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Péché mortel, péché véniel. Pour mieux s'y retrouver.

Emmanuel
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Message par Emmanuel Lun 25 Jan - 4:18

[info]

Péché mortel, péché véniel, pour mieux s'y retrouver


La question était :...

Il n'existe nulle part d'exemple concrêt de péché mortel, ni de définition précise. Comment savoir si on en a commis un, pour aller immédiatement le confesser? Comment savoir si on en a oublié lors d'une confession si on ne peut les identifier?

Commençons par définir le péché ; le Catéchisme de l’Eglise Catholique (CEC,) dit au n° 1849-1850:

Le péché est une faute contre la raison, la vérité, la conscience droite; il est un manquement à l'amour véritable, envers Dieu et envers le prochain, à cause d'un attachement pervers à certains biens. Il blesse la nature de l'homme et porte atteinte à la solidarité humaine. Il a été défini comme "une parole, un acte ou un désir contraires à la loi éternelle". S. Augustin, Faust. 22, 27: PL 42, 418; S. Thomas d'A., s. th. 1-2, 71, 6.

1850 Le péché est une offense faite à Dieu: "Contre toi, toi seul, j'ai péché. Ce qui est mal à tes yeux, je l'ai fait" (Ps 51, 6). Le péché se dresse contre l'amour de Dieu pour nous et en détourne nos coeurs. Comme le péché premier, il est une désobéissance, une révolte contre Dieu, par la volonté de devenir "comme des dieux", connaissant et déterminant le bien et le mal (Gn 3, 5). Le péché est ainsi "amour de soi jusqu'au mépris de Dieu". S. Augustin, civ. 14, 28. Par cette exaltation orgueilleuse de soi, le péché est diamétralement contraire à l'obéissance de Jésus qui accomplit le salut. Cf. Ph 2, 6-9. (CEC, 1849-1850)

Le péché mortel

Pour qu'un péché soit mortel trois conditions sont ensemble requises: "Est péché mortel tout péché qui a pour objet une matière grave, et qui est commis en pleine conscience et de propos délibéré." RP 17 (n° 1857). C’est alors une rupture d’amour avec Dieu. Et comme l’âme cesse ainsi d’être unie à Dieu - de qui elle tenait sa vie -, elle meurt surnaturellement : le péché a été mortel pour elle.

Le caractère essentiel du péché mortel est qu’il est incompatible avec la charité surnaturelle qui nous unit à Dieu dans la grâce sanctifiante.

Les conséquences de ce péché sont la destruction de la grâce sanctifiante et la suppression de tous les mérites surnaturels ; ce qui en entraîne, en cas de mort, la condamnation à la peine éternelle de l’enfer

Péché grave - péché mortel

Lorsque dans le péché mortel on considère seulement la première condition (matière grave) en faisant abstraction des deux autres, on parle de péché grave. Ainsi péché grave est pratiquement synonyme de matière grave. Le péché grave n’est pas une troisième espèce de péché ; il n’y en a que deux : péché véniel et péché mortel.

Péché véniel - péché mortel

Le péché véniel ne détruit pas la grâce sanctifiante. Il ne la diminue même pas, mais atténue le rayonnement et rend le coupable digne d’une peine temporaire.
Tout action humaine qui viole en quelque manière une obligation morale, sans remplir d’ailleurs entièrement les conditions du péché mortel, constitue un péché véniel.

Le péché véniel diffère si profondément du péché mortel, qu’il est absurde d’admettre que plusieurs péchés véniels puissent, par leur simple addition, constituer une faute mortelle.

Il reste cependant vrai que les péchés véniels répétés, lorsqu’ils sont pleinement délibérés, acheminent souvent au péché mortel bien caractérisé.

En conclusion pratique si nous voulons ne pas tomber dans le péché mortel, il ne faut pas se contenter d’éviter celui-ci, mais il faut aussi porter son attention à ne pas commettre le péché véniel et ne pas dire : “c’est un péché véniel, donc ce n’est rien”.

