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**** Thérèse d'Avila : "Le Château Intérieur ou Château de l'Âme" ***

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Message par Maud Mer 28 Déc - 9:57

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Thérèse d'Avila : Le Château Intérieur ou Château de l'Âme


Thérèse de Jésus, dite Sainte Thérèse d'Avila (1515-1582), a produit une oeuvre majeure : Le château intérieur ou Le livre des Demeures.

Dans ce livre, cette carmélite explique son cheminement mystique à la demande expresse de ses supérieurs. Maintenant considérée comme un docteur de l'Église, c'est une valeur sûre pour les chercheurs de Dieu.

Le château intérieur ou Le livre des Demeures. : Sept demeures ( une sera postée chaque jour )

Thérèse commence son récit le 2 juin 1577, le jour de la fête de la Sainte Trinité, au monastère Joseph du Carmel, à Tolède et le termine la veille de la fête de Saint André, au monastère de Saint-Joseph d’Avila, le 29 novembre 1577.

Mère Thérèse s'adresse à ses moniales mais le message qu'elle livre est inspirant pour chacun et chacune d'entre nous.

Voici le fruit de réflexions dans ce résumé de 50 pages, au lieu de 195, où est gardé le style de Mère Thérèse afin de respecter le plus possible sa pensée. Puisse ce document être utile...


Pour approfondir l'enseignement de Thérèse d'Avila vous pouvez lire une oeuvre écrite par Jean de la Croix : La nuit obscure. D'une certaine façon, Jean de la Croix est comme une âme soeur mystique pour Thérèse d'Avila !


Inspiré de : https://sites.google.com/site/theresedavilalechateaudelame/premieres-demeures

*****


Première Demeure : Chapitre I


De l’excellence et de la beauté de notre âme. Comparaison destinée à le faire comprendre. L’oraison est la porte du Château où réside notre âme.

Notre âme est comme un château fait d'un seul diamant ou d'un cristal limpide et dans lequel il y a beaucoup d'appartements. L'âme est d'une excellente beauté et d'une grande capacité car elle a été créée semblable à Dieu. Malheureusement nous savons peu de la grandeur de notre âme car nous sommes préoccupés par nos corps périssables, la «grossière enchâssure» de ce diamant, l'enceinte de ce château.

Ce château renferme de nombreuses Demeures : en haut, en bas et sur les côtés. Enfin, au centre au milieu de toutes les autres, se trouve la principale Demeure, celle où il se produit des choses très secrètes entre Dieu et l'âme. Comment pouvons-nous y entrer ? Bien que ce château soit l'âme elle-même, il y a une différence entre y être et «y être». Beaucoup d'âmes restent dans l'enceinte extérieure. Elles sont si habituées à vivre au milieu des choses extérieures qu'elles semblent impuissantes à rentrer en elles-mêmes.

La porte par où l'on entre dans ce château c'est l'oraison et la considération. Mais si quelqu'un avait la coutume de parler au Dieu de sa Majesté comme il parlerait à son esclave sans prendre garde s'il dit bien ou mal, et se contentant d'articuler ce qui lui vient à la bouche ou ce qu'il a fini par retenir par cœur, je n'appelle pas cela une oraison.

Parlons de ces autres âmes qui, d'une façon ou d'une autre, entrent dans ce château. Quoique bien engagées encore dans le monde, elles ont de bons désirs. Quelquefois elles se recommandent à Notre Seigneur et réfléchissent sur elles-mêmes. Une fois ou deux dans le mois elles récitent des prières mais, leur esprit est occupé de milles affaires. Pourtant, elles font effort pour se dégager du monde extérieur.

Enfin, elles entrent dans les premières pièces les plus basses et, avec elles, une foule d'animaux malfaisants qui les empêchent de voir la beauté du château et d'y rester tranquille.

C'est quand même bien d'y être entré.


suite demain ....chapitre 2


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Message par Maud Jeu 29 Déc - 8:00

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Premières Demeures : Chapitre 2

Difformité d’une âme en état de péché mortel. De la connaissance de soi. Comment il faut se représenter les Demeures du Château de l’âme.

Ce château resplendissant est comme un arbre de vie planté au milieu des eaux vives de la Vie qui est Dieu. L'âme, au centre de ce château, est aussi apte à jouir de la divine Majesté que le cristal à réfléchir la splendeur du soleil. Pourtant, lorsqu'elle est en état de péché mortel, rien ne lui profite et, toutes ses bonnes œuvres sont stériles car, ce qui s'accomplit dans la séparation de Lui ne peut être agréable à Ses yeux. Au contraire, les oeuvres d'une âme en état de grâce sont agréables à Dieu et aux hommes parce qu'elles procèdent de la Source de Vie, comme un arbre planté au milieu des eaux vives qui rafraîchissent et fécondent.

La Source, qui est au centre de l'âme, est comme un resplendissant Soleil qui ne perd jamais son éclat ni sa beauté. Cependant, une âme peu avancée est comme un cristal recouvert du voile noir du péché. Exposée au divin Soleil, elle ne peut, ni le recevoir, ni le refléter. Faites effort pour enlever le «poix» du péché qui couvre votre cristal !

Demandons à Dieu l'humilité de reconnaître que le bien que nous faisons a son principe non en nous mais, en cette source où est planté l'arbre de nos âmes, en ce Soleil divin qui féconde. Voilà une très grande vérité. Ainsi, une âme bien née bénit Dieu pour toute bonne œuvre qu'elle accomplit et oublie ensuite ce qu'elle a fait. L'oraison à laquelle nous devons vaquer de longues heures quotidiennement permet au Seigneur d'opérer surnaturellement dans nos âmes.

Mais revenons à notre château et à ses nombreuses Demeures. La pièce au centre est celle où le Roi fait séjour. Avant d'arriver à cette pièce centrale, il faut en traverser une multitude et toutes, elles reçoivent les rayons du Soleil qui réside en ce palais.

Une âme d'oraison, quel que soit son degré d'avancement, doit pouvoir circuler librement dans ces différentes Demeures. Qu'elle ne se violente point pour rester longtemps dans une pièce, même si c'est celle de la «connaissance de soi», connaissance de soi par ailleurs tellement nécessaire que, même les âmes admises par Dieu dans Sa propre Demeure, celle au centre du château, ne doivent jamais s'en départir. En effet, il est important que l'âme appliquée à la connaissance de soi prenne de temps en temps son essor pour considérer la grandeur et la majesté de son Dieu dans les Demeures plus élevées. Elle peut, ainsi, mieux découvrir sa propre bassesse et sera moins importunée par les reptiles qui sont entrés avec elle, dans les premières pièces, là où s'exerce la connaissance de soi.

Pour se connaître, tant que nous sommes sur cette terre, rien ne nous est plus utile que l'humilité. Fixez les yeux sur Jésus Christ et sur ses saints. Votre intelligence et votre volonté s'ennobliront et vous deviendrez plus capables de toute espèce de bien.

Si nos demeurons enfoncés dans notre misérable sol, jamais le courant de nos œuvres ne sera exempt de la fange des craintes, de la pusillanimité et de la lâcheté de pensées telles que ; fais-t-on attention à moi ? en marchant sur ce chemin, m'arrivera-t-il malheur ? oserais-je entreprendre cette œuvre ? n'y a-t-il pas de l'orgueil ? convient-il qu'une misérable comme moi s'occupe d'une œuvre si élevée ? si l'on me voit, ne me jugera-t-on pas meilleure que les autres ? Ces pensées préjudiciables, et bien d'autres choses encore, que l'on pourrait prendre pour de l'humilité viennent du démon «par un manque de lumières».

Les premières Demeures, bien que les moins élevées, sont d'une grande richesse. Les âmes y entrent de multiples façons, et toutes, avec une bonne intention. Mais, le démon tient en chacune de nombreuses légions. C'est que, les âmes, dans les premières Demeures, sont encore livrées au monde, plongées dans ses plaisirs et, emportées par le tourbillon des honneurs, des prétentions, des sens et des puissances. Elles sont facilement vaincues, et pourtant elles désirent éviter le péché. Une âme dans cet état doit recourir souvent à sa Majesté et prendre sa bienheureuse Mère et ses saints pour intercesseurs, leur demandant de combattre pour elle, puisque les gens de sa maison sont si faibles dans la défense. La force doit venir de Dieu.

Les premières Demeures ne reçoivent presque rien de la lumière qui sort du palais où habite le Roi. La faute n'est pas à l'appartement mais à ses couleuvres. Elles sont comme des poussières qui empêchent les yeux de s'ouvrir et de voir le magnifique soleil resplendir. Voilà l'image d'une âme qui, sans être en mauvais état, se trouve encore occupée des choses du monde. Bien qu'ayant le désir sincère de se regarder elle-même et de jouir de sa propre beauté, elle n'y arrive pas car elle est impuissante à se débarrasser de tant d'entraves.

Et cependant, pour entrer dans les secondes Demeures, il est impératif se dégager du soin des affaires qui ne sont pas indispensables, chacun suivant son état. Cela est encore plus vrai pour parvenir à la Demeure principale.

Après s'être affranchi de tant de pièges et avoir pénétré plus avant dans les Demeures du château de l’âme, il faut prendre garde de ne pas retomber dans le péché car, il y a peu de Demeures en ce château où l'on n'ait à livrer bataille au démon. Il est vrai que dans quelques unes, les gardes (les puissances de l'âme) sont de taille à combattre.

Donc, mes filles, soyons vigilantes à découvrir les artifices du démon et empêcher qu'il ne nous trompe en se transfigurant en ange de lumière.

Il peut, en une multitude de choses, s'insinuer peu à peu sans que l'on voit le mal qu'il fait. Par exemple, il donne à une religieuse de si violents désirs de pénitence qu'elle ne trouve plus que peu de repos. La prieure lui défend alors de faire pénitence sans sa permission mais celle-ci juge qu'elle peut passer outre en ce domaine. Elle se maltraite et ruine sa santé. Son zèle pour la perfection peut en inspirer d'autres, ce qui est bien. Étant très ardente à ne pas manquer à la règle, elle peut se mettre à détecter les manquements des autres sœurs et à en avertir la prieure. Ce grand zèle pour la règle pourrait empêcher cette religieuse de voir ses propres fautes, et les autres religieuses qui ne pénètrent pas son intention, et voient le soin qu'elle prend en ce qui les concerne, pourront le trouver mauvais. C'est le démon qui est à l'œuvre. Il refroidit la charité et l'amour mutuels.

Comprenez que la perfection véritable est l'amour de Dieu et de son prochain. Laissez de côté ces zèles indiscrets et que chacune veille sur elle-même. Le soin de remarquer chez les autres des vétilles, qui parfois ne sont pas même des imperfections et que notre ignorance seule nous fait prendre en mauvaise part, pourrait nous faire perdre la paix de l'âme et la faire perdre aux autres.

Cette tentation pourrait naître aussi à l'égard de la prieure. Il faut un grand discernement. Si l'on remarque en elle des manquements à la règle, on ne doit pas toujours les interpréter en bonne part. Dans ce cas on doit l'avertir et si elle ne se corrige pas, en donner avis au supérieur. Faire cela c'est charité. Il faut en user de même envers les sœurs lorsqu'il s'agit de manquements graves. Laisser tout passer par crainte de la tentation serait la véritable tentation.

Il faut aussi prendre garde de ne pas s'entretenir de ces choses les unes avec les autres. On évitera ainsi les embûches du démon qui pourrait introduire l'habitude de la médisance. On ne doit en parler qu'aux personnes qui peuvent y apporter remède.

...Suite demain  Deuxième Demeure - Chapitre unique



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Message par Madeleine Jeu 29 Déc - 18:58

Merci chère Maud pour ce texte sur Le Château de l'âme et les diverses demeures. Même si je l'ai déjà lu il y a plusieurs années, je le trouve encore très instructif, très pur et très bon pour l'âme. On n'a jamais fini n'est-ce pas de se perfectionner et de se purifier. Un cadeau du ciel pour aujourd'hui. J'ai bien hâte de lire ( ou de relire) sur la deuxième demeure. Merci beaucoup et union de prière, Madeleine    
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Message par Maud Lun 2 Jan - 7:34

Merci beaucoup @Madeleine  et j'approuve Approuve cette lecture est  très enrichissante spirituellement    sunny

Je suis désolée qu'une panne brusque d'  internet l' ait  interrompue .
C'est encore fragile  , mais je tente    scratch

Je reprends la suite que vous attendez    Laughing

Amicalement 


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Message par Maud Lun 2 Jan - 7:40

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Deuxième Demeure : Chapitre unique

De la nécessité de la persévérance pour parvenir aux dernières Demeures et des combats que le démon livre aux âmes.


Les âmes qui entrent dans les secondes Demeures sont celles qui font oraison[1]. Elles retournent cependant souvent dans les premières Demeures parce qu'elles n'ont pas le courage de s'éloigner des occasions. Il y a là un sérieux péril mais c'est déjà une grande grâce de Dieu qu'à certains moments elles fuient les couleuvres et les autres reptiles venimeux et qu'elles se rendent compte que cette fuite leur est avantageuse.

Ces personnes souffrent plus que celles des premières Demeures mais elles sont moins exposées car elles connaissent les dangers. Elles sont muettes mais non sourdes alors que dans les premières Demeures, les personnes sont muettes et sourdes. Ici, les personnes entendent les appels du seigneur sous forme de paroles vertueuses, de sermons, de bonnes lectures, d'épreuves, de maladies ou encore, de vérités dont il nous instruit durant les moments de l'oraison.

Encore parmi les plaisirs et les séductions du monde, nous tombons souvent dans le péché car, au milieu de tant de bêtes venimeuses, ce serait merveille de ne pas trébucher. Malgré tout, notre bon Maître attache un grand prix à notre amour et à nos efforts pour nous relever et nous approcher de lui. Si peu ferventes que soient nos oraisons, Dieu en fait grand cas.

Dans cette Demeure, les démons font souffrir l'âme et les combats sont terribles. L'âme est partagée entre la mémoire des premières Demeures, et de ses faux biens, et la foi qui lui dicte de quel côté se trouve son véritable intérêt. Elle sait que Celui -Ci ne la quittera jamais, qu'Il est son meilleur ami, que le monde est plein de tromperies et que les plaisirs dont le démon lui fait étalement sont semés de chagrins, de soucis et de contradictions.

Et pourtant ! La recherche des vanités du monde est encore très proche. Si le démon reconnaît en une âme des dispositions particulières, il peut assembler l'enfer pour la faire sortir du château. Ah ! mon Maître ! Que votre assistance est ici nécessaire ! Quiconque en est là doit se lier à des personnes qui habitent les mêmes Demeures ou des Demeures plus élevées. Leur société est alors un grand secours.

Pour livrer bataille au démon soyez droit. Entrez dans la carrière sans penser aux consolations divines. Ces mannes du ciel sont dans les Demeures plus avant et ce serait une bien mauvaise manière d'entreprendre la construction d'un édifice si élevé. Ceux qui construisent sur le sable verront crouler leur bâtiment car ils n'en finiront point avec les dégoûts et les tentations.

L'unique ambition de celui qui commence à faire oraison doit être de travailler avec courage à rendre sa volonté conforme à celle de Dieu. C'est la perfection la plus haute qu'on puisse atteindre dans le chemin spirituel. Plus cette conformité est parfaite, plus on reçoit du Seigneur et plus on est avancé sur ce chemin.

Souvent le Seigneur veut que les mauvaises pensées nous poursuivent et nous tourmentent sans que nous puissions nous en défaire, ou bien ce sont des sécheresses. Quelquefois même, il permet que nous soyons mordus pour nous apprendre à mieux nous défendre et pour éprouver si nous avons un vif regret de l'avoir offensé. Si donc il nous arrive de tomber, ne perdons pas courage et avançons toujours. Dieu saura tirer le bien de notre chute même.

Quand bien même le combat qu'il nous faut soutenir pour rentrer dans le recueillement ne servirait qu'à nous convaincre de notre misère, ce serait déjà quelque chose.

Confions-vous à la miséricorde de Dieu et il nous conduira de Demeures en Demeures, jusque dans une région où les bêtes cruelles ne pourront plus nous atteindre ni nous fatiguer et où enfin, nous jouirons de beaucoup plus de biens que vous n'aurions pu en désirer et ce, dès cette vie.


Suite …. Troisième Demeure – Chapitre 1


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Message par Maud Mar 3 Jan - 7:28

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Troisièmes Demeures  : Chapitre 1

À quelque degré d’élévation que l’on soit arrivé, il ne faut jamais se croire en sûreté dans cet exil. Il faut toujours marcher avec crainte.

