J'ai vu la main d'un prêtre se poser sur l'épaule d'un homme qui baissait la tête pour cacher ses larmes. Mais je n'ai vu qu'une seule chose ! J'ai vu les larmes d'un homme qui coulaient dans le coeur d'un prêtre Mais je n'ai vu qu'une seule chose ! Un troisième était là ! Et qui posait sa main sur l'épaule de l'homme et qui baissait sa tête dans le coeur du prêtre Je n'ai vu qu'une seule chose ! Un troisième était là, plus grand, plus aimant. Lui pleurait. Lui consolait. Lui, le Mystère qui ordonne le Tout en vivant de chacun |
Il est dur de poser sa main sur l'épaule de l'homme qui souffre, sans qu'elle soit pour lui lourde du poids de tant de mains qui ne savent pas, qui restent extérieures, et qui par ce fait enferment, isolent, poussent un peu plus profond l'homme dans sa souffrance.
Il est des mains tendues, des regards qui sonnent aussi désastreusement que pourraient le faire le klaxon dans une symphonie pathétique.
Trop souvent le geste joue faux !
C'est comme si la main agissait en étant coupée du coeur, poussée par autre chose que l'amour.
Mais il y a aussi des gestes qui apaisent, qui disent "nous"
Ce même geste en apparence, ce geste simple, peut blesser ou guérir, faire mourir ou vivre.
De quelle mystérieuse harmonique naît la tendresse, qui donne au coeur de s'ouvrir comme le soleil ouvre la fleur ?
Je le redis, un troisième était là. Il avait investi le coeur de l'un et souffrait dans le coeur de l'autre.
Le geste de tendresse ne se fabrique pas, il se manifeste comme une spontanéité inspirée...
...La tendresse est la main de Dieu qui essuie une larme d'homme.
Elle est comme le silencieux véhicule du dialogue des coeurs...
extrait de "Instants de grâce" de Frédéric Eymery ,
une invitation à l'amour, une autre façon de voir l'humanitaire