La matière grave du péché mortel

Nous avons vu que le péché est une parole, un acte ou un désir contraires à la loi éternelle" (cf CEC n° 1849). Cette loi, l’homme la découvre au fond de sa conscience (cf CEC n° 1776). Mais en raison de notre nature pécheresse, il est devenu impossible à l’homme d’arriver à une connaissance complète des exigences de cette loi (cf CEC n° 2071), l’homme avait besoin d’une révélation, ainsi Dieu a révélé à l’humanité les dix commandements (cf CEC n° 2071). C’est donc à la lumière des 10 commandements que nous discernons ce qui est matière grave (cf CEC n° 1858 - 2072). De plus Dieu a confié sa révélation à l’Eglise qui par son enseignement nous aide dans la formation de notre conscience (cf CEC n° 1785)

Au numéro 1858, le CEC dit :
La matière grave est précisée par les dix commandements selon la réponse de Jésus au jeune homme riche: "Ne tue pas, ne commets pas d'adultère, ne vole pas, ne porte pas de faux témoignage, ne fais pas de tort, honore ton père et ta mère" (Mc 10, 18). La gravité des péchés est plus ou moins grande: un meurtre est plus grave qu'un vol. La qualité des personnes lésées entre aussi en ligne de compte: la violence exercée contre les parents est de soi plus grave qu'envers un étranger.

Quelques exemples de péchés graves

Dans la pratique pour reconnaître l’existence d’une matière grave nous avons à notre disposition l’enseignement de l’Eglise qui nous aide à comprendre l’Ecriture et la Tradition. Cet enseignement nous l’avons dans les documents provenant du Magistère, et notamment le CEC.

En parcourant le CEC, en dehors de l’expression péché grave (cf CEC n° 2120, 2181,..) on y trouve d’autres expressions équivalentes: gravement peccamineux (cf CEC n° 2268), gravement contraires à la vertu de religion (cf CEC n° 2117), faute grave (cf CEC n° 2291) crimes spécialement graves (cf CEC n° 2268), gravement déshonnêtes (cf CEC n° 2376), moralement irrecevables (cf CEC n° 2377), intrinsèquement désordonnés (cf CEC n° 2357) ... Nous avons là des indications claires et précises sur des exemples de péchés mortels.

Certains péchés sont toujours graves comme le meurtre, l’avortement, l’euthanasie, le blasphème, les péchés contre la pureté et la chasteté (non seulement les actes mais aussi le consentement les désirs impurs dans la mesure où on a pleinement consenti (cf Mt 5 ; 28) (ne pas confondre consentement et tentation)), l’omission de la messe le dimanche sans cause raisonnable, le spiritisme, communion et confession sacrilège, etc...

D’autres sont généralement graves mais peuvent être légers, comme le vol : quand c’est une petite somme, le péché n’est que véniel, mais quand la somme est importante il est grave ; évidemment il n’est pas toujours facile de dire où est la limite. etc...

D’autres sont habituellement légers et peuvent être graves dans certains cas, le mensonge par exemple

Par une connaissance plus approfondie de sa religion, le fidèle peut connaître ce qui est péché grave ou ce qui ne l’est pas ; a cet effet nous avons un outil de choix le Catéchisme de l’Eglise Catholique (CEC) qui est un don de Dieu fait à l’Eglise d’aujourd’hui. Savons-nous l’apprécier ? Si une lecture sans aucune aide nous paraît trop difficile, formons un cercle d’étude dirigé par une personne compétente.

Rôle de la conscience

Les deux autres conditions (pleine connaissance et entier consentement (cf CEC n° 1859) montrent l’importance de la conscience dans l’acte du péché (cf CEC, n° 1776 et sq) ; C’est la conscience de l’homme qui en définitive porte le jugement moral sur ses actes (cf CEC 1776 et sq). D’où l’importance d’avoir une conscience droite (c’est-à-dire tournée vers le bien) et vraie (c’est-à-dire qui sache ce qui est conforme à la loi divine), (cf. tout le chapitre du CEC sur la conscience).

L’homme a le devoir de bien former sa conscience : un médecin qui refuserait de continuer ou perfectionner sa formation, même après l’obtention de son diplôme, ou qui se serait insuffisamment formé dans la période antécédente, porterait de graves responsabilités sur les fautes professionnelles commises dans l’exercice de son métier. De même tout homme qui néglige la formation de sa conscience, est responsable des fautes commises dans sa vie humaine et chrétienne.