« Bienheureux l'homme qui craint le Seigneur » car, s'il ne se retourne pas en arrière, il est dans une voie sûre pour le salut. Lorsque par la miséricorde de Dieu, nous sortons vainqueurs des combats dans les deuxièmes Demeures pour entrer, par persévérance, dans les troisièmes, nous pouvons nous croire à l'abri mais, c'est toujours à la condition de ne pas quitter le chemin dans lequel l'on a commencé à marcher.

Bien des saints qui étaient dans de bonnes dispositions, et de plus parfaites encore, sont tombés dans de graves péchés. Nous devons donc nous tenir, semblables à ceux qui ont les ennemis à leur porte, jour et nuit sur le qui-vive et dans une appréhension continuelle qu’on ne fasse quelque brèche dans notre forteresse.

Et quelle confusion pour moi, lorsque songeant à mes imperfections, je dois écrire pour des personnes qui seraient en état de m'instruire. Puisque je suis impuissante à changer ma vie passée, il ne me reste qu'à recourir à Sa divine miséricorde et à mettre ma confiance dans les mérites de son Fils et de Marie, sa mère, dont je porte comme vous le saint habit.

Considérez quelle doit être la grandeur de cette souveraine puisque les péchés et les infidélités de ma vie n’ont pu ternir l’éclat de ce saint ordre.

J’ai néanmoins un important conseil à vous donner. Malgré la sainteté de l’ordre, et le bonheur d’avoir une telle Mère, ne vous croyez pas en sûreté entière. Ne vous fiez ni à votre clôture, ni à l’austérité de votre vie, ni à vos continuels exercices d’oraison. Cela ne suffit pas pour ôter tout sujet de crainte.

Le Seigneur a accordé une très grande faveur aux âmes de la troisième Demeure en leur faisant franchir les premières difficultés. Ces âmes sont nombreuses dans le monde. Elles ont un très grand désir de ne pas offenser Dieu. Elles évitent même les péchés véniels. Elles aiment la pénitence, elles ont des heures de recueillement, elles emploient utilement leur temps, elles exercent des œuvres de charité.

Tout est bien réglé en elles : paroles, habits, gouvernement de la maison. Rien ne semble pouvoir empêcher ces âmes de pénétrer jusqu'à la dernière Demeure. Mais il faut quelque chose de plus pour que Dieu soit le maître absolu d'une âme.

Il faut être prêt à supporter les grandes sécheresses spirituelles qu'on éprouve souvent dans l'oraison. Je ne parle pas ici de certaines peines intérieures qu'endurent beaucoup d'âmes vertueuses comme celles qui sont causées par la mélancolie et par d'autres infirmités.
Il ne faut pas non plus que l'âme s'impatiente de pénétrer dans l'appartement du Roi.

Le Roi a de nombreux vassaux mais tous ne sont pas entrés dans sa chambre. Contentez-vous d'être les vassales de Dieu et ne portez pas votre prétention si haut que vous risquiez de tout perdre.

Considérez les saints qui sont entrés dans sa chambre et voyez la distance qui vous sépare d'eux. Humilité, humilité. S'affliger des sécheresses c'est manquer d'humilité. Encore une fois, je ne parle pas des grandes peines intérieures.

Revenons à ces âmes bien réglées. Dieu a besoin de la détermination de leur volonté afin qu'elles ne se laissent pas démonter par les sécheresses et qu'elles persévèrent dans le dépouillement et l'abandon.

L'âme obtiendra ce qu'elle désire à la condition cependant de se regarder comme un serviteur inutile et d'être convaincue que non seulement elle n'a aucun droit à recevoir de son maître des faveurs spirituelles mais qu'elle lui en est encore plus redevable qu'une autre, par cela même qu'elle n’en a pas reçues.

Les sécheresses, alors, produisent en l'âme l'humilité et non l'inquiétude comme le voudrait le démon. Une âme véritablement humble a une paix qui la rend plus heureuse qu'une autre avec ses consolations spirituelles.

Souvent, Sa Majesté donne ces consolations spirituelles aux plus faibles et ceux-ci ne veulent pas changer avec les énergies des âmes qui marchent par la voie des sécheresses. Voyez-vous, c'est que nous aimons mieux le plaisir que la croix.


Suite  ….Troisième Demeure : Chapitre 2


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Message par Maud Mer 4 Jan - 7:49

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Troisièmes  Demeures :  Chapitre 2

Des sécheresses dans l’oraison et des imperfections où l’on peut tomber. Combien nous avons besoin de nous éprouver nous-mêmes et comment le Seigneur éprouve ceux qui habitent ces Demeures.

Plusieurs personnes parvenues aux troisièmes Demeures depuis longtemps (elles méditent depuis des années sur la souffrance du Christ), droites dans leur composition intérieure et extérieure, se laissent démonter et angoisser à la plus légère épreuve. Dieu veut que ses élus touchent du doigt leur misère. Dans ce but, il lui arrive souvent de suspendre un peu l'action de sa grâce.

Cette mise à l'épreuve permet à ces âmes de se connaître et de voir clairement leurs défauts. Considérant le peu de courage qu'elles ont à s’élever au-dessus de ces tribulations, somme toute, assez légères, elles en éprouvent une vive peine. Cela est très profitable du point de vue de l'humilité.

Il ne faut pas confondre ces peines et réactions avec celles des personnes qui, bien que méditant sur les souffrances de Notre Seigneur et qui même désirent de souffrir, canonisent leurs épreuves et voudraient que les autres en fassent autant. Ces personnes sont tellement satisfaites d’elles-mêmes qu'elles souhaitent que tout le monde marche sur leurs traces.

Voici quelques exemples pour nous inciter à nous connaître et à nous éprouver nous -même.

1.Une personne riche qui souffre de quelque perte et à qui cette perte cause autant d’inquiétude et de trouble que si elle n’avait pas seulement de pain sur la table bien qu'il lui reste plus de bien qu’il ne lui en faut.

2.Une autre personne de fortune qui en veut toujours davantage. Elle ne pourra prétendre arriver par ce chemin jusqu’aux Demeures voisines de celle du grand Roi, même si son intention est bonne.

3.Une personne méprisée et atteinte dans son honneur qui demeure dans une vive inquiétude qu’elle ne peut maîtriser au lieu de le supporter patiemment.

De telles épreuves nous aident à voir si nous sommes entièrement dépouillés de nos biens et maîtres de nos passions. Croyez-moi, la grande affaire n'est pas de porter un habit religieux mais de travailler à pratiquer les vertus et à se soumettre, en toutes choses, à la volonté de Dieu tout en conservant sa quiétude.

Si l'âme n'y arrive pas c'est que le Seigneur ne l'a pas encore élevée à ce degré de vertu.

Patience ! Qu'elle reconnaisse qu'elle n'a pas encore acquis la liberté de l'esprit et se disposera ainsi à la recevoir du Seigneur lorsqu'elle la demandera.

L'humilité est l'onguent qui referme toutes nos blessures.

Ces personnes qui s'émeuvent de façon exagérée de leurs épreuves, bien qu’étant dans les troisièmes Demeures, sont souvent mesurées dans leurs pénitences et dans toute leur conduite. Elles tiennent beaucoup à la vie pour l'employer au service de Notre Seigneur.

Quand nous marchons de façon aussi raisonnable, tout devient occasion de chute. Ranimons notre courage et hâtons nos pas pour contempler notre Maître !

Cessons de dorloter notre santé, elle n'en sera pas meilleure. L'austérité corporelle n'est pas la grande affaire non plus. Ce qu'il faut c'est marcher rapidement et croire que nous n'avons fait que peu de chemin alors que nos sœurs avancent à grands pas.

Le Seigneur récompense les âmes des troisièmes Demeures au-delà de leurs mérites en leur accordant des consolations spirituelles. Ce sont des joies bien supérieures aux plaisirs d'ici-bas. Elles sont accompagnées d'une abondance d'amour et de force qui permettent d'avancer moins péniblement, mais aussi de croître en bonnes œuvres et en vertus.

Parfois, il arrive qu’une âme reçoive du Seigneur un goût spirituel (j'en reparlerai dans les quatrièmes Demeures).

Par là, il veut l’inciter, voyant le bonheur des Demeures plus avancées, à ne rien négliger pour y parvenir.

Les personnes des troisièmes Demeures doivent éviter les occasions d'offenser Dieu car elles ne sont pas loin des Demeures précédentes. Leurs forces ne sont pas encore fondées sur le roc comme celles des âmes bien exercées à la souffrance et qui savent combien les tempêtes de ce monde sont peu redoutables et ses plaisirs, peu dignes d'envie.

Prenons garde à nos défauts et ne nous occupons pas de ceux d'autrui. N'exigeons pas des autres, non plus, qu'ils marchent sur notre chemin et, ne prétendons pas leur enseigner. Vivre en silence et avec espoir !


Suite ….Quatrièmes  Demeures : ( 3 chapitres)  
...Chapitre 1
 

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Message par Maud Jeu 5 Jan - 7:27

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Quatrièmes Demeures : Chapitre 1

Différence entre les consolations (les sentiments de dévotion éprouvés dans l’oraison) et les goûts spirituels. L’imagination (le mouvement des pensées) et l’entendement (une puissance de l’âme) ne sont pas une même chose.

Je me recommande à l’Esprit Saint et le supplie de parler dorénavant à ma place afin que je traite d’une manière suffisamment claire des choses surnaturelles dont il s’agit maintenant. Ces Demeures, bien plus voisines de celle où habite le grand Roi, renferment des choses si délicates que l’entendement a beau faire effort, il ne trouve pas les mots exacts pour bien les faire comprendre. Aux personnes qui n’en n’ont pas l’expérience, il est impossible qu’elles ne restent encore bien obscures.

Il ne faut pas nécessairement avoir séjourné dans les Demeures précédentes pour atteindre celles-ci. Dieu accorde ses dons comme il l’entend. Les bêtes venimeuses entrent rarement ici et lorsqu’elles le font, elles augmentent le mérite de l’âme qui doit les vaincre.

Quelles sont les différences qui existent entre les consolations spirituelles que l’on trouve dans l’oraison et les goûts spirituels ?

Les consolations spirituelles sont les sentiments de dévotion et de contentement que nous ressentons lors de la méditation et de la prière. Comme elles sont le fruit du travail de l’esprit qui s’emploie à discourir avec l’entendement et à méditer, mais aussi qu’elles procèdent du tempérament qui peut les exacerber, on peut dire que les consolations commencent en nous et se terminent en Dieu. Les consolations sont habituellement le partage des âmes des trois premières Demeures.

Pour imaginer ce qu’elles peuvent être, pensez à la joie que vous procure l’arrivée d’une personne aimée ou une bonne nouvelle.

Cependant, les consolations de Dieu sont bien plus grandes que les consolations humaines.

Les goûts spirituels, contrairement aux consolations, commencent en Dieu et se font sentir en nous, nous procurant davantage de plaisir. Et alors que les consolations spirituelles peuvent resserrer le cœur, sans toutefois diminuer le bonheur que l’on éprouve en voyant que Dieu est le sujet de notre émotion, les goûts spirituels le dilatent.

Il est bien que les âmes des trois premières Demeures s’emploient à discourir avec l’entendement et à méditer puisqu’elles n’ont pas reçu davantage. Néanmoins, elles feraient bien, de temps en temps, de cesser de discourir pour s’occuper de donner des louanges à Dieu et à se réjouir de sa bonté car cela est propre à enflammer la volonté.

Lorsque le Seigneur portera ces âmes à produire ces actes, qu’elles se gardent bien d’y renoncer pour achever leur méditation ordinaire. Pour faire de grands progrès dans ce chemin, l’essentiel n’est pas de penser beaucoup mais d’aimer beaucoup.

Dans les quatrièmes Demeures, les âmes ont reçu davantage. Elles s’occupent à louanger Dieu, à se réjouir de sa bonté et de ses infinies perfections. Elles pensent moins et aiment plus (pleurer sur la passion du Christ par exemple). Aimer, c’est désirer ardemment contenter Dieu en tout, faire des efforts pour ne pas l’offenser et le prier sans cesse.

Mais, n’allez pas vous figurer que la grande affaire soit de ne jamais penser et que si l’on se distrait un moment, tout soit perdu. Pour ma part, je me suis vue plus d’une fois en grande angoisse à cause du tumulte intérieur de mes pensées. D’une part, je sentais les puissances de mon âme tout occupées en Dieu et d’autre part, je constatais le désordre étrange de mon imagination. J’étais troublée et stupéfaite de voir que l’entendement soit si volage.

C’est que je confondais imagination (le mouvement des pensées) et entendement (une puissance de l’âme). De fait, l’imagination est toujours prête à prendre son essor et seul Dieu peut la fixer. Lorsqu’il le fait, nous sommes comme dégagés des liens du corps.

En résumé donc, bien que l’on soit tout occupée à aimer, l’imagination peut faire des siennes et se faire passer pour de l’entendement ce qui n’est pas pareil. Quand nous confondons, au cours de l’oraison, imagination et puissances de l’âme, il se peut que notre âme soit toute unie à lui dans les Demeures voisines de la sienne tandis que notre imagination se trouve retenue dans les avenues du château où elle souffre cruellement et où elle mérite par sa souffrance. Nos inquiétudes et nos peines ne viennent que d’un manque de lumière.

Ne vous troublez pas de ces pensées importunes durant l’oraison. Prenez patience. Dieu délivre notre âme de ce tourment dès cette vie lorsqu’elle est parvenue à la dernière Demeure.


Suite …Quatrième Demeure :Chapitre 2



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Message par Maud Ven 6 Jan - 7:18

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Quatrièmes demeure : Chapitre 2

Comparaison destinée à faire comprendre la nature des goûts spirituels (oraison de quiétude) et comment on les obtient sans les rechercher.

J’ai montré comment les joies spirituelles (consolations spirituelles), se trouvant parfois jointes à nos passions, produisent alors une émotion qui fait éclater en sanglots. Certaines personnes ont la poitrine qui se resserre à un point que leur sang coule par leurs narines avec d’autres désagréables effets. N’ayant rien éprouvé de semblable, je ne peux que dire qu’il doit en résulter une impression de bonheur puisque tout se termine en désirs de plaire à Dieu. Ce que j’appelle goûts de Dieu (goûts spirituels) est autre chose.

Pour bien comprendre, figurons avoir sous les yeux deux fontaines dont les bassins se remplissent d’eau. Les bassins sont comme nos âmes. L’un se remplit d’une eau qui vient de loin, par de longs conduits. L’autre est construit à même la Source. Il se remplit sans bruit puis, une fois rempli, laisse échapper un ruisseau.

Les canalisations représentent les consolations spirituelles acquises par la méditation et la réflexion (le travail de l’entendement). Elles sont le fruit de nos efforts. La Source, elle, représente Dieu, le goût spirituel. Quand il plaît à Sa Majesté de nous accorder une faveur surnaturelle, cette eau coule de notre fond le plus intime, du centre de notre âme, et non du cœur, comme dans les plaisirs d’ici-bas.

Et ensuite, elle remplit tout notre être. Cette eau céleste coule tranquillement avec une suavité extrême, se répandant dans chaque Demeure, inondant les puissances et se faisant même sentir au corps. On sent de la chaleur sans la sentir et on hume des parfums exquis sans les humer vraiment. C’est ce qui me fait dire que les goûts spirituels commencent en Dieu et se terminent en nous.

« À peine cette eau céleste a t-elle commencé à jaillir de sa source, de notre fond intime, que tout notre intérieur se dilate et s’élargit. L’âme respire comme une excellente odeur. C’est comme si, dans notre fond intérieur, il y avait un brasero où l’on jetait des parfums exquis. »

On ne voit pas le feu ni l’endroit où il se trouve mais, la chaleur et la fumée odoriférante pénètrent l’âme tout entière. En réalité, on ne sent pas la chaleur et on ne respire pas de parfum. Ce que l’on perçoit est bien plus délicat. Tout ceci se produit réellement. Ce n’est pas une chose que l’on puisse faussement s’imaginer ressentir. Non. Tous nos efforts seraient impuissants à cela.

Dans cette oraison (oraison de quiétude), les puissances ne sont pas unies à Dieu. Elles sont plutôt comme enivrées et elles se demandent avec étonnement ce que tout cela peut bien être. Par contre, la volonté doit être unie d’une certaine manière à celle de Dieu.

Il serait légitime, mes filles, de désirer pareille oraison pour comprendre davantage les grâces que l’âme reçoit de Dieu et l’amour avec lequel il l’approche de lui. Mais il ne faut pas. Il faut se croire indigne de ces grâces et de ces goûts divins.

Soyez persuadées qu’ils ne nous seront jamais accordés en cette vie. En fait, le meilleur moyen de les obtenir est de ne rien faire que ce qui est recommandé aux habitants des Demeures précédentes et ensuite : humilité, humilité !

