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L’effroyable danger de l’athéisme

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saint-michel


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Message par saint-michel Ven 20 Oct - 8:30

L’effroyable danger de l’athéisme L_effr10

XXVe lettre adressée à Carlo Bertinazzi


L’effroyable danger de l’athéisme ainsi qu’une critique de Voltaire


Rome, 18 septembre 1753


L’incrédulité que tu me montres partout m’alarme sans m’étonner, mon cher condisciple. Ces choses avaient été prédites dans les livres saints, l’esprit de l’homme est capable de mille écarts dès que son cœur a quitté les voies d’innocence et de simplicité. Du désir qu’on a qu’il n’y ait point de Dieu pour punir le crime, on conclut qu’il n’existe point en effet. Du déisme à l’athéisme la pente est dangereuse et facile.


Cependant, et malgré les déplorables conséquences de la nouvelle philosophie, je suis d’avis qu’il ne faut point irriter ceux qui la professent. La foi est un don de Dieu. On ramènera plutôt les incrédules par la douceur que par la sévérité : on prend avec eux un ton d’orgueil qui les blesse, et d’autant mieux qu’on leur répond souvent avec beaucoup moins d’esprit qu’ils n’en mettent dans leurs discours et dans leurs écrits. Le plus petit ecclésiastique croit de son devoir d’attaquer, sans penser que, si son zèle est louable, son savoir, qui n’y répond pas, fait plus de mal que de bien. Pour combattre des hommes habiles, il faudrait de l’habileté.


Ce n’est ni en déclamant, ni en invectivant, que l’on convertit : il faut des exemples et des raisons ; il faut de la modération, et surtout convenir que la religion a des mystères incompréhensibles. Tant qu’on ne tiendra pas les anneaux de cette chaîne, qui lie la terre au ciel, on ne confondra point l’incrédulité. Pourquoi refuser d’avouer que notre doctrine catholique a ses obscurités ? La foi, selon la définition même de saint Paul, est la certitude des choses qui n’apparaissent pas. Le zèle impétueux qui veut faire descendre le feu du ciel, excite la haine : une bonne cause se soutient d’elle-même, et celle de la religion doit se faire respecter par ses œuvres. Tout ce qui respire l’animosité, d’ailleurs, est contraire au christianisme.


Je ne sais, mais si j’avais le loisir, et surtout la capacité de combattre cette philosophie de mon siècle (qui ne console de rien), j’ai la présomption de croire qu’aucun sophiste ne se plaindrait de moi. Je ferais voir que nos adversaires n’ont pas bien saisi le sens des livres saints, ou qu’ils manquent de bonnes raisons pour en nier l’authenticité. Je pense bien que je ne les convertirais pas, car il n’y a que Dieu qui éclaire et change les cœurs ; mais du moins ils ne se déchaîneraient pas contre les défenseurs de cette religion d’égalité.


Puisque Dieu souffre les incrédules, mon ami, nous devons les supporter : ils entrent dans ses desseins ; c’est par eux que la religion paraît plus forte et que les justes sont exercés dans la foi. Il n’est pas étonnant que tant d’âges superstitieux aient amené un siècle d’incrédulité ; les orages passent et ne servent qu’à faire briller d’un plus vif éclat l’azur et la sérénité du firmament.


Je vois que je t’ai blessé dans ton admiration pour M. de Voltaire (sentiment un peu contradictoire avec quelques autres que je te connais), et pourtant je ne puis m’empêcher d’insister sur les torts que je reproche à ce beau génie. Toi-même, en le vantant, tu en fais une amère critique ! Ses productions offrent plus de paradoxes que de saints raisonnements, plus d’objections que de solutions, plus de railleries que de preuves ; plus de chaleur que de lumière, plus de superficie que de profondeur. Les hommes légers le trouvent merveilleux ; et, comme ils forment le plus grand nombre, les livres qu’il publie ont de la réputation : le style entraîne, et l’on s’extasie sans penser que le coloris n’est pas le premier mérite des tableaux.