La personne dont la conscience est bien formée, verra en fonction de la gravité des avertissements de celle-ci, ce qui est une faute grave ; et comme elle est bien formée cette gravité qu’elle perçoit sera effectivement ce qui est conforme à la réalité, c’est à dire à la loi divine.

Puisque le péché est un acte posé par une personne à un moment particulier avec les circonstances du moment il est impossible que les manuels de morale, ou les catéchismes, puissent décrire toutes les situations possibles. Il est donc nécessaire de compléter ces connaissances théoriques. Le mieux est d’avoir recours à un prêtre éclairé, de bonne doctrine, qui pourra répondre aux questions qu’on se pose, et ainsi il nous aidera à la formation de notre conscience.

Par un moine bénédictin


Extraits de l’exhortation apostolique “Reconciliatio et paenitentia” (2/12/1994)

A la lumière de ces textes de la sainte Ecriture et d'autres, les docteurs et les théologiens les maîtres spirituels et les pasteurs ont distingué entre les péchés mortels et les péchés véniels. Saint Augustin, notamment, parlait de letalia ou de mortifera crimina, les opposant à venialia, levia ou quotidiana(93). Le sens qu'il a donné à ces qualificatifs influencera ultérieurement le Magistère de l'Eglise. Après lui, saint Thomas d'Aquin formulera dans les termes les plus clairs possible la doctrine devenue constante dans l'Eglise.

En établissant cette distinction entre les péchés mortels et les péchés véniels, et en les définissant, la théologie du péché de saint Thomas et de ceux qui la continuent ne pouvait ignorer la référence biblique et, par conséquent, le concept de mort spirituelle. Selon le Docteur angélique, pour vivre selon l'Esprit, l'homme doit rester en communion avec le principe suprême de la vie, Dieu même, en tant que fin ultime de tout son être et de tout son agir. Or le péché est un désordre provoqué par l'homme contre ce principe vital. Et quand, «par le péché, l'âme provoque un désordre qui va jusqu'à la séparation d'avec la fin ultime - Dieu - à laquelle elle est liée par la charité, il y a alors un péché mortel; au contraire, toutes les fois que le désordre reste en-deçà de la séparation d'avec Dieu, le péché est véniel»(94). Pour cette raison, le péché véniel ne prive pas de la grâce sanctifiante, de l'amitié avec Dieu, de la charité, ni par conséquent de la béatitude éternelle, tandis qu'une telle privation est précisément la conséquence du péché mortel.

En outre, considérant le péché sous l'aspect de la peine qu'il entraîne, saint Thomas avec d'autres docteurs appelle mortel le péché qui, s'il n'est pas remis, fait contracter une peine éternelle; véniel, le péché qui mérite une peine simplement temporelle (c'est-à-dire partielle et qui peut être expiée sur terre ou au purgatoire).

Si l'on considère ensuite la matière du péché, les idées de mort, de rupture radicale avec Dieu, bien suprême, de déviation par rapport à la route qui conduit à Dieu ou d'interruption du cheminement vers lui (toutes manières de définir le péché mortel), se conjuguent avec l'idée de gravité impliquée dans le contenu objectif: c'est pourquoi le péché grave s'identifie pratiquement, dans la doctrine et l'action pastorale de l'Eglise, avec le péché mortel.

Nous recueillons ici le noyau de l'enseignement traditionnel de l'Eglise, repris souvent et avec force au cours du récent Synode. Celui-ci, en effet, a non seulement réaffirmé ce qui avait été proclamé par le Concile de Trente sur l'existence et la nature des péchés mortels et véniels(95), mais il a voulu rappeler qu'est péché mortel tout péché qui a pour objet une matière grave et qui, de plus, est commis en pleine conscience et de consentement délibéré. On doit ajouter, comme cela a été fait également au Synode, que certains péchés sont intrinsèquement graves et mortels quant à leur matière. C'est-à-dire qu'il y a des actes qui, par eux-mêmes et en eux-mêmes, indépendamment des circonstances, sont toujours gravement illicites, en raison de leur objet. Ces actes, s'ils sont accomplis avec une conscience claire et une liberté suffisante, sont toujours des fautes graves(96).