C’est par elle que le Seigneur cède à nos désirs. Vous me direz : mais comment les obtenir si l’on ne fait rien pour cela ? Je vous répondrai que :

1.Pour recevoir ces grâces, rien n’est plus nécessaire que d’aimer Dieu sans intérêt.
Vouloir de si grands biens est un manque d’humilité.

2.La véritable disposition pour nous, après avoir tant offensé Dieu, n’est pas de désirer des consolations, mais d’imiter Notre Seigneur, en souhaitant souffrir pour lui comme il a souffert pour nous.

3.Sa Majesté n’est pas obligée de nous donner ces goûts spirituels. Elle sait mieux que nous ce qui convient. Certaines personnes marchent par le chemin de l’amour comme on doit y marcher, c’est-à-dire avec le seul désir de servir leur Jésus crucifié. Elles ne demandent pas de goûts spirituels, ne désirent pas en avoir et même, supplient sa Majesté de ne pas leur en donner en cette vie.

4.Travailler pour obtenir une telle faveur ne sert à rien. Cette eau n’étant pas amenée par des canaux comme la précédente, si la Source se refuse à la donner, nous nous fatiguerons en vain. Nous aurons beau multiplier les méditations, nous pressuriser le cœur et verser des larmes, tout sera inutile. Dieu seul donne cette eau céleste à qui il veut, et souvent, au moment où l’âme y pense le moins.

Ce qu’il faut, mes sœurs, c’est accepter qu’Il nous conduise par le chemin qui Lui plaît et se détacher véritablement — et non point par l’imagination qui si souvent nous trompe. Il faut que le détachement soit absolu.


Suite …Quatrième demeure : Chapitre 3

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Message par Maud Sam 7 Jan - 7:26

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Quatrième Demeure : Chapitre 3

De l’oraison de recueillement que Dieu accorde, d’ordinaire, avant l’oraison de quiétude et de ses effets. Ce qui reste à dire de l’oraison des goûts divins «ou spirituels, BF» (oraison de quiétude).

Les effets de l’oraison des goûts divins (oraison de quiétude) sont nombreux. Mais avant, traitons de l’oraison de recueillement qui la précède presque toujours. J’en parlerai peu puisque je l’ai déjà fait par ailleurs.

Oraison de Recueillement


C’est un recueillement qui me paraît surnaturel aussi. Il ne consiste ni à se mettre dans l’obscurité, ni à fermer les yeux : il ne dépend nullement des choses extérieures. Et pourtant, sans le vouloir, on ferme les yeux et on désire la solitude. Alors se construit le palais de l’oraison. L’âme rentre en elle-même ou, s’élève au- dessus d’elle même.

Reprenons la comparaison des Demeures du château. Les habitants du château, les sens et les puissances, ont pris la fuite pour aller vivre avec des étrangers ennemis en dehors du château depuis un certain temps déjà, voire depuis des années. Reconnaissant que ce fut pour leur malheur, ils se sont rapprochés du château sans toutefois y pénétrer par suite de la mauvaise habitude qu’ils ont prise de se tenir dehors. Mais enfin, ils ont renoncé à leur trahison et on les voit tourner autour des murs.

Le Monarque, qui habite cette royale résidence, voyant leur bonne volonté veut bien, dans sa grande miséricorde, les rappeler à lui par un doux sifflement. Ce sifflement du berger a sur eux tant d’emprise qu’ils abandonnent les choses extérieures qui les captivaient et rentrent au château.

Ce recueillement ne dépend pas de notre volonté. Il n’est pas le travail de l’entendement (en s’efforçant de penser à Dieu au dedans), ni celui de l’imagination (en se représentant Dieu en soi), deux choses excellentes par ailleurs. Non, c’est autre chose. Parfois, avant même de penser à Dieu, les gens extérieurs sont déjà dans le château. J’ignore par où ils sont entrés et comment ils ont perçu le sifflement de leur pasteur. Ce n’est certainement point par les oreilles. On éprouve seulement, d’une manière très marquée, une suave impression de recueillement.

Dieu accorde cette grâce aux personnes qui ont renoncé aux choses de ce monde, sinon de fait, parce que leur état les en empêche, du moins par le désir. Il les invite alors à vaquer d’une manière spéciale aux choses intérieures.

Les âmes qui constatent en elles-mêmes de tels effets doivent beaucoup l’en remercier. On est alors en chemin vers l’état où on écoute Dieu et où on est attentif à ce que le Seigneur opère dans l’âme. Cependant, si Dieu ne nous a pas encore fait entrer dans cette jouissance il ne faut pas se violenter pour y arriver — par exemple, vouloir faire cesser le mouvement de la pensée. Pourquoi ?

Faire effort pour enchaîner sa pensée (forcer l’entendement à s’arrêter) produit une plus grande sécheresse qu’auparavant. La violence imposée pour ne penser à rien rend même l’imagination plus inquiète. Non. Dieu veut que nous lui adressions nos demandes et que nous nous considérions en sa présence. Si nous n’avons aucune marque que ce divin Roi nous ait entendus ou regardés, ne restons pas là comme des stupides.

Sachons demander à haute voix, comme le pauvre nécessiteux que l’on introduit devant un riche et puissant empereur, puis attendons humblement devant sa présence.

Les opérations intérieures étant toutes suaves et paisibles, ce qui est laborieux apporte plus de dommages que de biens. J’appelle laborieux toute violence qu’on veut se faire, comme, retenir sa respiration par exemple. L’âme doit s’abandonner aux mains de Dieu.

Rien n’est plus précieux et agréable à Dieu que de nous voir tout occupé de Lui. Mais comment le serions nous si, préoccupé de nous-même, nous n’osons plus remuer et permettre à notre entendement d’aspirer à Sa gloire et à se réjouir de la joie qu’Il nous donne ? Quand Sa Majesté veut que l’entendement cesse d’agir, Il l’occupe en lui communiquant une lumière si grande qu’il (l’entendement) en reste profondément absorbé. Il se trouve alors bien mieux instruit qu’il ne l’eût été avec tous ses efforts pour suspendre son activité.

En résumé, pour l’âme qu’il a plu au Seigneur de placer en cette Demeure, la conduite la plus convenable à mon avis est de se mettre en présence de Dieu, sans violence et sans bruit[5]. Qu’elle tâche d’empêcher l’entendement de discourir mais qu’elle n’essaie point de le suspendre, de même que l’imagination, car, il est bon de considérer que l’on est en présence de Dieu et de réfléchir à ce qu’il est.

Que si l’entendement se trouve absorbé par ce qu’il éprouve en lui-même, fort bien, mais, qu’il ne cherche pas à comprendre ce dont il jouit parce que c’est à la volonté que le don s’adresse. Que l’âme se contente de jouir de cet état et de quelques paroles d’amour. Par ailleurs, il arrive alors que, sans le chercher, naturellement, on ne pense à rien. Mais c’est pour peu de temps.


Oraison de Quiétude (oraison des goûts divins)

Nous venons de voir que dans l’oraison de recueillement, il faut tâcher d’empêcher l’entendement de discourir sans toutefois essayer de le suspendre, de même que l’imagination. Il en va autrement dans l’oraison des goûts divins.

Le travail de l’entendement devient inopérant. C’est que l’oraison de quiétude est une eau qui coule de la Source même, sans venir par des aqueducs. L’entendement n’y comprenant rien, il se trouve comme étourdi, errant et incapable de se fixer sur rien. Quant à la volonté, toute fixée en son Dieu (unie à Dieu), l’agitation de l’entendement lui pèse mais elle ne doit pas s’en mettre en peine sinon elle risquerait de perdre une grande partie de sa jouissance.

Qu’elle laisse donc aller l’entendement et qu’elle même (la volonté) se laisser aller dans les bras de l’amour. Sa Majesté lui apprendra ce qu’elle doit faire alors. Tout ou presque tout, d’ailleurs, consiste à se reconnaître indigne d’un si grand bonheur et à en rendre grâces.

Quels sont les effets de l’oraison de quiétude et les marques auxquelles on reconnaît que Dieu en favorise une âme ?

Il se produit d’une manière très manifeste en l’âme une dilatation ou un élargissement. C’est comme si le bassin de notre fontaine (qui est comme notre âme), n’ayant pas d’écoulement, se dilatait au fur et à mesure que l’eau de la Source le remplit. C’est ainsi que Dieu agrandit l’âme dans cette oraison, et sans parler de beaucoup d’autres merveilles qu’il opère en elle, il la rend apte à contenir toutes les grâces dont il veut la combler.

Elle comprend mieux toute chose, abandonne ses craintes (craintes de l’enfer, craintes de la croix), sent une grande confiance de le posséder un jour, croit que tout est possible avec le secours divin, s’adonne et désire la pénitence et ne redoute plus les croix car sa foi est vive. Elle sait que si elle les reçoit pour l’amour de Dieu, Sa Majesté lui donnera la grâce pour les supporter. Comme elle a expérimenté les délices divins, les plaisirs du monde ne sont plus que fumier. Elle a de plus en plus d’emprise sur elle- même et avance continuellement en vertus.

À ce stade, l’âme est encore petite. Elle ressemble à l’enfant qui commence à prendre le lait de sa mère et ne peut s’éloigner d’elle sans risquer la mort. Elle ne doit donc pas s’éloigner de l’oraison car tout est à craindre. Et, si jamais une nécessité urgente l’en éloignait, elle devrait y revenir promptement, sinon, elle irait de mal en pis. Il faut donc persévérer et éviter toute occasion d’offenser Dieu.

Le démon s’attache beaucoup plus à nuire à une âme ainsi favorisée qu’à une autre car, lorsqu’elle succombe, elle peut aller dans le mal bien plus loin que d’autres en entraînant d’autres âmes avec elle. De là vient que ces âmes ont de grands combats à soutenir. Dieu vous garde aussi de l’orgueil et de la vaine gloire. Le démon peut produire des illusions imitant les grâces de l’oraison mais vous pouvez les reconnaître aux effets produits.

Par exemple, une personne, à la suite de beaucoup austérités, d’oraisons et de veilles, ou, tout simplement par débilité du tempérament, ne peut goûter une consolation intérieure sans que sa nature en soit subjuguée. Éprouvant un certain plaisir intérieur en même temps qu’une faiblesse (une défaillance physique), elle confond le plaisir avec la défaillance et se laisse absorber par elle.

Et tout ceci va en augmentant car elle poursuit ses efforts et s’affaiblit de plus en plus. Elle prend pour un ravissement ce que moi j’appelle un hébétement. Je connais une personne qui restait parfois huit heures en cet état sans perdre le sentiment et sans en avoir aucun de Dieu.

Après qu’un confesseur éclairé lui ordonna du sommeil, de la nourriture et moins d’austérités, tout disparut. Cette personne ne voulait pas en imposer. Pour moi, je suis persuadée que c’était l’œuvre du démon.

Il est vrai que lorsque Dieu opère dans l’âme, il y a défaillance intérieure et extérieure. Mais, l’âme reste forte et elle goûte une joie très vive de se voir si près de Dieu. En outre, loin de se prolonger, cet effet ne dure que très peu de temps, puis, l’âme entre dans la jouissance. Cette oraison, s’il n’y a pas de faiblesse corporelle à priori, n’abat pas le corps et ne cause pas de souffrance extérieure.

Donc, mes filles, si l’une d’entre vous ressentait ces inconvénients, qu’elle cesse les excès d’austérités afin de retrouver sa santé. Et si jamais son tempérament était si faible que cela ne suffit pas, et bien, croyez-moi, Dieu ne la destine pas à la vie contemplative, mais bien à la vie active. Elle obtiendra autant de mérites par la prière vocale et l’obéissance, et peut-être, davantage.

Voici un autre exemple. Il se rencontre des personnes dont la tête et I’imagination sont si faibles qu’elles se figurent voir tout ce qu’elles pensent. Cette disposition est bien dangereuse. J’en parlerai plus loin.

En résumé, persévérez dans l’oraison mais craignez les exagérations qui rendent malades. Ceci serait l’œuvre du démon. Quand Dieu est vraiment l’auteur de ce qui se passe dans l’âme, elle reste forte et goûte une joie très vive. Et cet effet est de courte durée. Ensuite, l’âme entre dans la jouissance.

J’ai longuement traité de cette Demeure parce que c’est celle où entrent, je crois, le plus grand nombre d’âmes. Comme le naturel y est joint au surnaturel, le démon peut y causer plus de dommage que dans les Demeures suivantes. En effet, dans les Demeures supérieures, le Seigneur lui laisse moins de pouvoir.

Suite …Cinquième Demeure :  (4 Chapitres)
Chapitre 1


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Message par Maud Dim 8 Jan - 7:19

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Cinquièmes Demeures : Chapitre 1

De la manière dont l’âme s’unit à Dieu dans l’oraison (oraison d’union). Comment on reconnaît que ce n’est pas un leurre.


Les délices des cinquièmes Demeures sont indescriptibles. Les discours ne peuvent les exprimer et l’entendement les comprendre. Plusieurs entrent dans cette Demeure mais restent sur le seuil sans pénétrer plus avant et sans goûter aux particularités qui s’y rencontrent. Mais c’est déjà une grande miséricorde de Dieu de nous y introduire.

Cette oraison ne ressemble pas à un songe comme l’oraison de quiétude et, dans laquelle l’âme est à moitié endormie et à moitié éveillée. Ici, pendant la courte durée de l’union, on est profondément endormi, privé de sentiment, hors d’état de penser, quasi, sans respirer. Nul besoin de travailler pour cesser de penser. On est mort à soi-même et au monde pour vivre en Dieu. On ne peut remuer ni pied ni main.

Dans l’oraison de quiétude de la Demeure précédente, l’expérience n’est pas encore grande et l’âme peut douter. Était-elle endormie ? Était-ce vraiment un don de Dieu ? Le démon ne s’est-il pas transfiguré en ange de lumière ? Milles incertitudes l’habitent et il en est bien ainsi car notre nature peut quelque fois nous tromper.

Dans la quatrième Demeure, les bêtes venimeuses peuvent difficilement entrer mais pas les petits lézards qui se fourrent le nez partout, ces petites pensées qui proviennent de l’imagination. Ici, dans la cinquième Demeure, point de lézards. Rien ne fait d’obstacle au bien dont on jouit : point d’imagination, point de mémoire et point d’entendement.

Cette union véritable avec Dieu met à l’abri de tout. Dieu opère en nous sans que personne ni l’âme ne mette d’obstacle. Il peut y avoir d’autres unions avec les vanités de ce monde où le démon transporte aussi l’âme. Seulement, ce n’est pas de la même manière que Dieu, ni avec ce plaisir, cette paix et cette joie spirituelle.

Comment distinguer le vrai du faux ? Voilà une marque très claire. Lors de l’union, Dieu prive l’âme d’intelligence pour mieux imprimer en elle la vraie sagesse. Elle ne voit pas, n’entend pas et ne comprend rien tant que dure l’UNION. De retour à elle, même si Dieu ne renouvelle pas en elle cette grâce, elle s’en rappelle toute sa vie et ne doute pas qu’elle se soit retrouvée en Dieu.

Cette oraison d’union est l’œuvre et la volonté de Dieu. Quels que puissent être nos efforts, la porte nous en est fermée. Seul Notre Seigneur nous introduit et nous place au centre de notre âme. Il ne nous laisse pas le choix de Lui être entièrement soumise.


Suite ..Cinquièmes Demeures : Chapitre 2


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Message par Maud Lun 9 Jan - 7:35

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Cinquièmes Demeures : Chapitre 2

Comparaison propre à expliquer l’oraison d’union. Effets que cette oraison produit dans l’âme.

L’oraison d’union ne dure pas plus d’une demi heure. Quels sont ses effets sur l’âme ? Prenons l’image du ver à soie.

Ce ver est grand et fort laid. Il représente l’âme. Par la chaleur de l’Esprit Saint, elle commence à profiter du secours général que Dieu donne à tous et des remèdes qu’il a laissés à son Église : confessions, bonnes lectures et sermons. Par ces remèdes, une âme morte, par négligence et péché, reprend vie et s’accroît. Elle peut joindre aussi les méditations pieuses. Devenu grand, le ver, l’âme, fait de la soie et construit la maison (le cocon) où il doit mourir. Cette maison est Jésus Christ. Sa Majesté devient ainsi notre Demeure, tout comme elle le devient dans l’oraison d’union. Mais il faut, pour cela, donner de nous-même, comme le ver à soie. À l’œuvre mes filles : pénitence, mortification et obéissance.