Nous vivons dans un temps bizarre : jamais on n’eut moins de religion ; jamais on n’en a tant et si stérilement parlé. Ce n’est point que je veuille récriminer contre mon siècle : si ce n’était pas en haine du dogme qu’il hait les religieux, je ne lui en ferais pas de reproche. Il peut avoir raison quand il se plaint de notre trop grand nombre, et de nos engagements, quelquefois précoces, dans une profession qui dure toute la vie ; mais c’est une injustice que d’exiger que tous les solitaires entrent en solidarité aux yeux du monde, et que la faute d’un seul soit regardée comme la faute de tous. Il est à regretter que tant de lumières accordées à cette génération ne servent qu’à former une ligue contre le ciel. On s’imagine être plus grand à mesure qu’on cherche à s’éloigner de Dieu ; comme s’il y avait de la faiblesse à s’humilier devant la majesté d’un être dont on tient le mouvement, la respiration, la pensée ! Saint Augustin, qui erra longtemps, ne crut valoir quelque chose que lorsqu’il revint à l’humilité. L’esprit de l’homme n’a que des perceptions vagues, s’il n’a une autorité qui le fixe. Et comment ne se dégoûte-t-on pas d’être mécréant après avoir éprouvé le vide et l’ennui qui suit les esprits forts ? Qui est-ce qui n’aurait pas cru que tous ces écrivains qui se sont frayé des routes nouvelles en détrônant la Divinité, seraient eux-mêmes divinisés après leur mort ? Eh bien ! On se souvient de la plupart pour railler leurs systèmes, ou pour déplorer les misères de leur vie. Qui aujourd’hui voudrait être Spinosa ?


Les vérités de l’Évangile s’élèvent lorsqu’on les croit éteintes : elles jettent une flamme vive et rapide que ne peuvent obscurcir ni ses présomptueux ennemis, ni ses indignes ministres. Encore une fois, il y a d’impénétrables mystères autour de nous ; mais quitterons-nous la contrée où règnent quelques nuages pour passer dans un lieu de ténèbres et d’horreur ? Où allez-vous, sortis de la voie où cette religion offre quelques points d’appui ? Est-ce à la tyrannie des hommes, à la condition des animaux et au néant ? C’était bien la peine de faire tant de recherches et d’efforts d’esprit pour arriver à cette solution ? Élevez-la plutôt, votre destinée passagère ; et, si vous deviez vous tromper, que ce soit avec quelque charme, avec quelque poésie et quelques espérances.


Tu as peut-être senti quelquefois, Charles, que cette religion qui nous lie était rigoureuse pour des hommes : c’est une preuve qu’ils ne l’ont pas faite. Ils l’auraient adoucie davantage : on n’y verrait pas l’abnégation de soi-même, et on y aurait permis les mauvais désirs. Regarde les religions passées dont les anciens peuples ont été inventeurs.


Mais ne va pas croire que tout ceci m’empêche de rendre justice à l’auteur de Mahomet : c’est parce que je prise beaucoup ses talents que je voudrais le voir mieux penser. Hélas ! Ne haïssons personne à raison de ses sentiments : et quand les maximes sont blâmables, ouvrons encore à ceux qui les professent un cœur plein de charité. Au reste, plus il y aura de livres contre les croyances religieuses, et plus on se convaincra qu’elles sont nécessaires : l’homme qui adora jadis une multitude de dieux, est-il plus raisonnable aujourd’hui qu’il affecte de n’en reconnaître aucun ? La vertu et le vice, l’immortalité et le néant, tout lui paraît égal, pourvu que quelques frêles brochures lui servent de rempart contre le ciel. Pitié ! pitié profonde pour cette double erreur ! Heureux les temps où les confesseurs de la foi n’étaient pas témoins inutiles de l’impiété, où le sang d’un martyr pouvait ouvrir les yeux de l’aveugle, et peut-être les portes du ciel au bourreau pour qui la victime priait en mourant ! — Adieu.


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