Cette doctrine, fondée sur le Décalogue et sur la prédication de l'Ancien Testament, reprise dans le kérygme des Apôtres, appartenant à l'enseignement le plus ancien de l'Eglise qui la répete jusqu'à aujourd'hui, trouve dans l'expérience humaine de tous les temps une exacte vérification. L'homme sait bien, par expérience, que, sur le chemin de la foi et de la justice qui le conduit à la connaissance et à l'amour de Dieu dans cette vie et à l'union parfaite avec lui dans l'éternité, il peut s'arrêter ou s'écarter, sans pour autant abandonner la voie de Dieu: dans ce cas il y a péché véniel; toutefois celui-ci ne devra pas être vidé de son sens, comme s'il était automatiquement chose négligeable, ou un «péché qui compte peu». A vrai dire l'homme sait aussi, par sa douloureuse expérience, qu'il peut inverser sa marche par un acte conscient et libre de sa volonté, et cheminer dans le sens opposé à la volonté de Dieu, et ainsi s'éloigner de lui (aversio a Deo), refusant la communion d'amour avec lui, se détachant du principe de vie qu'est Dieu, choisissant ainsi la mort.

Avec toute la tradition de l'Eglise, nous appelons péché mortel l'acte par lequel un homme, librement et consciemment, refuse Dieu, sa loi, l'alliance d'amour que Dieu lui propose, préférant se tourner vers lui-même, vers quelque réalité créée et finie, vers quelque chose de contraire à la volonté de Dieu (conversio ad creaturam). Cela peut se produire d'une manière directe et formelle, comme dans les péchés d'idolâtrie, d'apostasie, d'athéisme; ou d'une manière qui revient au même comme dans toutes les désobéissances aux commandements de Dieu en matière grave. L'homme sent bien que cette désobéissance à Dieu brise ses liens avec son principe vital: c'est un péché mortel, c'est-à-dire un acte qui offense Dieu gravement et finalement se retourne contre l'homme lui-même avec une force puissante et obscure de destruction.

[...]

De même on devra éviter de réduire le péché mortel à l'acte qui exprime une «option fondamentale» contre Dieu, suivant l'expression courante actuellement, en entendant par là un mépris formel et explicite de Dieu ou du prochain. Il y a, en fait, péché mortel également quand l'homme choisit, consciemment et volontairement, pour quelque raison que ce soit, quelque chose de gravement désordonné. En effet, un tel choix comprend par lui-même un mépris de la loi divine, un refus de l'amour de Dieu pour l'humanité et toute la création: l'homme s'éloigne de Dieu et perd la charité. L'orientation fondamentale peut donc être radicalement modifiée par des actes particuliers. Sans aucun doute il peut y avoir des situations très complexes et obscures sur le plan psychologique, qui ont une incidence sur la responsabilité subjective du pécheur. Mais de considérations d'ordre psychologique, on ne peut passer à la constitution d'une nouvelle catégorie théologique, comme le serait précisément l'«option fondamentale», entendue de telle manière que, sur le plan objectif, elle changerait ou mettrait en doute la conception traditionnelle du péché mortel.

S'il convient d'apprécier toute tentative sincère et prudente de clarifier le mystère psychologique et théologique du péché, l'Eglise a cependant le devoir de rappeler à tous ceux qui étudient ces matières la nécessité d'une part d'être fidèles à la Parole de Dieu qui nous instruit aussi sur le péché, et d'autre part le risque que l'on court de contribuer à atténuer encore plus dans le monde contemporain le sens du péché.

http://www.serviam.net/dossierprotect/adhformation/adhformrelig/pechemortel.html[/info]

[info]

Péché mortel, péché véniel selon le Catéchisme de l'Église catholique


IV. La gravité du péché : péché mortel et véniel

1854  Il convient d’apprécier les péchés selon leur gravité. Déjà perceptible dans l’Écriture (cf. 1 Jn 5, 16-17), la distinction entre péché mortel et péché véniel s’est imposée dans la tradition de l’Église. L’expérience des hommes la corrobore.