Que devient ce ver ? Il se change en papillon blanc après être entièrement mort au monde. L’âme ne se reconnaît plus. Elle sent un désir qui la consume de louer Dieu et d’affronter pour lui, mille morts. La voilà qui soupire après les croix, la pénitence, la solitude et elle voudrait que Dieu soit connu de tous. De là, elle souffre de voir qu’on l’offense.

Le petit papillon ne sait plus où s’arrêter et se poser. Après avoir séjourné auprès de Dieu (une ou plusieurs fois en oraison d’union), tout sur Terre lui déplaît. L’âme ne s’étonne plus de la souffrance des saints car elle en a l’expérience. Sa faiblesse pour les pénitences est changée en force, l’attachement aux proches, aux amis et aux biens devient obligations. L’âme désire sortir de l’exil et se console en sachant qu’elle fait la volonté de Dieu. Elle se résigne mais avec une peine très vive et bien des larmes. Cette épine se fait sentir chaque fois qu’elle se met en oraison.

Elle craint que beaucoup ne se damnent. Cette peine atteint la profondeur des entrailles et moud l’âme. Voyez ce que le Seigneur, saint des saints, a enduré devant les graves offenses qui se commettaient contre son Père !

Suite ….Cinquièmes Demeures : Chapitre 3



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Message par Maud Mar 10 Jan - 7:19

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Cinquièmes Demeures : Chapitre 3


Autre genre d’union (la véritable union) que l’âme peut acquérir avec la grâce de Dieu. Pour y arriver, l’amour du prochain est absolument nécessaire.


Même après l’oraison d’union, l’âme ne doit pas se croire en sûreté. Elle doit s’efforcer d’avancer toujours dans le service et dans la connaissance de soi sinon elle mourra comme le papillon après avoir laissé sa semence, produisant par ailleurs, d’autres papillons. En effet, Dieu veut qu’une si grande faveur ne soit pas accordée en vain. Si elle ne profite pas à l’âme qui la reçoit, du moins profite-t-elle à d’autres !

Tout le temps que l’âme persévère dans le bien et les vertus, elle communique à d’autres âmes de sa chaleur et parfois, même après qu’elle aie perdu tout cela, elle conserve le souci de l’avancement du prochain et prend plaisir à faire connaître les grâces dont Dieu gratifie ceux qui l’aiment et le servent.

J’ai connu une telle personne à qui chose semblable est arrivée. Bien qu’en fort mauvais état, elle se plaisait à enseigner le chemin de l’oraison à ceux qui ne le connaissait pas. Le bien qu’elle fit ainsi fut immense et Dieu lui rendit la lumière. À la vérité, lorsque cette personne devint ainsi infidèle envers Dieu, l’oraison d’union n’avait pas encore produit les grands effets dont j’ai parlé mais il en est d’autres, comme Judas et Saül, à qui cela est véritablement arrivé. Apprenez de là, mes filles, que pour acquérir de nouveaux mérites et ne pas nous perdre comme ces infortunés, le moyen le plus sûr est de persévérer dans l’obéissance et l’accomplissement de la loi de Dieu.

Il y a donc, comme on le voit, encore quelque obscurité dans cette Demeure. Mais puisqu’il y est si avantageux d’y entrer, il ne faut pas ôter l’espoir à ceux que le Seigneur ne gratifie pas encore de faveurs aussi surnaturelles. D’ailleurs, on peut déjà y être, même si on ne jouit pas de telles faveurs ! En effet, il y a un autre genre d’union — la véritable union — plus facile à obtenir mais aussi, plus sûre.

La véritable union (ou oraison de conformité)[1] s’obtient si on renonce à sa propre volonté pour se soumettre à celle de Dieu en tout. Ne vous inquiétez donc plus de cette autre union délicieuse dont je vous ai parlé (oraison d’union). Certaines personnes croient fermement en être là. Mais croyez-moi, si c’était le cas, elles auraient obtenu du Seigneur la grâce de l’union (oraison d’union).

Comment sait-on qu’une âme possède la véritable union ? Une âme unie à Dieu n’est jamais profondément affligée par les événements de la vie bien qu’elle soit sensible aux peines. En effet, dans cet état, les peines ne pénètrent pas jusqu’au fond de l’âme et n’atteignent pas les sens et les puissances. Elles vont et viennent dans ces Demeures mais n’empêchent pas l’âme d’être unie à Dieu.

Comment obtient-on la véritable union ? En mourant à soi-même. Cela est pénible, mais la récompense est grande. Pour y parvenir, il faut éviter les «vers» qui rongent les vertus : un certain amour-propre, une certaine estime de soi, des jugements téméraires du prochain et un manque de charité en ne l’aimant pas comme nous-même. Tâchons de voir où nous en sommes, mes sœurs, et ce, jusque dans les plus petites choses.

La volonté de Notre Seigneur est que nous soyons parfaites afin que nous puissions nous unir à lui et au Père. Essentiellement, le Seigneur ne nous demande que deux choses : l’amour de Dieu et l’amour du prochain. Si nous les accomplissons parfaitement, nous faisons sa volonté et par là même, nous lui sommes unis. Qu’il daigne nous accorder cette grâce.

Et puis, ne faisons aucun cas des fausses vertus que le démon tente de nous faire croire que nous avons, non sans une quelque vaine gloire, durant l’oraison. Tout cela est le fruit de l’imagination, une voie par laquelle le démon dresse ses embûches.

Ne faisons aucun cas, non plus, de la foule de grandes idées qui nous arrivent parfois dans l’oraison. Si nos œuvres n’y répondent pas, elles resteront sans effet. Il est vain de faire oraison s’il n’y a pas d’œuvres. Le Seigneur veut des œuvres.

Si vous voyez un malade, sortez de votre dévotion pour l’assister. Témoignez-lui de la compassion. Souffrez pour lui. Jeûnez afin qu’il mange. Telle est la volonté de Dieu et par là, la véritable union à Sa volonté.

Si on loue quelqu’un devant vous, réjouissez-vous et devant votre propre éloge, restez humble. Aussi, soyez heureuses de voir briller les vertus de vos sœurs et déplorez leurs fautes autant que les vôtres.

Voilà le véritable amour du prochain. Si vous y excellez, je vous certifie que vous obtiendrez de Notre Seigneur l’union dont j’ai parlé. Si, au contraire, vous êtes en faute, vous aurez beau avoir de la dévotion, des délices spirituelles et même quelques petites suspensions dans l’oraison de quiétude, croyez-moi vous n’y êtes pas encore.

Demandez à Notre seigneur qu’il vous donne un parfait amour de votre prochain et ensuite laissez faire sa Majesté. Pliez votre volonté pour que s’accomplisse celle de vos sœurs, fallut-il perdre de vos droits. Oubliez votre intérêt et songez au leur. Prenez pour vous le travail afin d’en exempter les autres. Il vous en coûtera, il est sûr mais Sa générosité surpassera vos désirs.

Suite … Cinquièmes Demeures : Chapitre 4


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Message par Maud Mer 11 Jan - 7:33

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Cinquièmes Demeures : Chapitre 4

Combien la circonspection est nécessaire en ce degré d’oraison (oraison d’union et véritable union) parce que le démon déploie toutes ses ruses pour faire retourner l’âme en arrière.


Que devient notre papillon ? Il ne peut plus se poser, ni dans les goûts spirituels (oraison de quiétude), ni dans les satisfactions terrestres car, son vol est plus élevé. Continuellement en vol, ne trouvant pas le repos, il ne cesse de faire du bien, autant à lui-même qu’aux autres.

Revenons à l’oraison d’union ? Vous savez sans doute que Dieu épouse spirituellement les âmes, une union bien éloignée des satisfactions corporelles que doivent goûter deux époux, il s’entend. Ici c’est l’amour s’unissant à l’amour. Les opérations, ineffablement pures et délicates, ont une suavité impossible à exprimer. Le Seigneur sait, cependant, bien les faire sentir.

L’oraison d’union prépare aux fiançailles spirituelles qui ont lieu dans la prochaine demeure. En attendant, le Seigneur et l’âme se jaugent. L’âme est parfaitement renseignée sur les avantages et obligations de l’alliance qu’elle va contracter et de son côté, le Seigneur connaît la sincérité et les dispositions de l’âme. Il s’approche d’elle et lui accorde une brève entrevue. L’âme, alors, connaît d’une manière mystérieuse, Celui qu’elle va prendre pour Époux. Cette connaissance ne pourrait s’acquérir en mille vies par les sens et les puissances. Par cette seule vue, elle devient plus digne de l’Époux. Éprise d’amour, elle fait tout pour arriver à ces divines fiançailles. Mais si elle s’oubliait et portait son affection vers un autre objet, tout serait perdu pour elle.

Donc, âmes chrétiennes que le Seigneur a conduites jusqu’ici, soyez sur vos gardes et évitez les occasions dangereuses, car vous n’êtes pas encore aussi fortes qu’après les fiançailles. Le démon fait tout pour arracher une âme au chemin tracé devant elle et lorsqu’il réussit, il entraîne non pas une, mais, de nombreuses âmes à sa suite. Plus tard, il ne s’enhardit plus autant. Même, il redoute les âmes entièrement soumises à l’Époux car il a expérimenté que pareilles tentatives lui attirent des pertes considérables, la laissant même avec de nouveaux avantages.

Combien d’âmes le Seigneur attire t-il à lui par le moyen d’une seule ? Considérez les milliers de conversions opérées par les martyrs, une jeune fille comme Sainte Ursule par exemple. Et combien d’âmes un Saint Dominique ou un Saint François n’ont-ils pas ravies au démon ?

Comment le démon s’introduit-il dans une âme fermement établie dans la volonté de Dieu, causant sa perte ? Il utilise la ruse et les artifices. Il la détache de la divine volonté en de très petites choses et l’engage en d’autres, la persuadant qu’elles ne sont pas mauvaises. Ainsi, graduellement, il obscurcit l’entendement, refroidit la volonté et fait renaître l’amour-propre.

Ni les cloîtres les mieux cloîtrés, ni les déserts les plus reculés, peuvent empêcher le démon de pénétrer. Vigilance ! Je crois que le Seigneur permet ces ruses de l’ennemi en vue d’éprouver l’âme dont il a dessein de se servir pour en éclairer d’autres. En effet, si elles sont infidèles, mieux vaut que ce soit au début plutôt qu’en un temps où elle pourrait nuire bien plus.

Mais ne croyez pas que Dieu abandonne soudainement l’âme qu’il a conduite jusqu’ici et que le démon puisse la renverser facilement ! Bien au contraire ! Le Seigneur, très sensible à sa perte, lui donne des avertissements intérieurs de toutes sortes afin qu’elle voit le péril où elle se met.

Ce que nous avons de mieux à faire pour nous garder du mal est de prier continuellement Dieu pour qu’il nous soutienne la main. Avancez toujours avec la pensée que s’il nous abandonne, nous sommes perdus. Ne mettons jamais notre confiance en nous-même.

Examinons aussi avec un soin extrême où nous en sommes sous le rapport des vertus. Progressons-nous ou, au contraire, reculons-nous un peu, spécialement en ce qui concerne l’amour mutuel et le désir d’être tenue pour la dernière ? Prions le Seigneur de nous éclairer. Nous connaîtrons bien vite nos gains et nos pertes.

Il faut tâcher d’avancer, toujours. S’il n’y a pas de progrès, craignons beaucoup car, le démon s’apprête possiblement à nous assaillir. Il n’est pas possible, en effet, qu’une fois monté si haut, on cesse d’avancer. Jamais l’amour ne demeure oisif !

Suite … Sixièmes Demeures ( 11 Chapitres )
Chapitre 1


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Message par Maud Jeu 12 Jan - 7:18

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Sixièmes Demeures : Chapitre 1

Les souffrances de l’âme vont croissant à mesure que le Seigneur accorde de plus grandes grâces. Quelques-unes de ces souffrances et comment se comporter.

Parlons maintenant de la sixième Demeure avec l’assistance de l’Esprit Saint. L’âme, blessée par l’amour de l’Époux, recherche la solitude et écarte, autant que son état le permet, tout ce qui pourrait l’en priver.

L’âme a vu l’Époux (sans le voir) et n’aspire qu’à se fiancer à lui et à l’épouser. Mais l’Époux veut qu’elle le désire avec plus d’ardeur. Elle aura à subir des peines extérieures et intérieures avant d’entrer dans la dernière Demeure. Seul l’avant-goût de Notre Seigneur, qu’elle a reçu dans l’oraison d’union, lui permet de tout endurer. Dans la septième Demeure, il n’en n’ira plus de même. Rien n’empêchera l’âme de se précipiter vers toute souffrance pour l’amour de son Dieu car, l’union intime et presque continuelle avec sa divine Majesté est une source de grand courage.

Voici quelques peines extérieures.    

Toutes les âmes qui progressent ne seront peut-être pas conduites par ce chemin mais, je doute qu’elles soient entièrement exemptes des peines de la terre. Si je les rapporte, c’est pour faire comprendre aux âmes dans cet état ce qui se passe en elles et que tout n’est pas perdu.

1.Les moqueries et coups de langue de toutes sortes ; ils peuvent durer tout une vie. Des personnes avec lesquelles on a des rapports murmurent contre nous et même, des personnes avec lesquelles on en a pas. «Elle fait la sainte. Elle fait passer pour imparfaits ceux qui sont probablement meilleurs qu’elle.» Ceux qu’elle regardait comme amis la quittent et mettent volontiers la dent sur elle.

2.Les louanges. Cette épreuve, plus sensible que la première, cause un tourment insupportable à l’âme dans les commencements car elle sait clairement que tout son bien vient de Dieu. Ce tourment diminue bientôt, pour plusieurs raisons :

*L’expérience lui montre que les hommes distribuent promptement éloges et blâmes en sorte qu’elle ne tient plus compte, ni des uns ni des autres (le détachement).

* Le Seigneur lui fait comprendre que tout vient de Sa main de sorte qu’elle voit le bien dans une tierce personne en oubliant que c’est d’elle qu’il est question.

* Elle voit que quelques âmes font des progrès spirituels en s’inspirant de la bonne opinion qu’ils ont d’elle.

* Toute occupée à la gloire de Dieu, plus que des siens, elle devient délivrée de la crainte que les louanges ne lui soient une occasion de ruine. Advienne que pourra ! Quand une âme ne se ressent plus des louanges, elle devient encore plus insensible aux blâmes. Elle comprend qu’à travers ceux qui la persécutent, Sa Majesté la fortifie. Elle conçoit alors une tendresse particulière pour ces personnes.

3.Les grandes maladies. Les douleurs aiguës la jettent dans un accablement extérieur et intérieur. Elle ne sait plus que faire d’elle-même. À la vérité, ce degré extrême dure peu. Dieu n’envoie que des souffrances à notre mesure ainsi que la patience nécessaire pour les supporter. Il envoie également, d’une manière habituelle, d’autres souffrances très pénibles et des maladies de toutes sortes. Toutes les personnes sur la voie ne souffrent pas autant. Il appartient à Dieu de le décider.

Quant aux peines intérieures, elles sont bien plus douloureuses que les premières. Commençons par le tourment qu’on endure quand on tombe sur un confesseur de tant de circonspection, et de si peu d’expérience, que tout lui paraît suspect. Voyant des choses qui ne sont pas ordinaires chez une âme où il remarque, par ailleurs, quelques imperfections, il la condamne en mettant tout sur le compte du démon ou de la mélancolie. L’âme qui est agitée des mêmes craintes ressent alors de grands tourments, pires encore si elle se trouve en un temps de sécheresse. Durant cette tempête, elle ne reçoit aucune consolation divine. Il n’y a d’autre remède que d’espérer la miséricorde de Dieu.

Et Celui-ci, lorsqu’on s’y attend le moins, la délivre soudain de tous ses maux. On dirait qu’il n’y a jamais eu de nuages. Notre Seigneur a combattu pour elle. Alors, elle reconnaît clairement sa misère et le peu dont nous sommes capables. Elle vient de comprendre cette vérité par l’expérience.

Dans ces périodes de tourmente, la grâce demeure, mais elle est tellement cachée que l’âme n’aperçoit pas la plus petite étincelle d’amour de Dieu en elle-même. Par contre, elle voit ses péchés. Quel spectacle que cette âme abandonnée !

Elle prie mais c’est comme si elle ne priait pas car elle ne reçoit aucune consolation. Rien ne pénètre son intérieur. Quant à faire oraison mentale, ce n’est pas le temps. Les sens et les puissances en sont incapables. La solitude lui nuit plus qu’elle ne lui sert. D’autre part, être avec quelqu’un et s’entendre adresser la parole lui est un autre supplice. Ainsi, elle a beau prendre sur elle, elle porte dans tout son extérieur un chagrin et une mauvaise humeur visibles. Le meilleur à faire est de vaquer à ses occupations et de tout attendre de la miséricorde de Dieu.

