MON ABSENCE
(La maladie grave de mes beaux-parents nous a retenus — mon épouse et moi — au Portugal presque 2 mois — 9 mars-21 avril — et cela m’a empêché de continuer à vous livrer quelques textes sur la bienheureuse Alexandrina. De retour à Reims, me voici de nouveau heureux de vous faire profiter de la vie de cette âme extraordinaire, dont on vient de fêter, comme il se doit, le 12e anniversaire de sa béatification — 25 avril).
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Jeune encore Alexandrina alla travailler dans les champs, au milieu d’adultes pas toujours bien élevés et pas toujours charitables. Mais elle sut imposer le respect autour d’elle, incitant les autres à prier pendant le travail et à chanter des chants d’église plutôt que des chansons paillardes qu’elle avait en horreur. Il lui arriva même de gifler un homme marié qui la prenait pour une prise facile. Il n’a pas demandé son reste et ne l’a plus jamais importunée. L’un de ses contemporains témoigna :
« Je l’ai vue, un jour, s’enfuir d’auprès d’un garçon qui lui avait adressé une parole malhonnête. Tapant de son index sur le front, elle lui dit: “Très sale, mon cher! Fais attention!” »
On recherchait ses conseils qui étaient toujours très pertinents et adaptés aux situations de chacun. Cela arrivait aussi avec des personnes bien plus âgées qu’elle qui avaient vite compris la sagesse de ses paroles et étaient bouleversés par l’exemple de dignité qu’elle offrait quotidiennement. Elle en parle dans son Autobiographie :
« Malgré ma jeunesse, il m’arrivait souvent de donner des conseils à de plus âgés que moi. Je les réconfortais comme je le pouvais, obtenant que certains ne commettent pas le mal. Des confidences qui m’étaient faites, j’ai toujours gardé le plus rigoureux secret. »
Alexandrina avait une grande tendresse pour les malades, les pauvres et les infirmes :
« J’étais très amie des vieillards, des pauvres et des infirmes. Quand j’apprenais que quelqu’un n’avait pas de quoi se couvrir suffisamment, je demandais à ma mère de me fournir le nécessaire à cet effet. Souvent j’allais tenir compagnie à ceux qui souffraient. J’ai assisté à la mort de certains, priant comme je le savais. J’aidais à habiller les défunts, même si cela me coûtait beaucoup ; je le faisais par charité. Je n’avais pas le courage de laisser les parents du défunt tout seuls. Je leur rendais volontiers ces services, voyant qu’ils étaient si pauvres. » (Autobiographie)
Ce don de conseil et les autres, en passant par celui de la charité, elle savait les avoir reçu gratuitement de Dieu et, parce qu’elle en était consciente, elle en remerciait le Seigneur :
« Je me sens pleine de reconnaissance envers le Seigneur. C’est à Lui que je dois ce comportement. »
Lors de la prochaine publication, nous allons nous intéresser à ses prières…