1855  Le péché mortel détruit la charité dans le cœur de l’homme par une infraction grave à la loi de Dieu ; il détourne l’homme de Dieu, qui est sa fin ultime et sa béatitude en Lui préférant un bien inférieur.

Le péché véniel laisse subsister la charité, même s’il l’offense et la blesse.

1856  Le péché mortel, attaquant en nous le principe vital qu’est la charité, nécessite une nouvelle initiative de la miséricorde de Dieu et une conversion du cœur qui s’accomplit normalement dans le cadre du sacrement de la Réconciliation :

Lorsque la volonté se porte à une chose de soi contraire à la charité par laquelle on est ordonné à la fin ultime, le péché par son objet même a de quoi être mortel... qu’il soit contre l’amour de Dieu, comme le blasphème, le parjure, etc. ou contre l’amour du prochain, comme l’homicide, l’adultère, etc ... En revanche, lorsque la volonté du pécheur se porte quelquefois à une chose qui contient en soi un désordre mais n’est cependant pas contraire à l’amour de Dieu et du prochain, tel que parole oiseuse, rire superflu etc., de tels péchés sont véniels (S. Thomas d’A., s. th. 1-2, 88, 2).

1857  Pour qu’un péché soit mortel trois conditions sont ensemble requises : " Est péché mortel tout péché qui a pour objet une matière grave, et qui est commis en pleine conscience et de propos délibéré " (RP 17).

1858  La matière grave est précisée par les Dix commandements selon la réponse de Jésus au jeune homme riche : " Ne tue pas, ne commets pas d’adultère, ne vole pas, ne porte pas de faux témoignage, ne fais pas de tort, honore ton père et ta mère " (Mc 10, 18). La gravité des péchés est plus ou moins grande : un meurtre est plus grave qu’un vol. La qualité des personnes lésées entre aussi en ligne de compte : la violence exercée contre les parents est de soi plus grave qu’envers un étranger.

1859  Le péché mortel requiert pleine connaissance et entier consentement. Il présuppose la connaissance du caractère peccamineux de l’acte, de son opposition à la Loi de Dieu. Il implique aussi un consentement suffisamment délibéré pour être un choix personnel. L’ignorance affectée et l’endurcissement du cœur (cf. Mc 3, 5-6 ; Lc 16, 19-31) ne diminuent pas, mais augmentent le caractère volontaire du péché.

1860  L’ignorance involontaire peut diminuer sinon excuser l’imputabilité d’une faute grave. Mais nul n’est censé ignorer les principes de la loi morale qui sont inscrits dans la conscience de tout homme. Les impulsions de la sensibilité, les passions peuvent également réduire le caractère volontaire et libre de la faute, de même que des pressions extérieures ou des troubles pathologiques. Le péché par malice, par choix délibéré du mal, est le plus grave.

1861  Le péché mortel est une possibilité radicale de la liberté humaine comme l’amour lui-même. Il entraîne la perte de la charité et la privation de la grâce sanctifiante, c’est-à-dire de l’état de grâce. S’il n’est pas racheté par le repentir et le pardon de Dieu, il cause l’exclusion du Royaume du Christ et la mort éternelle de l’enfer, notre liberté ayant le pouvoir de faire des choix pour toujours, sans retour. Cependant si nous pouvons juger qu’un acte est en soi une faute grave, nous devons confier le jugement sur les personnes à la justice et à la miséricorde de Dieu.

1862  On commet un péché véniel quand on n’observe pas dans une matière légère la mesure prescrite par la loi morale, ou bien quand on désobéit à la loi morale en matière grave, mais sans pleine connaissance ou sans entier consentement.