Les souffrances extérieures causées par les démons sont plus rares et moins pénibles, à mon avis. Quoi que fassent les démons, ils n’arrivent pas à lier les puissances ni à troubler l’âme comme les peines intérieures. La raison leur rappelle que le trouble ne va jamais au delà de ce que Dieu permet.


Suite …Sixièmes Demeures : Chapitre 2

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Message par Maud Ven 13 Jan - 7:34

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Sixièmes Demeures : Chapitre 2

Divers modes par lesquels Notre Seigneur réveille l’âme ( délicieuse blessure et embrasement délicieux ). Ces faveurs très élevées et très précieuses sont, il semble, à l’abri de toute illusion.

Notre petit papillon semble abandonné, mais il n’en est rien. Ces épreuves lui font prendre un vol plus élevé.

Délicieuse Blessure

Que fait l’Époux pour que l’âme le désire davantage ? Il la réveille alors qu’elle ne s’y attend pas par de suaves et subtiles impressions qui partent du fond de l’âme. On a l’esprit occupé ailleurs et, tout à coup, comme un coup de tonnerre ou une étoile filante, Sa Majesté réveille l’âme. Elle n’entend aucun bruit, mais comprend parfaitement que Dieu l’a appelée.

Celle-ci souffre alors d’une délicieuse blessure qui la pousse à désirer qu’il se manifeste de manière continuelle, mais il ne le fait pas. Elle en éprouve une peine très vive et en même temps, une joie beaucoup plus grande que dans l’oraison de quiétude (oraison des goûts divins ou des goûts spirituels), où il n’entre aucune souffrance.

Comment faire comprendre cette opération d’amour où il semble y avoir quelque contradiction ? D’un côté, le Bien-aimé fait clairement connaître à l’âme qu’il est avec elle. D’un autre côté, il n’est pas tout à fait là puisqu’il l’appelle. Il l’appelle par un signe si certain qu’elle ne peut pas en douter, par un son de voix si pénétrant qu’il lui est impossible de ne pas entendre.

C’est comme si l’Époux, de la septième Demeure où il réside, faisait entendre sa voix sans paroles distinctes et qu’aussitôt, tous les habitants des autres Demeures font silence : sens, imagination et puissances (ils ne sont pas absorbés comme lorsque l’on jouit de goûts spirituels ; ils se demandent toutefois ce qui se passe «sans entraver l’âme»).

L’âme se consume alors de désirs et ne sait pourtant que demander parce qu’elle sent clairement que Dieu est en elle. Cette peine la pénètre jusqu’aux entrailles.

C’est comme si le divin Archer retirait la flèche d’amour dont il l’a transpercée ou alors, comme si une étincelle du brasier enflammé qui est Dieu venait toucher l’âme en laissant une agréable douleur. Cet attouchement divin peut durer un bon moment ou passer très vite, selon qu’il le plaît à Sa Majesté.

Il n’y a nulle illusion à redouter ici. Cette faveur, très sûre, ne peut être l’œuvre, ni des sens, ni des puissances (aucune industrie humaine ne peut nous la procurer), ni du démon.

Unir une si grande souffrance au repos et à la jouissance de l’âme dépasse le pouvoir du démon qui est limité à la partie extérieure de l’être.

Il n’y a que les faveurs de Dieu qui peuvent pousser l’âme à vouloir souffrir pour lui et à s’éloigner des plaisirs d’ici-bas. La seule chose à craindre de la part de celle qui reçoit une si grande grâce est de se montrer ingrate. Il faut tacher d’avancer toujours dans le service de Dieu et le perfectionnement de sa vie. Alors, Dieu nous comble de plus en plus.

Si jamais on éprouvait quelque incertitude sur ce que l’on a éprouvé, alors ce serait le signe que l’on n’a pas éprouvé de véritables élans. Quand ils se produisent, l’âme les perçoit aussi clairement que lorsque les oreilles entendent des sons éclatants.

Embrasement Délicieux

Il est une autre manière que Notre Seigneur utilise pour réveiller l’âme. Au milieu d’une prière vocale, tout à coup, il se produit un embrasement délicieux. C’est comme si un parfum pénétrant se répandait dans tous les sens. L’Époux est là. L’âme a le désir suave de jouir de sa présence tout en étant pressée de faire monter vers lui des actes de louanges très parfaits. Cette faveur, plus courante que la première, a la même origine mais n’est accompagnée d’aucune souffrance.

Suite …Sixièmes Demeures : Chapitre 3

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Message par Maud Sam 14 Jan - 7:29

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Sixièmes Demeures : Chapitre 3


Autre manière que Notre Seigneur emploie pour réveiller l’âme (par des paroles). Quelques marques qui permettent de reconnaître s’il y a illusion.

Parmi les personnes d’oraison, il en est beaucoup qui entendent des paroles. Ces paroles, adressées à l’âme peuvent venir de Dieu, comme aussi du démon et de l’imagination. Il y a donc péril.

Dieu peut réveiller l’âme en lui parlant. Ces paroles peuvent venir du dehors, de la partie la plus intérieure de l’âme, de sa partie supérieure ou, de l’extérieur, comme une voix articulée que l’on entend.

Les personnes qui ont une imagination «débile» ou celles qui sont atteintes de mélancolie[2] peuvent croire entendre de telles paroles, mais ce n’est qu’illusion. Cela est fréquent. De ces personnes, je dirais qu’il ne faut pas faire cas de ce qu’elles disent et les encourager instamment à cesser l’oraison. Il ne faut pas, non plus, les troubler en les semonçant. Écoutez-les comme des personnes malades.

Dans ces sortes de choses, il faut toujours se méfier et faire opposition, du moins au début, jusqu’à ce que l’on soit certain que ce soit Dieu qui opère en nous et non le démon. Si les effets sont de Dieu, ils croîtront. Si les paroles sont le fruit de l’imagination mais qu’elles vous avertissent de vos fautes ou vous consolent, il n’y a pas de mal. Si elles viennent de Dieu, ne vous croyez pas meilleures. Si les paroles ne sont pas conformes aux Saintes Écritures, alors résistez. Cette tentation contre la foi disparaîtra.

Voici les marques les plus certaines que les paroles viennent bien de Dieu.

1
.Elles sont paroles et œuvres en même temps. Par exemple, une âme, affligée par l’épreuve et le trouble intérieur, semble ne jamais pouvoir guérir. Une seule parole la fait rentrer dans le calme. « Ne t’afflige pas. »

2.
Les paroles divines plongent l’âme dans un pieux et paisible recueillement qui la porte à louanger Dieu alors que lorsqu’elles procèdent de l’imagination, il n’y a ni certitude, ni paix, ni goût intérieur.

3.Les paroles de Dieu restent gravées à jamais dans la mémoire. Elles produisent la certitude absolue que les événements prédits arriveront malgré les années qui s’écoulent, malgré les doutes qui arrivent en raison du démon, de l’imagination ou des confesseurs. La parole du Seigneur a son accomplissement.

Dieu peut aussi parler à l’âme par une vision intellectuelle[3]. Cette autre manière, très sûre, se passe dans l’intime de l’âme. On entend des oreilles de l’âme, d’une manière très claire et très secrète, le Seigneur lui-même prononcer des paroles. Le mode même d’entendre joint aux effets de la vision produit de si admirables impressions que l’on a la certitude que ni le démon, ni l’imagination ne peuvent en être l’auteur.

On peut aussi être en assurance de ce côté pour les raisons suivantes.

1.Les paroles de Dieu sont si claires que l’on ne peut retrancher une seule syllabe sans que l’on s’en aperçoive.

2.
Souvent ces paroles, qui arrivent à l’improviste, concerne un sujet auquel on ne pensait pas, auquel on a jamais pensé ou auquel on aurait jamais estimé que ce soit possible.

3.
Quand Dieu parle, l’âme écoute. Quand l’imagination parle, la personne compose peu à peu ce qu’elle désire entendre.

4
.Une seule parole divine comprend beaucoup de sens, que notre esprit serait incapable de combiner en si peu de temps.

5.
En même temps qu’elle entend les paroles, l’âme comprend beaucoup plus que ce que les paroles elles -mêmes signifient. C’est quelque chose d’extrêmement délicat et de tout à fait admirable.

Je connais une personne qui entendait fréquemment ce genre de paroles. Sa plus grande crainte, dans les commencements, était qu’elles vinssent de l’imagination.

Le démon sait contrefaire l’esprit de lumière et parler avec clarté. Il ne laisse cependant pas dans l’âme, cette paix et cette lumière. Au contraire, il la remplit d’inquiétude et de trouble.

Lorsque les caresses viennent de Dieu, l’âme se confond devant Lui. Plus Il lui marque de bontés, plus elle se méprise, songeant à ses péchés et à ses faibles progrès spirituels. Elle est convaincue ne point avoir mérité ces faveurs.

Est-il possible à ces âmes de refuser d’écouter les paroles de Dieu qui lui viennent par cette voie ? Non.

L’Esprit qui parle arrête toutes les pensées. Il est impossible de ne pas entendre. L’âme s’aperçoit alors qu’un Maître bien plus puissant qu’elle gouverne le château. Ceci la pénètre de dévotion et d’humilité.


Suivre …Sixièmes Demeures : Chapitre 4


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Message par Maud Dim 15 Jan - 7:30

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Sixièmes Demeures : Chapitre 4

Comment Dieu suspend l’âme dans l’oraison par le moyen du ravissement et de l’extase (lieu de révélation des secrets du ciel par des visions « imaginaires et intellectuelles »).

Comment le Seigneur conclut-il ses fiançailles ? Par un ravissement qui emporte l’âme toute entière. Comme il entend que rien ne lui fasse obstacle, il commande à l’instant de fermer toutes les portes des Demeures (les sens et les puissances), ne laissant ouverte que celle de l’appartement où lui-même habite. Là, il traite l’âme en véritable épouse, lui faisant contempler une petite portion du royaume qu’il a acquis pour elle. Et même si cette portion est petite, vu la grandeur de ce Dieu, elle est immense.

Il est une autre sorte de ravissement. L’âme, bien qu’elle ne soit pas en oraison, est tout à coup frappée d’une parole de Dieu qui lui revient à la mémoire ou qu’elle entend. Alors, Notre Seigneur, prenant compassion de la souffrance que lui cause le désir inassouvi qu’elle a de le posséder, avive, dans son fonds le plus intime, l’étincelle qui l’a touchée auparavant. Mais cette fois, elle est entièrement embrasée et se renouvelle comme le phénix dans les flammes. Elle peut alors croire, pieusement, que ses fautes lui sont pardonnées.

Lorsqu’elle est ainsi, purifiée, Dieu l’unit à lui d’une manière qu’elle en conserve la connaissance mais est incapable ensuite de le décrire. Pourtant, elle n’a jamais été aussi éveillée aux choses de Dieu. Elle n’a jamais eu autant de lumière ni autant de connaissances de sa Majesté.

Lors d’une telle suspension, le Seigneur peut découvrir à l’âme quelques secrets du ciel par des visions imaginaires[4] qu’elle est alors en mesure de les rapporter. Mais si le Seigneur lui fait des révélations par des visions intellectuelles[5], une fois revenue à elle, elle garde peu de connaissance des merveilles qu’elle a comprises et ne peut rien décrire (ou si peu) ; cela dépend des révélations. J’y reviendrai.

Que retire l’âme de ce ravissement ? Une conviction profondément inscrite dans son fonds intérieur, conviction indélébile, de la grandeur de Dieu mais aussi, un grand courage. Le courage de s’engager dans des travaux que l’on pourrait croire impossible à priori, comme Jacob après la vision de l’échelle mystérieuse (Genèse, XXVIII) et Moïse après la vue du buisson ardent (Exode, III).

Quel souvenir peut laisser un ravissement ? Imaginez entrer dans une pièce incroyablement remplie d’objets merveilleux et de tissus chatoyants aux couleurs sublimes. Vos yeux ne savent où se poser. Après avoir quitté cette pièce, on se souvient de l’impression générale que tout était merveilleux mais on ne se rappelle pas des détails. Il en va de même lors d’un ravissement. L’âme est plongée dans la jouissance de son Dieu, dans cet appartement très secret qu’elle porte réellement en elle. Ce seul bien lui suffit. Après, elle perd le souvenir des détails mais se rappelle très bien de l’impression générale.

Donc, l’Époux commande de fermer les portes des Demeures et même, celles du château et de son enceinte. En effet, au moment du ravissement, on cesse quasi de respirer, on perd la parole et les mains et le corps se glacent. L’âme semble s’être retirée. L’extase à ce très haut degré dure peu. Lorsqu’elle est finie, la volonté demeure quelque temps comme enivrée des choses de Dieu. En effet, pour tout ce qui concerne l’amour divin, l’âme est parfaitement éveillée. Par contre, pour ce qui est de l’attachement aux créatures, cela lui est impossible tant elle se trouve à leur égard, profondément endormie.

Quand l’âme revient à elle, elle voudrait mille vies pour les vouer toutes à Dieu. Elle voudrait que sur la Terre, tous le bénissent. Elle a soif de pénitence et voit clairement que les martyrs ont pu supporter facilement leurs tourments car, une pareille assistance de Notre Seigneur rend tout facile.

Si Dieu accorde cette grâce en secret, à la bonheur. Si Dieu fait la chose publiquement, l’âme ne doit pas éprouver de craintes quant aux jugements téméraires que l’on peut émettre à son endroit. Ce serait manquer d’humilité.

Suivre …Sixièmes Demeures : Chapitre 5

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Message par Maud Lun 16 Jan - 7:23

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Sixièmes Demeures : Chapitre 5


Description du « vol de l’esprit », un autre genre de ravissement par lequel Dieu élève les âmes. L’âme a besoin d’un grand courage pour recevoir cette faveur.



Il est une autre sorte de ravissement qui est le même que le précédent en substance mais qui agit différemment sur l’âme. C’est le vol de l’esprit. L’âme se sent emportée par un mouvement si soudain et avec une telle vélocité qu’elle éprouve, dans les commencements, un véritable effroi. C’est pourquoi ceux que Dieu destine à recevoir de pareilles grâces ont besoin d’un grand courage, de beaucoup de foi, de confiance et d’un total abandon à tout ce que Notre Seigneur voudra faire d’eux.

Imaginez le trouble qu’une personne peut ressentir alors qu’elle sent enlever son âme, et quelquefois son corps, sans qu’elle ne sache où elle va, ni qui l’enlève et ni ce que cela veut dire. Peut- elle résister ? Non. Si elle essaie, c’est pire encore. Dieu veut montrer à l’âme, qu’après s’être remise tant de fois et si sincèrement entre ses mains, elle ne s’appartient plus.

Ici, ce grand Dieu qui retenait la source des eaux, qui alimente le bassin de la fontaine, la libère tout à coup. Une vague puissante s’élève alors, emportant avec elle, sur sa cime, la petite nacelle de l’âme. Celle-ci, impuissante, se voit contrainte de s’abandonner. Une âme instruite par une voie aussi sublime a l’obligation de rendre beaucoup.

Il faut un grand courage dans ce ravissement car, non seulement il cause de l’effroi au début mais aussi, l’immensité de la dette est éprouvante. Si le Seigneur ne donnait ce courage, l’âme serait dans une désolation continuelle en voyant la libéralité qu’il use à son égard comparativement au peu de services qu’elle lui rend en retour. Qui plus est, ce qu’elle fait lui apparaît rempli de défauts. Aussi, préfère-t-elle oublier ses œuvres et songer à ses péchés tout en s’en remettant à la divine miséricorde.

Revenons à ce vol de l’esprit. Il ne dure que quelques instants. L’esprit semble réellement se séparer du corps. La personne est, durant quelques instants, incapable de dire si son âme habite ou n’habite pas son corps. Elle se croit transportée en un lieu où la lumière, et bien d’autres choses encore, ne sont pas comme celles d’ici-bas. Parfois, elle se trouve instruite, en un instant, de tant de choses à la fois ! Ici, il s’agit de vision imaginaire perçue par les yeux de l’âme. Sans paroles, on reçoit la connaissance, on reconnaît les saints.

Lorsque l’âme revient à elle, elle a vu de si grandes choses que celles de la terre lui apparaissent bien ordinaires. Cependant, la perspective du repos qui l’attend lui rend plus supportable, ce voyage terrestre.

Tels sont les joyaux que l’Époux donne tout d’abord à sa fiancée.

Suite …Sixièmes Demeures : Chapitre 6

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Message par Maud Mar 17 Jan - 7:25

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Sixièmes Demeures : Chapitre 6

Effet produit par l’oraison précédente ( ravissements, extase ) et qui montre que cette grâce est véritable et non le fruit de l’illusion. Autre faveur que Dieu accorde à l’âme afin qu’elle s’occupe tout entière à lui donner des louanges (jubilation ).


