Bonjour,
Je pense qu'il ne faut pas juger négativement notre prochain, quelle que soit sa religion. Par exemple, un musulman, un protestant, un bouddhiste, même un athée peut être plus authentique qu'un catholique, et aimer bien plus que lui. Jésus a bien dit aux pharisiens que les publicains et les prostituées les dépasseront dans le Royaume des Cieux, car leur conversion et leur mode de vie pourra être très humble et enflammée d'amour. En écrivant ces lignes, je pense notamment à Aglaé dans Maria Valtorta ou plus encore à Marie-Madeleine.
Par contre, je ne pense pas qu'il soit mauvais de dire qu'on ne comprend pas le protestantisme en tant que branche séparée de l'Eglise Catholique (en tant qu'un tout, si vous voulez, c'est-à-dire au niveau des principes ou autres).
Moi, par exemple (et c'est à titre personnel que je m'exprime, sans aucun ressentiment pour le protestantisme), j'ai toujours eu le sentiment que je ne correspondais pas au protestantisme, du point de vue de certains de ses principes. Il y a des choses qui m'échappent totalement, car je ne comprends pas pourquoi ils mettent des barrières à l'Amour du Christ.
Pourquoi croire qu'à l'Eucharistie, par exemple, Jésus ne vient pas dans l'Hostie ? Il est Dieu. Il peut donc tout. Et si le Seigneur veut se faire nourriture pour ses Enfants, enflammé d'amour comme il l'est, pourquoi ne le pourrait-il pas ? Pourquoi ne peut-il pas transsubstantier le Pain et le Vin, Lui qui est ressuscité d'entre les morts ? Nous, pauvres hommes, nous devrions mettre des limites à sa Volonté et à sa Divinité ?
Pourquoi donc ne pas rester simple et humble dans la foi devant ces mystères si sublimes ? Dieu peut nous fortifier par cette nourriture divine, s'il en a envie. Pourquoi alors ne pas croire ? Pourquoi lui mettre des barrières par notre incrédulité ?
Je ne comprends pas non plus leur position vis-à-vis de la communion des saints... Il est juste de dire que le saint ne nous donne pas des grâces, mais qu'il intercède pour nous auprès de Dieu. C'est le Seigneur seul, ensuite, qui nous accorde ses grâces, sa miséricorde, et sa bénédiction, car tout vient de lui.
Mais croire que le Ciel est fermé ! Que seul Dieu nous écoute ! Que les saints nous aime de là-haut, mais qu'ils ne prient pas pour nous le Seigneur très bon !
Non, cela, je n'y arrive pas non plus. Pour moi, le Ciel resplendit d'amour, déborde d'amour, et fait descendre l'Amour sur la Terre (c'est-à-dire le Seigneur) par sa prière incessante.
Car notre Jésus a fait de l'amour le plus grand commandement sur la terre. Et il ne ferait pas de la charité son plus grand commandement au Ciel ? L'Amour qu'est Dieu demanderait à ses bien-aimés de ne pas aider leurs frères et soeurs ici bas ?
Non, non, au Ciel on ne peut qu'aimer, prier, adorer et servir le Seigneur. En étant dans la béatitude céleste, certes, mais en baissant aussi notre regard vers notre pauvre monde ici bas.
C'est comme des grands frères et des grandes soeurs qui voient leurs cadets, encore tout petits, trébucher parce qu'ils ne savent pas bien marcher. Leur démarche n'est pas encore bien assurée et d'un coup, voilà qu'ils tombent et qu'ils commencent à pleurer. Eh bien, serait-il juste que leurs aînés disent : "Nous ne pouvons pas t'aider, car nous sommes dans la maison du Père où nous sommes déjà heureux. Nous ne pouvons descendre jusqu'à toi et nous ne pouvons prier pour toi. Nous t'aimons, mais nous restons dans notre bonheur, sans intercéder pour toi". Un tel comportement serait-il juste ? Cela ne serait-il pas hypocrite ? Si cela arrivait dans notre monde, on dirait : "Ton amour n'est pas parfait. S'il était réel, tu t'empresserais d'aller aider ton frère, de soigner ses larmes et ses pleurs. Tu le caresserais, même s'il ne se rend pas compte de ta présence, et tu irais ardemment trouver ton Père pour qu'il lui accorde toutes grâces nécessaires pour sa joie et son bonheur".
C'est cela, la communion des saints.
Le Ciel, c'est l'application du "Tu aimeras le Seigneur Dieu et ton prochain comme toi-même" à la perfection, en implorant le Seigneur pour tout ceux qu'on aime, que ce soit dans le Purgatoire, dans le Paradis ou sur la Terre.
Je ne peux donc pas croire que le Ciel ne prie pas pour nous, que le saint n'intercède pas pour nous auprès de notre Seigneur. Nous avons déjà tellement peur de Dieu en général, alors si nous n'avons pas Marie, nos amis, et nos protecteurs célestes, qu'est-ce qu'on deviendrait sans eux ! La Miséricorde de Dieu n'a pas de limites, mais l'homme la fuirait avant même qu'elle ne fasse un geste pour le prendre sur son Coeur. Alors Dieu se plait à utiliser ses instruments pour percer nos frayeurs, pour nous amener à la confiance, à l'espoir, et à l'amour. Il le permet aussi car les bienheureux ont été comme nous, avec leurs épreuves et leurs faiblesses, et à cause de cela, nous osons nous approcher d'eux...
Dieu ne refuse donc pas l'amour et la prière de ses saints, mais il en est toujours heureux, car il se voit dans ses bien-aimés qui resplendissent de douceur, de pardon, de charité.
Bref, j'arrête là parce que je bafouille et que je pourrais faire un pavé sur le sujet. Mais tout ça pour dire qu'on peut penser que nous ne comprenons pas une religion, sans méchanceté aucune. Je ne crois pas que ce soit un péché, dans ce cas-là. Par contre, c'est un péché que de juger en notre coeur un protestant, un musulman, ect. parce que nous, nous sommes catholiques. Dans ce cas-là, attention à l'orgueil. Le reproche du Christ pourrait alors nous être adressé quand il dit dans l'Evangile : "Qu'as-tu à voir la paille dans l'oeil de ton frère ? Et la poutre qui est dans ton oeil, tu ne la vois pas ?"
Voilà, j'espère ne pas avoir réveillé un débat "houleux", je voulais juste exprimer mon opinion.
Je précise aussi que je ne cherche pas à convaincre, pas du tout, car chacun est libre de croire ce qu'il veut. Mais c'est mon point de vue pour la communion des saints et l'Eucharistie, en tout cas.
La faiblesse du judaïsme, à l'époque de Jésus, c'est de ne pas avoir cru en l'Amour qui venait sur la Terre.
Et la faiblesse du protestantisme (à mon sens), c'est d'avoir ramené à son niveau des mystères sublimes, rayonnants d'Amour, sans plus croire à tout ce que Dieu a révélé par son Eglise.
Mais cela n'empêche pas les protestants, les musulmans et toute autre personne de n'importe quelle confession religieuse, de dépasser les catholiques ou autres.
Après tout, tout ce qui compte, c'est l'amour qu'on met dans son coeur et qu'on donne aux autres.