1863  Le péché véniel affaiblit la charité ; il traduit une affection désordonnée pour des biens créés ; il empêche les progrès de l’âme dans l’exercice des vertus et la pratique du bien moral ; il mérite des peines temporelles. Le péché véniel délibéré et resté sans repentance nous dispose peu à peu à commettre le péché mortel. Cependant le péché véniel ne rompt pas l’Alliance avec Dieu. Il est humainement réparable avec la grâce de Dieu. " Il ne prive pas de la grâce sanctifiante ou déifiante et de la charité, ni par suite, de la béatitude éternelle " (RP 17) :

L’homme ne peut, tant qu’il est dans la chair, éviter tout péché, du moins les péchés légers. Mais ces péchés que nous disons légers, ne les tiens pas pour anodins : si tu les tiens pour anodins quand tu les pèses, tremble quand tu les comptes. Nombre d’objets légers font une grande masse ; nombre de gouttes emplissent un fleuve ; nombre de grains font un monceau. Quelle est alors notre espérance ? Avant tout, la confession ... (S. Augustin, ep. Jo. 1, 6).

1864  "Tout péché et blasphème sera remis aux hommes, mais le blasphème contre l’Esprit ne sera pas remis " (Mt 12, 31 ; cf. Mc 3, 29 ; Lc 12, 10). Il n’y a pas de limites à la miséricorde de Dieu, mais qui refuse délibérément d’accueillir la miséricorde de Dieu par le repentir rejette le pardon de ses péchés et le salut offert par l’Esprit Saint (cf. DeV 46). Un tel endurcissement peut conduire à l’impénitence finale et à la perte éternelle.

Source: Catéchisme de l'Église catholique. (http://www.vatican.va/archive/FRA0013/__P66.HTM)[/info]


Dernière édition par Emmanuel le Jeu 31 Aoû - 2:01, édité 3 fois
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Véronique


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Message par Véronique Ven 29 Jan - 14:33

Bonjour.
Le péché mortel (il est mieux de dire grave) concerne les dix commandement de Dieu.
Le péché veniel concerne les autres petits péchés.
Fraternellement
Véronique
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systemd


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Péché mortel, péché véniel. Pour mieux s'y retrouver. Empty appréciation des péchés ?

Message par systemd Dim 6 Mar - 21:15

Bonjour Emmanuel, vois-tu je pense que seul dieu peut évaluer la gravité de tel ou tel péché Savoir s'il est mortel ou pas n'est pas de notre compétence.
Seul le père sonde les reins et les coeurs et sinon on est déjà dans le domaine du jugement c'est présomptueux , il faut juste rechercher la miséricorde envers les autres  et éviter pour nous ce que nous croyons etre peché en fonction de ce que disent les ecritures et à la lumière de ce que jesus nous a précisé;mais je ne vois pas que notre seigneur nous ait indiqué qu'il faille dresser des categories de péchés.
Nous serions déja dans l'antichambre du jugement. 
Je crois donc que nous ne sommes pas équipés pour évaluer cela alors laissons ce domaine au tout puissant.

Amicalement, systemd.
Emmanuel
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Message par Emmanuel Dim 6 Mar - 22:01

Bonsoir @systemd,

Je ne sais pas si tu es catholique, mais ces écrits ci-dessus concernent en particulier les catholiques, qui croient que Notre-Seigneur nous a laissé entre les mains de l'Église guidée par Pierre (le pape), et ses apôtres (les évêques).

Au bout du compte, oui, la conscience joue un rôle important, mais l'Église donne des repères aussi, car il est nécessaire de confesser tous les péchés mortels dont nous avons conscience, mais il n'est pas possible de le faire pour tous les péchés véniels, si nombreux.

Amicalement,

Emmanuel
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systemd


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Message par systemd Dim 6 Mar - 22:43

Emmanuel,

oui je suis tout à fait ton raisonnement et m'en remets à l'église mais franchement je vois le chretien ou tout homme d'eglise quel qu'il soit mal placé ou équipé pour situer ou est la limite entre péché véniel et mortel et donc à fortiori encore plus difficile pour le simple chrétien de le situer .
Ce que je crois c'est qu'il faut confesser tous ses péchés et que seul dieu de par sa nature son amour et son infinie miséricorde détermine ce qui est de nature à etre pardonné ou non . n'oublions pas que suivant les cultures un homme commettant le meme péché ne le ressentira pas forcément de la meme façon sur son echelle de valeurs et la societe dans laquelle il évolue non plus;seul dieu en fonction de son vecu et de son milieu peut evaluer cela, et la sincérité reelle de la repentance ainsi que la gravité réelle de l'acte  et toutes les circonstances qui l'ont entouré .
Tout ce que l'on peut essayer de faire c'est se rendre compte qu'il y a des péchés plus graves qued'autres mais  peut on dire jusqu'ou va la miséricorde de dieu en disant tel péché est mortel pour l'âme ne  fixe-t-on pas alors des limites à la miséricorde de notre seigneur?