Des grâces si élevées font naître en l’âme un désir si intense de posséder «Celui» qui l’en gratifie que la vie lui est un martyr délicieux. Sa soif de la mort est grande. Elle demande continuellement à Dieu de la tirer de cet exil. Tout lui pèse. La solitude la soulage un peu mais sa peine revient vite. Notre petit papillon n’arrive plus à se poser de manière durable. L’amour a rendu cette âme si sensible que la moindre chose vient enflammer son feu. La voilà qui prend son vol. Les ravissements dans cette Demeure sont continuels, même en public.

Les persécutions et les blâmes pleuvent aussitôt. L’âme ne veut pas s’abandonner à l’effroi mais cela lui est impossible. Trop nombreux sont ceux qui, dont les confesseurs, cherchent à l’épouvanter en lui faisant valoir que tout est l’œuvre du démon.

Pour obéir à ceux qui lui présentent cette voie comme périlleuse, elle supplie sa Majesté de la conduire par une autre. Néanmoins, elle ne parvient pas à désirer réellement d’en sortir, tellement elle est convaincue que cette voie la conduit au ciel. Elle veut donc obéir comme moyen d’éviter l’offense à Notre Seigneur et de se garantir des illusions mais son seul pouvoir est de s’abandonner aux mains de Dieu.

Dieu donne à cette âme un si véhément désir de lui plaire en tout, jusque dans les plus petites choses, d’éviter la moindre imperfection, qu’elle en vient à envier ceux qui vivent ou ont vécu dans les déserts. Mais, paradoxalement, elle voudrait se jeter au milieu du monde pour aider à donner des louanges à Dieu. Pauvre petit papillon ! Son âme, soutenue par Notre Seigneur, est capable d’endurer de nombreuses tribulations, mais aussi elle comprend une très grande vérité qui la laisse anéantie. Laissée à elle-même, elle est lâche, timide, peu généreuse et n’a le courage de rien. Avec sa Majesté, elle a le courage de tout.

Prenez garde mes sœurs lorsque le désir de voir Notre Seigneur devient pressant. Distrayez-vous si vous le pouvez. Vous éviterez ainsi que s’il vient du démon, il soit exacerbé.

Sachez redire les paroles de Saint Martin : «Seigneur, si je suis encore nécessaire à votre peuple, je ne refuse pas le travail. Que votre volonté soit faite.»

Une personne sensible, si sensible qu’elle verse une larme pour un rien, peut croire que ce soit le souvenir de Dieu qui la fasse pleurer alors qu’il n’en est rien. Il se peut que cela soit dû à quelque humeur amassée autour du cœur bien plus qu’à l’amour qu’elle a pour Dieu. Une telle personne, persuadée que ces larmes sont excellentes, pourrait les entretenir et ce faisant, s’affaiblir à un point qui l’empêcherait de faire oraison et d’observer la règle. Voilà qui serait l’œuvre du démon. Sachez cependant que lorsque cette illusion existe, s’il y a humilité, elle nuit uniquement au corps et non à l’âme.

Mieux vaut agir et pratiquer les vertus que de pleurer, même si les larmes viennent de Dieu et arrosent notre sol aride. Ainsi, mes sœurs, il est préférable de se mettre en présence de Dieu, de considérer d’une part, sa miséricorde et sa grandeur, de l’autre, notre bassesse. Après cela, qu’il nous envoie ce qui lui plaît, eau ou sécheresse. Il sait bien mieux que nous ce qui est bon pour notre âme.

Au milieu de ces effets, en même temps pénibles et délicieux, Notre Seigneur accorde parfois une oraison inhabituelle où les sens s’unissent de façon étroite avec Dieu tout en gardant la liberté de jouir de leur bonheur. L’âme éprouve une joie si excessive qu’elle cherche à la publier partout et à en instruire le monde entier. Lorsqu’une âme se trouve dans ces transports d’allégresse, se taire lui coûte, et ce n’est pas rien qu’un peu.

Lorsque Saint François a rencontré les voleurs au milieu de la campagne alors qu’il poussait des cris et disait être le héraut du grand Roi, il était dans cet état.

Ce genre d’oraison, sûr et avantageux, est impossible à acquérir car c’est chose entièrement surnaturelle. Cela dure parfois une journée entière. La jubilation plonge l’âme dans un tel oubli d’elle-même qu’elle est incapable de penser ni de parler, sauf pour donner à Dieu des louanges, les fruits naturels de sa joie. Elle ressemble un peu à quelqu’un qui a bu  … mais là s’arrête la comparaison.

Suite … Sixièmes Demeures : Chapitre 7

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Message par Maud Mer 18 Jan - 7:33

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Sixièmes Demeures : Chapitre 7


Comment les âmes favorisées de ces grâces s’affligent de leurs péchés. Dans quelle erreur se trouvent les plus spirituels lorsqu’ils ne cherchent plus à évoquer la sainte humanité de Notre Seigneur.

Ne vous figurez pas que les âmes qui jouissent des ravissements quasi perpétuels de la sixième Demeure, que ces âmes soient sûres de jouir éternellement de Dieu. Plus Dieu se montre prodigue, plus l’âme voit son ingratitude. Ses péchés sont pour elle, comme un bourbier toujours présent. Sans cesse, ils sont à sa mémoire. Cette lourde croix ne disparaît qu’en ce séjour où rien n’est capable d’attrister notre papillon.

Ces âmes ne craignent pas l’enfer mais quelquefois la crainte d’offenser Dieu, et qu’il ne retire sa main, les jette dans une grande angoisse. Et de fait, si favorisée que soit une âme, il ne serait pas sûr pour elle d’oublier le temps où elle se trouvait en misérable état car nous avons un corps mortel et nous faisons toujours des fautes. Il nous faut donc continuer à méditer sur les mystères de la très sainte humanité de Notre Seigneur, songer à Marie, sa mère, et, aux exemples des Saints dont le souvenir est si salutaire et si encourageant.

Vivre séparé de tout ce qui est corporel et sans cesse embrasé d’amour est bon pour les esprits angéliques mais pas pour nous qui habitons un corps mortel. Pour entrer dans les dernières Demeures, il est impératif de suivre le bon Jésus , le chemin et la lumière pour se rendre au Père. Lui-même l’a dit.  

Il est vrai que cela peut sembler plus difficile aux âmes élevées par Notre Seigneur à la contemplation parfaite. Après de nombreuses méditations où elles cherchaient Dieu par la voie de l’entendement[8], elles prennent l’habitude de ne plus le chercher que par les actes de volonté. Cette généreuse puissance enflammée voudrait, si possible, se passer du secours de l’entendement.

Si l’âme n’a pas atteint les dernières Demeures, elle perdra du temps en procédant de cette manière. Pourquoi ? Parce que, bien souvent, la volonté a besoin pour s’enflammer du concours de l’entendement. Pensons à la vie et à la mort de Notre Seigneur et à ses immenses bienfaits. Le reste viendra quand Dieu le voudra.

Voici deux exemples de méditation, des oraisons admirables et très méritoires.

1.Pensons à la grâce que Dieu nous a faite en nous donnant son fils unique et, parcourons tous les mystères de sa glorieuse vie. Ou bien, commençons par l’oraison du jardin et laissons l’entendement suivre Notre Seigneur jusqu’à ce qu’il le contemple attaché à la croix.

2.Ou bien encore, choisissons un mystère de la Passion, la prise de Jésus, par exemple. Travaillons, ensuite, à l’approfondir en considérant en détail tout ce qui peut frapper l’esprit ou émouvoir le cœur. Par exemple, la trahison de Judas suivie de la fuite des Apôtres et le reste !

Une âme élevée aux états surnaturels et à la contemplation parfaite a beaucoup de difficultés à faire ce genre d’oraison. Pourquoi ? Parce qu’elle comprend les mystères de la Passion d’une manière très parfaite et l’entendement les lui représente vivement. Sa mémoire en reçoit une impression si profonde que le seul aspect de Notre seigneur étendu à terre dans le jardin, baigné de sueur, suffit à l’occuper une heure, voire des jours. Voilà ce qui empêche l’âme de discourir d’une manière suivie sur la Passion et lui fait croire qu’elle ne peut en occuper sa pensée.

Il importe donc, même aux plus spirituels, de ne pas s’éloigner tellement des objets corporels, qu’ils en viennent à redouter jusqu’à la Sainte Humanité. Ce chemin est dangereux. Le démon pourrait en venir jusqu’à nous faire perdre la dévotion au très Saint sacrement[9].


Suite …Sixièmes Demeures : Chapitre 8


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Message par Maud Jeu 19 Jan - 7:21

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Sixièmes Demeures : Chapitre 8

Comment Dieu se communique à l’âme par vision intellectuelle. Effets produits par cette vision lorsqu’elle est véritable. Ces faveurs doivent être tenues secrètes.


Plus une âme avance, plus elle vit dans la compagnie de notre bon Jésus. Lorsqu’il le plaît à sa Majesté, nous ne pouvons pas ne point marcher toujours avec lui. Alors qu’on ne songe nullement à recevoir semblable grâce, on sent tout à coup Jésus-Christ, Notre Seigneur, près de soi, sans pour autant le voir, ni des yeux du corps, ni des yeux de l’âme. C’est une vision intellectuelle. Elle dure longtemps, parfois plus d’un an.

Je connais personnellement une personne à qui Dieu accorda cette faveur. Elle se rendait parfaitement compte que Celui qui était là, présent, était le même que celui qui lui parlait habituellement. Mais avant, elle ne savait pas qui lui parlait, elle entendait seulement les paroles. Je sais encore que cette personne, inquiète à ce sujet, car cette vision, au lieu de passer promptement, durait longtemps, s’en alla trouver son confesseur, toute désolée. Celui-ci lui demanda comment, ne voyant rien, elle pouvait savoir que c’était Notre Seigneur. Il lui demanda aussi quel était son visage. Elle répondit qu’elle l’ignorait et qu’elle ne pouvait rien dire de plus.

Par la suite, on eut beau tenter de lui inspirer les plus vives craintes à ce sujet, cette personne n’arrivait pas à douter de la présence réelle de sa Majesté, surtout lorsqu’il lui disait : «Ne crains point, c’est moi.» Ces paroles avaient une telle force qu’elle ne pouvait douter. Une si excellente compagnie la ranimait de courage et de joie. Elle y trouvait un puissant secours pour penser continuellement à Dieu, et se garder très soigneusement de tout ce qui aurait pu déplaire à Celui dont le regard lui semblait toujours attaché sur elle.

Voulait-elle s’adresser à Notre Seigneur, soit pendant l’oraison, soit en d’autres temps, chaque fois, elle le trouvait si près qu’il ne pouvait pas ne point l’entendre. Quant aux paroles du divin Maître, elle ne les entendait pas selon son attrait, mais à l’improviste, et seulement lorsque cela était nécessaire. Elle sentait qu’il se tenait à son côté droit.

Cette grâce apporte avec elle un très haut degré de confusion et d’humilité. Confusion, parce que l’âme se rend compte qu’elle a une inestimable valeur aux yeux du Tout Puissant. Humilité, car elle sait sa petitesse face à Notre seigneur et toutes ses largesses. De cette présence continuelle de Notre Seigneur naissent une grande tendresse d’amour pour lui, des désirs de s’employer toute entière à son service et, une très grande pureté de conscience. En effet, la présence de Celui qui se tient tout près d’elle rend l’âme attentive aux moindres choses. Le divin Maître la tient en éveil.

Cette vision peut être enlevée, quand il plaît au Seigneur. L’âme se sent alors bien seule et tous ses efforts ne pourraient faire revenir cette divine compagnie. C’est un don que Dieu fait, quand il le veut, et qu’on est impuissant à se procurer. Parfois, la présence est celle d’un saint, et l’on en retire également un grand fruit. Qu’une âme en qui Dieu opère ces visions se contente de les admirer et d’en bénir Sa Majesté ! L’âme doit aussi s’efforcer de rendre à Dieu des services d’autant plus grands qu’il lui accorde de multiples secours.

Il serait bon aussi, dans les commencements, d’en parler, sous le secret de la confession, à un homme éminent en doctrine, à un homme versé en spiritualité ou à un théologien. S’ils vous disent que c’est une imagination, ne vous tourmentez pas car, si tel est le cas, elle ne peut faire, ni grand bien, ni grand mal à votre âme. Recommandez-vous à sa divine Majesté et suppliez-la de ne pas permettre que vous soyez trompée. Une fois cette consultation faite, il ne faut pas la renouveler inutilement car, ce qu’il fallait tenir secret pourrait tomber dans le domaine public, et voilà une âme persécutée et tourmentée. Prudence !

Il ne faut pas aussi penser qu’une âme favorisée par ce genre de grâces est meilleure qu’une autre. Parfois, ce sont les plus faibles que le Seigneur conduit par ce chemin. Il ne faut, ni approuver, ni condamner, mais, considérer la vertu. Nous pourrions être surprise de constater la différence entre le jugement de Notre Seigneur et nos appréciations d’ici-bas.

Suite …Sixièmes Demeures : Chapitre 9

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Message par Maud Ven 20 Jan - 7:35

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Sixièmes Demeures : Chapitre 9

Comment le Seigneur se communique à l’âme par vision imaginaire. Pourquoi il ne faut pas désirer marcher par cette voie.


Parlons maintenant des visions imaginaires. Lorsqu’elles viennent de Notre Seigneur et non du démon (ce qui se peut plus facilement que dans les visions intellectuelles), elles peuvent sembler plus profitables car plus en accord avec notre nature humaine. Voici une comparaison pour faire comprendre une différence entre les visions imaginaires et les visions intellectuelles.

Dans les visions intellectuelles, c’est comme si nous avions une pierre précieuse dans une cassette d’or sans l’avoir jamais vue. Nous expérimentons sa vertu, mais, nous ne pouvons, ni osons, ouvrir la cassette. Dans les visions imaginaires, le maître de la cassette l’ouvre soudainement et nous éprouvons une joie très vive devant le merveilleux éclat de la pierre. Dans ce type de vision, Notre Seigneur découvre clairement sa sainte Humanité, tel qu’il était dans le monde. La vision imaginaire a la rapidité de l’éclair et se fait à l’aide de la vue intérieure. À celui qui la voit, cette image ne fait pas l’effet d’un tableau mais semble véritablement vivante.

Bien que la vision imaginaire soit extrêmement brève, la glorieuse image de cette sainte Humanité ne peut s’effacer de l’imagination. Elle demeure jusqu’à ce que Notre Seigneur se montre à découvert pour se laisser posséder sans fin. Parfois, au cours de cette vision, l’âme se voir révéler de grands secrets. Il peut aussi arriver qu’elle se prolonge un certain temps. Il n’est alors pas plus possible d’y attacher son regard que de fixer le soleil. Mais ce n’est pas parce que son éclat fatigue la vue intérieure comme le soleil fatiguerait la vue corporelle. La splendeur de Celui qui se montre est comme une lumière infuse.

Lorsque Dieu accorde cette grâce à une âme, elle entre presque toujours en extase. Le Seigneur vient ainsi en aide à sa faiblesse car, devant sa Majesté, elle est saisie de frayeur. Frayeur que les beaux yeux si doux et si cléments de Notre Seigneur puissent devenir pleins de courroux et que, d’une voix sévère, il fasse retentir ces paroles. « Allez, les maudits de mon Père ! » (Matthieu, XXV, 41).

Si la vision vient à durer longtemps, elle est fort probablement un produit de l’imagination. Aucun bon effet n’est produit et il ne faut en faire aucun cas. Le souvenir, d’ailleurs, s’en efface bien vite.

Les véritables visions imaginaires ne sont pas le produit de la pensée. Elles arrivent soudainement, bouleversent les sens et les puissances et les remplissent de frayeur pour les faire jouir aussitôt après, d’une paix délicieuse. L’âme se trouve instruite de vérités si hautes qu’elle n’a plus besoin de maître. Sans aucun effort de sa part, la vraie Sagesse lui a ouvert l’intelligence. L’âme conserve longtemps la certitude que cette grâce est de Dieu.

Si un confesseur la fait douter, elle peut hésiter et se demander s’il n’aurait pas raison. Mais elle n’arrive pas à le croire. Plus elle est combattue, plus elle s’affermit dans la conviction que le démon ne pourrait l’enrichir de si grands biens.

Dans les visions imaginaires, on doit se tenir sur la réserve et attendre que le temps permette de juger de leur véracité par leurs fruits. Laissent-elles l’âme dans l’humilité et la fortifient-elles dans la pratique des vertus ? Si c’est le cas, le démon ou l’imagination n’y sont pour rien.

