Bonjour en accord avec l'équipe de modération :
Je rappel que ce forum est catholique est que donc le dogme doit être défendu coûte que coûte car il est vérité. Et nos petits états d'âme ou pensé allant contre le dogme ne sont pas les bienvenues car le dogme est immuable. Evertuons nous plutôt à en comprendre le sens.
En effet le cathéchisme de l'église catholique dit :
"Le Magistère de l’Église engage pleinement l’autorité reçue du Christ quand il définit des dogmes, c’est-à-dire quand il propose, sous uneforme obligeant le peuple chrétien à une adhésion irrévocable de foi, des vérités contenues dans la Révélation divine ou bien quand il proposede manière définitive des vérités ayant avec celles-là un lien nécessaire."
De plus l'article semble prendre la défense de position contre le dogme en plus de le remettre en cause :
-infaillibilité pontificale
-sacerdoce réservé aux hommes.
Si je n'ai pas supprimé le fil c'est parce qu'il n'est pas ouvertement en défense de ces positions et d'en profiter pour rappeler les positions et dogme de l'Eglise.
Je développe et motive un peu plus ma réaction dans un de mes posts plus bas.
neb.
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Mais qu'est-ce qu'un catholique ?
La question me trotte dans la tête depuis un bon moment. Et dans notre dernier carnet, M. Lacroix l'a soulevée de façon éloquente. Alors, allons-y. Qu'est-ce qu'un catholique? Vous allez voir, c'est loin d'être une question banale. C'est soulever le droit à la dissidence, au changement, à la différence.
Tout ou rien
Il y a trois ans, en lisant Sam Harris ( Letter to a Christian Nation et The End of Faith), un auteur particulièrement antireligieux, je me suis demandé si effectivement être catholique aujourd'hui, ça désignait quelqu'un qui adhérait à tous les dogmes de l'Église catholique, tous les discours du pape, tous les jugements du clergé.
Par exemple, quelqu'un de catholique, est-ce nécessairement quelqu'un qui se rend à l'église tous les dimanches? Peut-on être catholique sans jamais mettre les pieds à l'église? Existe-t-il une règle qui détermine que si vous n'allez pas aux rendez-vous dominicaux, vous n'êtes plus du groupe?
Un autre exemple. Être catholique (ou chrétien), est-ce nécessairement adhérer au récit de la création? Sam Harris soutient que si vous n'adhérez pas au récit de la création (création du monde en six jours, etc.), vous ne pouvez pas vous considérer comme un chrétien. Selon Harris, c'est tout ou rien. Vous devez croire, littéralement, aux textes bibliques. Sinon... hérétique, vous êtes! Vraiment ?
Hérétique ?
Autre exemple. On connaît la position du Vatican sur l'homosexualité. Tenir une position contraire à celle du gouvernement de l'Église, est-ce que ça fait de vous un hérétique? Méritez-vous l'excommunication? Alors, que fait-on des gens comme Mgr Gaillot, l'abbé Gravel, et tous les abbés Pierre de ce monde ?
Continuons. L'infaillibilité du pape. Ah! Quelle affaire! Disons que c'est une notion mal comprise par bien des gens. L'infaillibilité du pape! Si on récuse l'idée, si on s'y oppose (comme le célèbre théologien Hans Küng), est-ce que ça fait de vous un non-catholique? Persona non grata ?
Et quoi encore? Prenons le cas des femmes. J'ai rencontré, il y a quelques années, une femme extraordinaire: soeur Theresa Kane (Sister Kane pour les intimes). En 1979, à Washington, lors du premier voyage de Jean-Paul II aux États-Unis, elle s'est levée et a apostrophé le pape publiquement pour lui dire, en gros, qu'elle n'acceptait pas les raisons du Vatican pour refuser aux femmes l'accès au sacerdoce.
Oh... l'affaire a fait le tour du monde. Il y a quatre ou cinq ans, elle recevait encore, me disait-elle, des courriers de partout pour la soutenir dans sa cause. Est-elle catholique? Je lui ai posé la question: elle n'a aucun doute. Dans son coeur, dans son esprit et dans son corps, elle est 100 % catholique. Mais l'est-elle? Selon quelle doctrine ne le serait-elle pas ?
Les moutons noirs
On pourrait continuer de la sorte bien longtemps. Mais ma question est simple: qu'est-ce qu'un catholique ?
L'abbé Pierre, Mgr Gaillot, et je dirais même l'abbé Gravel, sont des « moutons noirs » de l'institution. Et, monsieur Gravel, corrigez-moi si je fais erreur, vous vous percevez bien comme un catholique ?
Ce que je soulève ici, c'est que depuis des siècles, il y a des débats sérieux au sein de l'institution. Parfois, l'institution répond par une sanction sévère. Hans Küng (un ami de Benoît XVI!) a été interdit d'enseignement dans les institutions catholiques, non? Leonardo Boff (théologie de la libération) a été mis au silence. Mgr Gaillot s'est vu retirer le diocèse d'Évreux et attribuer un diocèse inexistant (Partenia)... ce qui l'a rendu immensément populaire, croyez-moi.
Et on devine que l'abbé Gravel doit avoir reçu un avertissement ou deux. Mais ces gens-là, demandez-leur, ils se considèrent comme de véritables croyants. Parfaitement catholiques, diront-ils.
Ah! J'arrive à mon hypothèse. La foi est une chose vivante, qui bouge, qui suppose parfois des changements. Croire aux changements fait partie de la nature des choses. Je me suis demandé pourquoi il y a encore des féministes au sein de l'institution catholique. J'ai reçu bien des réponses que je résume comme ceci: on change l'institution en y restant. On mène la lutte de l'intérieur.
Les protestants, Calvin, Luther et les autres, ont cru que la lutte devait se faire ailleurs.
Mais qu'est-ce qu'un catholique? Poser la question, c'est soulever l'histoire de ces débats qui ont fait l'Histoire. Au nom de la foi. Et soyons brutaux: qui dispose de la foi véritable ? Immuable ?
Et pour vous? Peut-on être catholique et refuser ou rejeter une partie de l'institution? Et puisque nous y sommes, la dissidence, par moment, est-elle nécessaire ?
Regardez Second Regard, animée par Alain Crevier
par Alain Crevier