Amicalement, systemd.
Emmanuel
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Message par Emmanuel Lun 7 Mar - 15:39

Bonjour @systemd,

Je suis d'accord avec les distinctions que tu fais, et l'Église enseigne aussi cela. Elle enseigne que la conscience a un rôle majeur à jouer pour qu'un péché soit mortel ou non. C'est pour cela qu'un péché ne peut devenir "mortel" par lui-même.

Il faut que la personne accomplisse celui-ci en "toute connaissance de cause", c'est-à-dire en sachant que c'est un péché grave, et que, malgré cette connaissance, elle le commette volontairement, sans y être contrainte.

Alors seulement, on peut dire que le péché est mortel.

Par exemple, le meurtre est un péché grave. Cependant, si lors d'une partie de chasse, un chasseur tue accidentellement son compagnon, il n'y a pas de péché mortel, ni même de péché, car le chasseur n'a jamais voulu accomplir l'acte, il n'a pas tué volontairement son compagnon.

D'autres nuances sont faites dans les textes ci-dessus, et on peut approfondir encore plus que cela.

Par exemple, dans nos sociétés d'aujourd'hui, c'est la "pleine connaissance" qui manque beaucoup, car l'éducation religieuse a grandement diminué. On n'a plus conscience de l'importance de certains Commandements de Dieu. Au contraire, ceux-ci nous sont présentés comme "dépassés", etc., et cela affecte notre responsabilité vis-à-vis du Seigneur lorsque nous ne suivons pas Ses Commandements.

En résumé, c'est toujours l'âme qui décide, en toute connaissance de cause, de commettre un péché "mortel". Le péché mortel tue complètement l'union à Dieu dans l'âme. Cela vient de nous, et seulement de nous.

Si jamais par malheur nous succombons à cette tentation, un repentir sincère et une confession feront entrer à nouveau le Seigneur en nous, par Sa Grâce.

Amicalement,

Emmanuel
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Message par systemd Lun 7 Mar - 16:29

Bonjour emmanuel,

je partage entièrement ton analyse. C'est peut-etre ce mot de péché "mortel" qui est mal choisi !

Amicalement, systemd.
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Message par Emmanuel Lun 7 Mar - 17:34

Je crois que la terminologie vient peut-être des Saintes Écritures, et en particulier de la première épître de Saint Jean:

Quelqu’un voit-il son frère commettre un péché ne conduisant pas à la mort, qu’il prie et Dieu donnera la vie à ce frère. Il ne s’agit pas de ceux qui commettent le péché conduisant à la mort; car il y a un péché qui conduit à la mort, pour ce péché-là, je ne dis pas qu’il faut prier. Toute iniquité est péché mais il y a tel péché qui ne conduit pas à la mort. (1 Jn 5:16-17)
Aussi, sur le plan spirituel, quand une âme est complètement détournée de Dieu, qui est la Vie, elle est "morte", spirituellement.

La confession la ressuscite à la Vie divine.

Amicalement,

Emmanuel
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Message par Pilgrim Mar 12 Jan - 0:04

Très pratique, ce fil. Je ne l'avais pas encore vu. Merci Emmanuel.

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Message par Emmanuel Mar 12 Jan - 1:18

Merci pour votre gentil message, @Pilgrim. Smile
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Péché mortel, péché véniel. Pour mieux s'y retrouver. Empty Tout savoir sur les péchés mortels ! (péché mortel, véniel et grave) Frère Paul Adrien

Message par Gilles Mer 30 Aoû - 17:06



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"Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. Et celui qui était assis sur le trône dit: Voici, je fais toutes choses nouvelles." (Apocalypse 21:4-5)
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Message par Gilles Sam 2 Sep - 17:41



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