Lorsque vous en serez là, ne vous troublez pas et ne vous inquiétez pas, quand bien même ces visions ne seraient pas de Dieu. Si vous avez de l’humilité et une bonne conscience, elles ne vous nuiront pas. Sa Majesté sait tirer le bien du mal, et par là où le démon voulait nous perdre, vous gagnerez. Persuadées que c’est Dieu qui vous accorde de si grandes grâces, vous ferez tous vos efforts pour lui plaire et pour avoir toujours son image, présente à l’esprit.

Ne vous affligez pas si votre confesseur méprise ces fausses visions. Partout où nous voyons l’image de notre Roi, nous devons lui porter respect.

La vision imaginaire apporte à l’âme de grands avantages. Le souvenir de Notre Seigneur, de sa vie, de sa passion, de son visage si doux, si beau, la remplit de consolation et de beaucoup d’autres trésors.

Attention mes sœurs ! Ne demandez jamais à Dieu cette sorte de grâce bien qu’elle nous paraisse excellente et mérite tout notre respect. Ce serait un manque d’humilité. De plus, en pareil cas, le danger serait grand d’être trompée par l’illusion du démon ou de l’imagination. Aussi, vouloir choisir sa voie sans savoir si elle nous convient contrevient à l’abandon total que le Seigneur attend de nous. Seriez-vous capables de supporter les grandes épreuves des personnes que le Seigneur favorise de ces grâces ? Vous pourriez également trouver une perte au lieu d’un gain, comme Saül quand il devint roi. Il est bien plus sûr de ne vouloir que ce que Dieu veut.

Une âme qui reçoit ces grâces ne mérite pas plus de gloire mais est obligée à beaucoup plus envers Celui dont elle reçoit davantage. Sachez aussi que bien des âmes saintes ne savent rien de ces grâces et que d’autres qui ne sont pas saintes, les reçoivent.


Suite …Sixièmes Demeures : Chapitre 10


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Message par Maud Sam 21 Jan - 7:28

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Sixièmes Demeures : Chapitre 10

Autres faveurs que Dieu accorde à l’âme. Grand profit qu’elle en retire.

Notre Seigneur se communique à l’âme à différents moments. Par exemple, il choisit un temps où l’âme est affligée, quand elle est menacée d’une grande épreuve ou tout simplement pour se réjouir avec elle et la caresser. Sachant les diverses circonstances où sa Majesté se manifeste, vous ne prendrez pas pour vision chacune de vos imaginations et, si ces visions sont réelles, les sachant possibles, vous ne vous laisserez pas aller au trouble et au chagrin ce qui plairait au démon. En effet, une âme dans cet état devient incapable de s’employer toute entière à aimer et bénir Dieu.

Nous avons vu comment Notre Seigneur se manifeste aux âmes par vision imaginaire. Ces visions sont relativement faciles à décrire. Il est une autre vision bien plus difficile à se représenter qui est la vision intellectuelle. Alors que l’âme est en oraison, Dieu suspend ses puissances afin de lui découvrir de grands secrets. L’âme ne voit pas la sainte Humanité et cependant, elle se voit en Dieu même. Elle connaît comment toutes choses se voient en Dieu, comment il les renferme toutes en lui-même. Cette vision, bien que rapide, est une immense faveur. Elle se grave profondément dans l’âme et la couvre d’une inexprimable confusion. Voyant que c’est en Dieu que nous commettons les crimes les plus énormes, elle découvre mieux la malice du péché.

Voyez l’immense miséricorde, l’immense patience de notre Dieu qui souffre que ses créatures commettent tant d’offenses en lui-même, sans les précipiter sur l’heure dans les abîmes. Voyez aussi notre difficulté à endurer les affronts et notre facilité à garder rancune pour une parole dite en notre absence ou non, probablement sans mauvaise intention.

Ô misère humaine ! Supportons les affronts de bon cœur et chérissons ceux qui nous les infligent. Après tout, ce Dieu de Majesté a bien continué de nous aimer après que nous l’ayons tant offensé ! N’est-ce pas à juste titre qu’il veut que tous se pardonnent, quelles que soient les injures ?

Voici une autre manière dont Dieu se révèle à nous. D’une manière soudaine et inexplicable, il nous laisse la conviction absolue que lui seul est la Vérité qui ne peut mentir[10]. Oui. Dieu est la Vérité infaillible. Pour marcher dans la voie de Dieu, nous devons nous étudier sans cesse, étudier nos actions, étudier nos sentiments, étudier nos pensées, étudier leurs motifs profonds…

Surtout, ne nous tenons pas pour meilleures que nous sommes. En nos œuvres, donnons à Dieu ce qui lui revient et mettons nous, toujours, dans le vrai. Si Notre Seigneur aime tant la vertu d’humilité, c’est parce que Dieu est la suprême Vérité et que l’humilité n’est autre chose que de marcher dans la vérité.


Suite ..Sixièmes Demeures : Chapitre 11



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Message par Maud Dim 22 Jan - 7:42

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Sixièmes Demeures : Chapitre 11

Puissant désir que Dieu donne à l’âme à le posséder (flèche de feu). Danger où ces transports mettent la vie. Avantages que l’âme retire de cette faveur.



Notre petit papillon devrait maintenant, comblé par toutes ces grâces, se poser enfin avec satisfaction et attendre la mort. Mais, il n’en est rien. Au contraire, son tourment augmente. Plus l’âme connaît Dieu et sa perfection, plus elle se voit privée de lui et bien loin de le posséder encore. Son désir de lui et de son amour vont croissant. Tout cela résulte, en quelques années, voire en quelque temps seulement (Dieu peut élever une âme en un instant seulement, s’il le désire), en une peine excessive qui s’accompagne d’un véritable martyr.

Tandis que l’âme se consume en dedans, voici qu’à l’occasion d’une pensée rapide, ou d’une parole entendue lui faisant penser que la mort tarde à venir, elle se sent transpercée par une flèche de feu[11]. La blessure aiguë n’est pas sentie dans le corps physique mais au plus intime de l’âme. La douleur est telle que l’on vient à en jeter de grands cris. Cette foudre céleste détruit tout ce qu’elle rencontre de terrestre dans notre nature.

Pendant qu’elle opère, l’âme ne sait plus qu’elle est humaine. Ses puissances «maîtrisées» sont incapables de tout, sauf de ce qui peut accroître le martyr. L’entendement conserve toute sa vivacité pour comprendre combien elle a raison de s’affliger d’être séparée de Dieu et le Seigneur y ajoute encore, par une connaissance très pénétrante de lui-même. Ainsi, force est de constater que les douleurs de l’âme sont bien plus terribles que celles du corps. Sachez que les tourments des âmes du purgatoire sont de cette nature.

Ce martyr laisse le corps comme disloqué . Le pouls est faible comme si on allait rendre l’âme. La chaleur naturelle disparaît. Pendant deux ou trois jours, on n’a pas la force d’écrire et le corps est en proie à de vives douleurs. Le corps en reste affaibli.

Vous me direz peut-être qu’il y a de l’imperfection à ne pas accepter d’être séparée de Dieu puisque tel est sa volonté. Cela peut sembler ainsi, mais je réponds qu’à l’heure qu’il est, l’âme n’est plus maîtresse d’elle-même. Elle ne peut penser à autre chose qu’au très juste motif qu’elle a de s’affliger. Séparée de son souverain Bien, pourquoi voudrait-elle vivre ? Elle est suspendue comme le petit papillon qui ne sait où se poser. La Terre ne lui offre pas d’appui et elle ne peut s’élever au ciel. Consumée par une soif intolérable, elle ne peut atteindre la Source qui, seule, pourrait l’étancher.

Ce supplice, le plus grand à mon avis qui existe ici-bas, purifie l’âme avant son introduction dans la septième Demeure, tout comme le purgatoire purifie les âmes, qui s’en sont allées, avant leur introduction dans le ciel. Ainsi, cela est peu cher payé en comparaison de ce qui vient ensuite. L’âme en comprend l’inestimable valeur et s’en reconnaît entièrement indigne. Néanmoins, rien n’allège sa douleur et pourtant, elle serait prête à souffrir sa vie entière si tel était la volonté de Dieu. Ce tourment, à ce degré d’intensité, dure trois ou quatre heures, tout au plus. S’il durait plus longtemps, on pourrait en mourir.

Cette peine peut fondre sur l’âme à tout moment, même au milieu d’une conversation et après une longue période de sécheresse. La douleur est telle qu’il est impossible de la dissimuler. Les personnes présentes voient bien que la vie est en péril. Le désir de mourir est si grand que l’âme est prêt d’abandonner le corps et pourtant, prise de frayeur, elle voudrait voir diminuer son tourment afin de ne pas mourir. Seul le Seigneur peut mettre fin à cela. D’ordinaire, il le fait au moyen d’une grande extase ou de quelque vision, par laquelle le vrai consolateur console et fortifie l’âme afin qu’elle se résigne à vivre aussi longtemps qu’il le voudra.

Ce martyr laisse dans l’âme d’admirables effets. En particulier, il enlève la crainte des tribulations[14] qui ne semblent plus rien comparativement au si rigoureux tourment qui vient d’être souffert.

Voyant les grands avantages qui en résultent, l’âme serait heureuse de le souffrir souvent mais il lui est impossible de se le procurer, tout comme d’y résister. Son mépris du monde devient plus grand. Aussi, elle se détache davantage des créatures parce qu’elle constate que seul le Créateur peut le consoler et la rassasier.

Dans ce chemin spirituel, le tourment puis la joie excessive qui suit mettent la vie en péril. Il s’en faut d’un rien que l’âme n’abandonne le corps dans ces conditions. Voyez-vous pourquoi, mes sœurs, je vous ai dit qu’il faut bien du courage à l’âme pour passer par cette voie ?

Suite ..Septièmes Demeures ( 4 Chapitres  )
Chapitre 1



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Message par Maud Lun 23 Jan - 7:37

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Septièmes Demeures : Chapitre 1

Entrée d’une âme dans les septièmes Demeures (avant la consommation du mariage spirituel). Différence subtile entre l’âme et l’esprit.


Qui pourra raconter la miséricorde et les magnificences de Dieu ? Personne assurément. Tout ce j’ai dit jusqu’ici et ce que je pourrais dire encore, n’est qu’un «point» auprès de tout ce qu’il y aurait à dire de Dieu. C’est une grande bonté de la part de Notre seigneur de dévoiler ces choses à une âme qui peut les faire connaître car ainsi, nous nous attacherons à faire grand cas de notre âme. Tous, nous avons une âme, mais nous sommes, souvent, bien loin de lui porter l’estime que mérite cette créature faite à l’image de Dieu.

Lorsqu’il plaît à Notre Seigneur d’avoir pitié de ce qu’a souffert et souffre encore, par le désir de le posséder, cette âme qu’il a déjà prise spirituellement pour sa fiancée, il l’introduit, dans la septième Demeure qui est la sienne, avant la consommation du mariage spirituel.

De même, en effet, que Dieu a son séjour dans le ciel, de même il a dans l’âme une résidence où il habite seul, en quelque sorte, un second ciel.

Souvent, nous nous figurons qu’il règne une obscurité au-dedans. Il en est ainsi des âmes qui ne sont pas en état de grâce parce qu’elles sont incapables de recevoir la lumière du Soleil de justice. Ces âmes sont dans une sorte de prison obscure, chargée de liens, hors d’état de produire une action fructueuse au point de vue du mérite, comme aveugles et muettes. Priez pour elles.

Revenons aux âmes qui ont fait pénitence de leurs péchés et sont en état de grâce. Leur monde intérieur comprend de nombreuses et ravissantes Demeures où Dieu séjourne.

Dans les Demeures précédentes, Dieu s’unissait à l’âme, lors de ravissements et d’oraisons d’union, en l’attirant vers sa partie supérieure et en la rendant aveugle et muette.

Les immenses délices dont l’âme se sentait inondée venaient de ce qu’elle se voyait près de son Dieu mais, au moment même où elle se trouvait unie à lui, elle n’avait plus aucune connaissance, les puissances étant entièrement perdues.

Dans la septième Demeure, il en va autrement. L’âme se sent appelée à rentrer en son centre même, avec beaucoup plus de force qu’auparavant. C’est alors que Dieu fait tomber les écailles des yeux de l’âme afin qu’elle contemple et comprenne sa faveur.

Elle voit, par une vision intellectuelle, les trois personnes de la très sainte Trinité qui se montrent distinctement à elle et connaît, d’une certitude absolue, que toutes trois ne sont qu’une même substance, une même puissance, une même science et un seul Dieu.

Ainsi, ce que nous croyons par la foi, l’âme le perçoit par la vue intérieure. Elle comprend, par l’expérience, le sens de ce passage de l’Évangile où Notre Seigneur annonce qu’il viendra, avec le Père et l’Esprit Saint, habiter dans l’âme qui l’aime et garde ses commandements. Cette âme est dans un étonnement qui grandit tous les jours et il lui semble, maintenant, que ces trois divines personnes ne l’ont jamais quittée.

Après cela, vous croirez peut-être que cette âme ne peut plus s’occuper de rien, prise par ce divin transport ? Il n’en est rien. Au contraire, elle a beaucoup plus de facilité qu’auparavant à s’occuper de tout. Les occupations viennent-elles à cesser ? Elle se retrouve en divine compagnie, pourvu qu’elle ne soit pas infidèle à Dieu. En ce sens, elle est plus circonspecte que jamais.

Il faut savoir que la vue de cette divine présence n’est pas toujours aussi claire que lors de la première manifestation et que lors de celles que Dieu accorde encore, de temps en temps. Autrement, il serait quasi impossible de vivre parmi les humains. Cependant, chaque fois qu’elle est attentive, l’âme se retrouve en admirable compagnie, y trouvant un grand secours pour avancer sur le chemin de la perfection, malgré les tribulations externes.

Dans cet état, l’âme se sent parfois divisée. L’essentiel de l’âme se meut dans le cabinet intérieur alors qu’elle en proie à quantité d’épreuves et d’occupations extérieures. Sous certains rapports, il y a donc une différence réelle entre l’âme et l’esprit.

Suite …. Septièmes Demeures : Chapitre 2


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Message par Maud Mar 24 Jan - 7:33

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Septièmes Demeures : Chapitre 2

Suite du même sujet. Différence entre l’union des fiançailles spirituelles et l’union du mariage spirituel.



Parlons maintenant du véritable mariage spirituel avec Notre Seigneur, une faveur sublime qui ne reçoit cependant pas son plein accomplissement en cette vie, car l’âme pourrait encore s’éloigner de Dieu. Évidemment, ici, il n’est pas question du corps. Cette mystérieuse union a lieu dans le centre de l’âme, où Dieu habite.

La première fois que cette grâce est accordée à l’âme, Notre seigneur, comme dans une vision imaginaire, se montre à elle en sa très sainte Humanité, afin qu’elle connaisse et comprenne bien le don souverain qui lui est fait. Notre Seigneur peut se montrer, sans doute, sous une forme différente, mais à la personne dont je parle, il lui apparut au moment où elle venait de communier, dans toute sa splendeur, éclatant, comme après sa résurrection. Il lui dit qu’ « il était temps qu’elle fit de ses intérêts à Lui, ses intérêts propres et que Lui, prendrait soin de ce qui la concernait ». À quoi il ajouta d’autres paroles suaves, trop difficiles à exprimer. L’âme est saisie, à cause de la vision elle-même qui se produit à l’intérieur d’elle-même et non à sa partie supérieure et aussi, à cause des paroles dites.

Sachez qu’il y a autant de différence entre les visions des Demeures précédentes (lieu des fiançailles spirituelles) et celles de cette dernière Demeure, qu’entre de simples fiancés et ceux que le sacrement de mariage unit déjà d’un lien indissoluble. Dans les grâces des Demeures précédentes, les sens et les puissances servent d’intermédiaires. Il en est ainsi, aussi, quand le Seigneur introduit l’âme pour la première fois dans la septième Demeure.

Par la suite, Notre seigneur n’a plus besoin de pousser aucune porte. Sa Majesté réside de façon permanente dans le centre de l’âme. Par une vision intellectuelle, bien plus délicate que toutes les précédentes, il lui communique alors un grand secret, une faveur sublime. Il lui manifeste la béatitude du ciel. Ceci dépasse toutes les visions et tous les goûts spirituels. L’«esprit» de l’âme devient une même chose avec Dieu et Dieu ne se sépare plus de l’âme. Dans les fiançailles spirituelles, il n’en va pas de même. On se sépare souvent car la grâce de l’union n’est pas permanente.

