Livre de Daniel 9,4-10.
Psaume 79(78),5a.8.9.11.13ab.
Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 6,36-38.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - AELF, Paris
Les lectures de ce matin nous incitent à poser un regard courageux, sans omission ni faiblesse, sur les fautes que nous avons commises. Non pas seulement celles commises envers autrui par négligence, mais aussi - et plus encore: ces fautes envers nous-mêmes, car nous nous nous sommes voilés les yeux sur nos faiblesses profondes, intimes... Nous avons donc manqué d'amour envers Dieu, envers autrui et envers nous-mêmes.
Nous nous fions à nos raisonnements, aux arguments de notre intelligence, sans nous représenter que la raison, la connaissance et l'habileté de l'esprit nous détournent de la voix de nos cœurs de baptisés qui ne cessent de nous dire: il faut aimer !
Or, lorsqu'une femme ou un homme se convertissent, ils se mettent à verser de longues s larmes - non pas du fait d'avoir manqué de justice, de rectitude, d'obéissance aux règles morales et civiles ... mais c'est d'avoir manqué d'amour - envers Dieu, envers autrui et envers eux-mêmes. Car tout se tient dans l'amour et dans le défaut d'amour.
Pour illustrer son propos, notre prêtre nous a lu intégralement cette sorte d'hymne à l'Amour que saint Paul nous a laissé par la première Épître aux Corinthiens - qu'on nous avons écouté de nouveau ce matin et que je rappelle ici :
"Frères, parmi les dons de Dieu, vous cherchez à obtenir ce qu’il y a de meilleur. Eh bien, je vais vous indiquer une voie supérieure à toutes les autres. J’aurais beau parler toutes les langues de la terre et du ciel, si je n’ai pas la charité, s’il me manque l’amour, je ne suis qu’un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante. J’aurais beau être prophète, avoir toute la science des mystères et toute la connaissance de Dieu, et toute la foi jusqu’à transporter les montagnes, s’il me manque l’amour, je ne suis rien. J’aurais beau distribuer toute ma fortune aux affamés, j’aurais beau me faire brûler vif, s’il me manque l’amour, cela ne me sert à rien.
L’amour prend patience; l’amour rend service; l’amour ne jalouse pas; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil; il ne fait rien de malhonnête; il ne cherche pas son intérêt; il ne s’emporte pas; il n’entretient pas de rancune; il ne se réjouit pas de ce qui est mal, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai; il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout. L’amour ne passera jamais. Un jour, les prophéties disparaîtront, le don des langues cessera, la connaissance que nous avons de Dieu disparaîtra.
En effet, notre connaissance est partielle, nos prophéties sont partielles. Quand viendra l’achèvement, ce qui est partiel disparaîtra. Quand j’étais un enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant. Maintenant que je suis un homme, j’ai fait disparaître ce qui faisait de moi un enfant. Nous voyons actuellement une image obscure dans un miroir; ce jour-là, nous verrons face à face. Actuellement, ma connaissance est partielle; ce jour-là, je connaîtrai vraiment, comme Dieu m’a connu. Ce qui demeure aujourd’hui, c’est la foi, l’espérance et la charité; mais la plus grande des trois, c’est la charité."
Nous avons donc manqué d'amour, cela est certain - mais en négligeant le prochain, c'est nous-même aussi - que nous avons privé d'amour . Heureux, donc, les miséricordieux - car ils obtiendrons miséricorde !