qui rendit plus ardent ce foyer d’amour et plus éclatante cette gloire de la divinité, fit jaillir sur la terre une abondante et ineffable rosée de grâces…
Demande de l’âme : Dites-moi, je vous prie, ô mon Père, ce que le Verbe regardait dans votre sein.
Réponse du Père : « Il regardait la divinité et l’égalité qu’il tient de moi, qui suis, en qualité de Père le principe et la source vitale de la Très Sainte Trinité, à laquelle son âme était unie en moi. Il regardait avec une complaisance infinie cette Essence divine qu'Il avait reçue de moi, et son âme se contemplant en moi comme dans un miroir voyait les grâces immenses, les trésors infinis qui Lui avaient été communiqués par cette union et qu’elle recevait à un titre nouveau en vertu de ce regard. » (Ire part., ch. XXIV.)
2. Dieu nous a aimés avant de nous créer et cet amour est tout gratuit
Notre-Seigneur dit à sainte Catherine de Gênes :
« Si tu savais combien j’aime les âmes tu ne pourrais plus jamais savoir autre chose en cette vie ; car cette connaissance te ferait mourir ; et si tu vivais, ce serais par l’effet d’un miracle… Mon amour est infini et je ne puis qu’aimer ce que j’ai créé. La cause de mon amour n’est autre que lui-même, et comme tu n’es pas capable de l’entendre, demeure en paix et n’entreprends pas de chercher ce que tu ne saurais trouver. (Dialogue, IIe part., ch. V, p. 347.).
Seigneur, disait la même sainte, qu’est ce donc que l’homme dont vous avez tant de soin ! Je ne sais si vous êtes son Seigneur ou son serviteur ; il semble que l’amour vous ait aveuglé à tel point que vous ne connaissiez plus nos misères.
Le Seigneur lui répondit : Tu demandes une chose si grande que tu ne saurais la comprendre ; mais pour contenter ton intelligence faible et pauvre, je t’en montrerai quelque chose ; si je t’en donnais une plus claire vue, tu ne pourrais vivre, à moins que la grâce ne te soutînt… « Sache d’abord que je suis Dieu immuable et que j’aimais l’homme avant de le créer. Je l’aimais d’un amour infini, pur, simple, sans cause aucune ; je ne puis pas ne pas aimer ce que j’ai créé et destiné selon son degré à contribuer à ma gloire. De plus j’ai amplement pourvu l’homme de tous les moyens convenables pour parvenir à sa fin. Je lui ai accordé des dons naturels et des grâces surnaturelles, qui, de ma part, ne lui manquent jamais. De plus mon amour infini l’entoure par divers moyens et voies afin de le soumettre à ma providence, et je ne trouve rien qui me soit contraire que le libre arbitre dont je l’ai doué. Je combats toujours ce libre arbitre par l’amour jusqu’à ce que l’homme me le donne et m’en fasse un présent ; puis, après l’avoir accepté, je le réforme peu à peu par une opération secrète et avec un soin amoureux et jamais je ne l’abandonne que je ne l’ai mené à la fin à laquelle il est destiné. » (IIIe part., ch. 1er, p. 372.)