On peut comparer le mariage spirituel à l’eau du ciel qui tombe dans une rivière et se confond avec celle de la rivière. C’est ici que notre petit papillon expire mais, avec une indicible joie parce que Jésus-Christ est devenu sa vie. Le petit papillon, l’âme, s’est vidée de tout ce qui a été créé et s’en est détaché pour l’amour de Dieu et maintenant, le Seigneur peut la remplir de Lui.

Avec le temps, on reconnaît plus clairement les effets du véritable mariage spirituel par les aspirations secrètes de l’âme et par les paroles de tendresse qu’elle laisse échapper malgré elle : vie de ma vie, soutien de mon être, Père Céleste… L’âme comprend clairement qu’il y a en elle quelqu’un qui lance des flèches qui la transpercent et qui donnent vie à sa nouvelle vie. Elle ne quitte plus son centre et rien ne lui enlève sa paix.

Dans cette Demeure, l’âme n’est plus sujette aux mouvements ordinaires des sens et de l’imagination. Du moins, ils ne peuvent lui nuire ni lui ôter la paix.

Une âme, en cet état, n’est pas à l’abri d’une rechute. Cependant, elle craint, bien plus qu’auparavant, de commettre la moindre offense contre Dieu et a l’immense désir de le servir. Sa peine et sa confusion sont continuelles, en voyant d’un côté le peu qui est en son pouvoir et de l’autre, l’étendue de ses obligations. Cette vue est une très grande pénitence.

Il ne faut pas croire que les puissances, les sens et les passions jouissent toujours de cette paix. L’âme est en paix, mais, dans les appartements des sens, des puissances et des passions, il ne laisse pas d’y avoir des temps de combats, de peines et de souffrances. Néanmoins, l’âme ne perd pas sa paix.

Parler de peines et de souffrances et dire en même temps que l’âme reste en paix, cela paraît inconciliable. Pourtant, ce n’est pas parce que le corps souffre que l’on a mal à la tête. Aussi, ce n’est pas parce que le royaume est en guerre et en proie à des affaires pénibles que le roi est dérangé au centre de son palais. Les passions sont vaincues et ne pénètrent pas, le seuil de la Demeure du Roi.

Suite … Septièmes Demeures : Chapitre 3


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Message par Maud Mer 25 Jan - 7:29

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Septièmes Demeures : Chapitre 3

Admirables effets de ce dernier degré d’oraison. On fera bien de les observer avec soin et attention parce qu’ils diffèrent merveilleusement de ceux que produisent les oraisons précédentes.

Notre petit papillon est donc mort en Jésus-Christ. Voyons maintenant sa nouvelle vie. Les effets produits nous montreront s’il a véritablement reçu la grâce.

Le premier est l’oubli de soi. La transformation est si grande que l’âme ne se reconnaît plus. Elle ne songe ni au ciel qui l’attend, ni aux honneurs et à la vie ici-bas. Elle ne se préoccupe que de la gloire de Dieu. Manifestement, les paroles de Notre Seigneur « qu’il est temps qu’elle fasse de ses intérêts à Lui… » ont opéré.

Le second effet est un désir de souffrir « pour sa gloire » mais ce désir ne cause plus d’inquiétude comme auparavant. L’âme ne souhaite que l’accomplissement de Sa volonté. S’il veut qu’elle souffre, fort bien. S’il ne le veut pas, qu’il en soit ainsi. Face à la persécution, elle garde une paix plus profonde qu’avant. Elle n’a plus de ressentiment contre ceux qui lui font du mal et même, elle les aime d’une affection spéciale. Elle les recommande à Dieu et se priverait volontiers d’une partie des grâces de sa Majesté pour leur salut.

Voici un autre effet. L’âme ne souhaite plus mourir pour jouir de Notre Seigneur. Maintenant, elle désire vivre pour le servir, le louanger et travailler, si elle le peut, à l’avancement spirituel de quelques âmes. Quelques fois, il est vrai, elle est de nouveau saisie des plus tendres désirs de posséder Dieu et de quitter l’exil lorsqu’elle considère le peu qu’elle fait pour Lui mais, elle revient bientôt à sa première disposition.

Elle offre au Dieu tout puissant, l’acceptation de la vie comme le plus coûteux sacrifice qu’elle puisse lui présenter.

Un autre effet. Ces âmes n’ont plus d’attraits pour les consolations ni les goûts spirituels parce qu’elles jouissent du Seigneur lui-même. Elles vivent dans un détachement de toutes choses. Leur attrait constant est d’être seules ou, de travailler à l’avancement spirituel de leur prochain. Elles n’ont ni sécheresses, ni peines intérieures et sont toujours occupées de Notre Seigneur.

Lorsque l’attention de l’âme se relâche, c’est Dieu lui-même qui la réveille avec une extrême douceur et la prie, c’est bien cela, de demeurer avec Lui. Lorsque vous ressentirez ce message, ce billet doux, écrit avec tant d’amour, ne manquez pas, mes sœurs, si occupées que vous soyez extérieurement, de répondre à ce message de Sa majesté. La réponse devant être toute intérieure, est bien facile à faire.

Elle consistera à produire un acte d’amour ou à dire, comme Saint-Paul, « Seigneur, que voulez-vous que je fasse ? ». Notre Seigneur vous dira clairement comment vous pouvez lui être agréable.

Dans cette Demeure, il n’y a quasi jamais de sécheresses ni de troubles intérieurs, comme il s’en produit parfois tans toutes les autres, car les sens et les puissances n’y pénètrent pas. C’est au milieu d’une telle paix et d’un si profond silence que le Seigneur enrichit et enseigne alors à cette âme, comme lors de la construction du temple de Salomon, où l’on ne devait pas entendre le moindre bruit.

Dans ce Temple de Dieu, la septième Demeure, seulement Dieu et l’âme jouissent l’un de l’autre dans un très profond silence. L’entendement n’a ni mouvement, ni recherche à faire. Le Créateur tient l’âme en repos et lui permet de voir ce qui se passe, comme par une peti

te fente. Il est vrai que par moment cette vue lui est ôtée, mais, cela dure peu. Selon moi, c’est parce que les puissances ne sont point suspendues (comme dans l’extase). Seulement, elles n’agissent point, comme saisies d’étonnement.

Voici encore un autre effet de cette Demeure. L’âme n’a plus de ravissements ou très rarement. Il n’y a plus de ces enlèvements et de ces vols d’esprit. En outre, cela n’arrive plus en public, ce qui était chose courante, auparavant. Ce qui excitait la dévotion dans les Demeures précédentes (béatitudes des saints, image dévote, paroles d’un sermon, son d’un instrument de musique…) ne produit plus un pareil effet. Le pauvre petit papillon vivait une telle anxiété que tout l’effrayait et lui faisait prendre son vol. Dans cette demeure, l’âme a perdu cette grande faiblesse.

Tels sont les effets que Dieu opère en l’âme lorsqu’il l’unit à lui par ce baiser que demandait l’Épouse. C’est ici que cette biche blessée étanche sa soif dans les eaux courantes et qu’elle est comblée de délices dans le Tabernacle de Dieu.

Suite … Septièmes Demeures : Chapitre 4

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Message par Maud Jeu 26 Jan - 7:27

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Septièmes Demeures : Chapitre 4

Conclusion. Les buts que Notre Seigneur se proposent en accordant à une âme de si grandes faveurs.

Les âmes des septièmes Demeures n’éprouvent pas toujours au même degré, les effets produits par le mariage spirituel. Quelques fois, Notre Seigneur les laisse à leur état naturel et alors, les bêtes venimeuses tentent de les atteindre. Cela dure peu, un jour ou deux, pas plus. Ce grand trouble, amené souvent par quelque circonstance externe, affermit l’âme dans ses bonnes résolutions.

Le Seigneur permet que l’âme n’oublie pas sa petitesse et se maintienne dans l’humilité. Il veut aussi qu’elle comprenne bien ce qu’elle Lui doit et l’en bénisse.

Aussi, les âmes des septièmes Demeures, malgré leurs grands désirs, commettent encore beaucoup d’imperfections, et même des péchés véniels sans le vouloir. Pour ce qui est des mortels, le Seigneur les en préserve mais elles ne sont pas sûres de ne pas en avoir commis quelques uns, sans s’en rendre compte. Elles en éprouvent bien du tourment. Elles en éprouvent un autre à la vue des âmes qui se perdent. Songeant à certains personnages favorisés de Dieu, comme le roi Salomon, elles ne peuvent s’empêcher de craindre de Le perdre. « Heureux l’homme qui craint Dieu. » (David, Psaumes CXI, I)

Demandez à Sa Majesté qu’elle nous protège toujours. C’est la meilleure assurance que nous puissions avoir.

Quel est le but que le Seigneur se propose lorsqu’il accorde à une âme une si grande grâce ? Le dessein de Dieu n’est assurément pas de nous faire goûter des caresses, uniquement. Ces grâces sont destinées à fortifier notre faiblesse et à nous rendre capables de supporter, à l’exemple de son divin Fils, de grandes souffrances. Ainsi, mes filles, le but de l’oraison, et du mariage spirituel, est de produire continuellement des œuvres. Elles sont la véritable marque qu’il y a opération de Dieu et don de sa main.

Donc, tenant sans cesse compagnie à son Époux, l’âme met son propre repos en oubli et fait peu de cas de l’honneur et de l’estime. Sa seule préoccupation est de Lui plaire davantage et de trouver des occasions de lui témoigner son amour par des oeuvres.

Cependant nous sommes souvent faibles dans nos résolutions. Notre Seigneur peut nous accorder la grâce d’en venir à l’effet en nous envoyant, par exemple, et bien contre notre volonté car nous sommes lâche, une très grande épreuve. Il nous en fait sortir victorieuse et par là, l’âme reprend cœur et s’offre à Dieu avec plus de courage.

Ainsi, s’il est profitable de se tenir profondément recueillie dans la solitude, occupée à produire des actes intérieurs en la présence de Notre Seigneur, les avantages sont beaucoup plus grands lorsque l’on commet des œuvres en harmonie avec les actes intérieurs et les paroles.

Que celle d’entre vous qui n’en est pas encore là s’efforce d’y arriver peu à peu. Si elle veut que son oraison lui profite, qu’elle travaille à vaincre sa volonté. Cela est bien plus important que je ne saurais l’exprimer. Portez votre regard sur le Crucifié et tout vous deviendra facile. Alors que Notre Seigneur nous a témoigné son amour par des œuvres et des souffrances terribles, voudriez-vous n’avoir que des paroles pour le contenter ?

Savez-vous bien ce que c’est qu’être vraiment spirituel ? C’est se faire l’esclave de Dieu et, comme tel, porter sa marque, qui est celle de la Croix.

C’est lui abandonner tellement notre liberté qu’il puisse nous vendre comme il a été vendu lui-même pour le salut du monde. C’est croire qu’en nous traitant de la sorte, il ne nous fait aucun tort et nous accorde, au contraire, une grande faveur.

Si l’on ne se détermine à cela, on n’avancera jamais beaucoup sur ce chemin, on peut en être sûr. Pourquoi ? Parce que l’humilité est le fondement de tout cet édifice et que le Seigneur ne l’élèvera jamais bien haut tant que l’on ne sera pas profondément humble. Cela est dans notre intérêt, de peur que notre édifice ne s’écroule entièrement.

Ainsi, mes sœurs, si vous voulez que le fondement de votre édifice soit inébranlable, que chacune de vous s’efforce d’être la moindre de toutes, l’esclave de toutes et qu’elle cherche sans cesse comment elle pourrait se rendre agréable et utile aux autres ! Vous poserez des pierres si fermes qu’il n’y aura pas à craindre que le château s’effondre. Je le répète, il ne suffit pas que vous preniez pour base la prière et la contemplation.

Si vous ne travaillez pas à acquérir les vertus, si vous ne vous exercez pas à les pratiquer, vous demeurerez toujours des naines dans la vie spirituelle. Et il y a pire ! Si vous ne grandissez pas vous régresserez car, ne pas croître, c’est décroître !

Lorsque les âmes sont dans les septièmes Demeures, elles jouissent intérieurement du repos, mais, elles en ont beaucoup moins à l’extérieur et ne désirent pas en avoir. Pourquoi ? Parce que l’âme, de son centre, envoie des messages et des aspirations aux puissances, aux sens et à tout ce qui tient au corps pour leur interdire toute oisiveté.

C’est que l’âme connaît maintenant les immenses avantages des souffrances dont Dieu s’est servi, peut-être, pour l’introduire en ce lieu.

À mesure que l’âme s’abreuve du vin de son divin Époux, elle sent donc une vigueur nouvelle qui la fortifie spirituellement mais aussi, qui rejaillit sur son corps physique de la même façon que la nourriture reçue par l’estomac fortifie la tête et les membres. La force surnaturelle dont l’âme se sent pénétrée, se communique aux puissances, aux sens, à tout ce qui tient au corps.

C’est là que les saints ont puisé le courage de souffrir et de mourir pour leur Dieu.

Ainsi, la vie d’une âme, élevée à un état si sublime, n’est pas le repos mais le travail et la souffrance. Comme la vigueur de l’âme est infiniment plus grande que celle du corps, celle-ci livre au corps une guerre continuelle. Mais elle a beau l’accabler de travaux et de souffrances, tout cela n’est rien en comparaison de ce qu’elle voudrait faire et souffrir pour son divin Époux.

De là les pénitences et les mortifications auxquelles se livrèrent tant de saints.

Pensons particulièrement à la glorieuse Madeleine qui, ayant toujours vécu dans les délices, touchée par les paroles de Notre Seigneur, brava les injures et les jugements pour se jeter à ses pieds afin de les laver de ses larmes et les essuyer de ses cheveux.

De là aussi, chez Saint Dominique et Saint François, cette soif de gagner des âmes afin qu’elles puissent chanter des louanges à Dieu.

C’est à cela mes sœurs, que nous devons tendre. Que vos désirs et votre oraison n’aillent pas à jouir de Dieu mais bien à prendre des forces pour le servir. Cherchons à marcher uniquement par la même voie que celle où Notre Seigneur a marché lui-même et où ont marché ses saints. Et croyez moi. Pour donner l’hospitalité à notre divin Maître, pour le retenir chez soi, pour le bien traiter et le nourrir comme il convient, il faut que Marthe et Marie se joignent ensemble.

Comment Marie, toujours assise aux pieds du Seigneur à boire ses paroles, aurait-elle pu le nourrir sans l’aide de sa sœur, toute occupée des affaires de la maison ? Mais, savez-vous quelle est la nourriture de Notre Seigneur ? C’est que, par tous les moyens qui sont en notre pouvoir, nous lui gagnions des âmes afin que ces âmes se sauvent et le louent.

Vous pourriez me dire que le pouvoir et les moyens vous manquent pour gagner des âmes à Dieu. Je réponds qu’en plus de tout ce que vous pouvez accomplir dans l’oraison, il ne faut pas viser à faire du bien dans le monde entier. Contentez-vous d’en faire aux personnes qui vivent autour de vous. Cette œuvre sera d’autant plus méritoire que vous êtes plus obligée de l’accomplir.

Ce ne sera pas rien si, par votre humilité profonde, votre esprit de mortification, votre dévouement, votre tendre charité pour vos sœurs, votre amour pour Notre Seigneur, vous les embrasez toutes de ce feu Céleste et leur devenez un continuel stimulant à la vertu ! En vous voyant ainsi réaliser ce qui dépend de vous, Sa Majesté reconnaîtra que vous feriez bien davantage si vous en aviez le pouvoir et ne vous récompensera pas moins que si vous lui aviez gagné beaucoup d’âmes.

Pour terminer, mes sœurs, rappelez-vous que le Seigneur regarde moins la grandeur de nos œuvres que l’amour avec lequel nous les accomplissons. Si nous faisons ce qui dépend de nous, Sa Majesté nous mettra de jour en jour, à même de faire davantage. Durant la courte durée de cette vie, offrez intérieurement et extérieurement à Notre Seigneur le sacrifice qui est en votre pouvoir.

Il unira ce sacrifice à celui qu’il offrit pour nous à son père céleste lorsqu’il était en croix et, sans regarder l’insignifiance de nos œuvres, il leur donnera la valeur méritée par notre amour.

Daigne le Seigneur nous faire la grâce de nous trouver toutes réunies dans ce séjour où nous le louerons à jamais. Amen.


Pour Thérèse d’Avila : Fin des retranscriptions de son Livre

 "Le château intérieur ou  Château de l’ âme : Le livre des Demeures." : ( Sept demeures )

 ****  Thérèse d'Avila : "Le Château Intérieur  ou Château de l'Âme" *** Colomb25


_________________
 ****  Thérèse d'Avila : "Le Château Intérieur  ou Château de l'Âme" *** Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

Ste Thérèse de l' Enfant Jésus et de la Sainte Face
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