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La doctrine chrétienne sur Dieu et les hommes

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saint-michel


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La doctrine chrétienne sur Dieu et les hommes  Empty La doctrine chrétienne sur Dieu et les hommes

Message par saint-michel Dim 23 Avr - 8:09

La doctrine chrétienne sur Dieu et les hommes  La_doc10

La notion d’un Dieu saint et infiniment miséricordieux n’existe que dans le christianisme. C’est ce que rappelle l’abbé Broglié grâce à son talent d’apologiste catholique. L’auteur rappelle également les socles fondamentaux du christianisme dans cet indispensable texte (notion de devoir vis-à-vis de Dieu, miséricorde, chasteté, indissolubilité du mariage, etc…).


« La doctrine chrétienne sur Dieu et l’homme » tiré de « Problèmes et conclusions de l’histoire des religions » de l’abbé de Broglié. Page 326 à 333.


« L’idée du Dieu créateur, personnel, source de la justice et vengeur de la morale, est une notion commune aux trois religions : juive, chrétienne et musulmane. Le paganisme n’a fait qu’entrevoir cette notion. Les païens en général unissaient la notion de la morale à celle de la divinité ; pour eux la morale venait d’en haut, du ciel ; mais la puissance céleste, qui était chargée de punir le vice et de récompenser la vertu, était une puissance impersonnelle ou du moins un être tellement inflexible qu’il ne différait guère d’une loi abstraite. Les dieux personnels proprement dits étaient en général indignes du rôle de gardiens de la morale ; car ils la violaient souvent eux-mêmes. Aussi, bien que les peuples polythéistes fussent très éloignés de ce qu’on nomme aujourd’hui la morale indépendante, bien que la sanction céleste fit partie de leur croyance, c’était plutôt à une sorte de fatalité impersonnelle qu’ils attribuaient cette sanction. Dans le polythéisme grec, Zeus, souverain du ciel, semble quelquefois soumis à la Moïra, à la fatalité vengeresse, et quand il semble indépendant, seul juge des hommes, il prend alors quelques-uns des attributs de cette fatalité, et ses décrets ont quelque chose de nécessaire et d’inflexible. II en est de même de la société des grands Dieux de l’Olympe, considérés collectivement comme le principe de la justice ; c’est un tribunal juste, mais inflexible. L’idée d’expiation pour le crime se rencontre dans doute dans les cultes païens ; mais cette expiation n’est pas en général le moyen d’obtenir le pardon d’un être personnel ; c’est un moyen de réparer les effets de la faute, de purifier l’âme par certains actes qui ont par eux-mêmes une vertu spéciale. En somme, la morale païenne, quoique venant d’en haut, a généralement un caractère impersonnel. Elle n’existe même qu’à cette condition, l’intervention personnelle des dieux païens introduisant soit une cruauté capricieuse, soit une indulgence sans motif à la place de la loi du devoir. La faute n’est pas l’offense contre un Dieu vivant : l’expiation n’est pas un pardon résultant de l’amour ou de la miséricorde.


Je parle ici d’une manière générale et d’après une vue d’ensemble du paganisme. Je reconnais qu’il y a certaines exceptions, que certains hymnes de l’Inde ancienne et certains psaumes a assyriens contiennent l’idée du pardon analogue à l’idée chrétienne. Ces fragments des traditions primitives, ces manifestations des instincts du cœur humain ne sont cependant qu’exceptionnels, et en général la morale païenne a un caractère impersonnel. Son principe est admirablement dépeint par Pindare :


« Reine de toutes choses mortelles et immortelles, la loi établit d’une main toute puissante la contrainte suprême de la justice. »


Chose étrange même, la morale la plus pure du paganisme, la morale bouddhique, est jointe à l’absence complète de la notion d’un Dieu personnel, et à l’idée d’une sanction absolument nécessaire et fatale.


Le Dieu unique, qui récompense les bonnes actions, qui hait le mal et qui le punit, mais qui pardonne au pécheur, n’est connu clairement que dans les religions monothéistes. C’est dans ces religions que la morale s’identifie avec la volonté du Créateur, et la faute avec l’offense envers un Être infiniment bon. Néanmoins cette idée du Dieu personnel, source de la morale, prend un caractère plus précis, plus clair et plus profond dans le christianisme par l’idée de la rédemption. Ici, je n’ai pas l’intention de traiter des mystères chrétiens eux-mêmes. Ces mystères sont les objets de la foi, et ne peuvent en être les preuves que d’une manière très indirecte. Sans doute la théologie des mystères chrétiens est une œuvre originale, distincte, quoi qu’on en dise, de toutes les idées analogues des religions et des philosophies étrangères, et son existence est à elle seule, aux yeux des croyants, un des traits distinctifs de la vraie religion. Mais ces doctrines, si belles et si touchantes pour ceux qui ont la foi, sont pleines d’obscurités et d’apparentes contradictions. Ce sont des lumières pour ceux qui croient, mais ces lumières éblouissent et effraient les yeux de ceux du dehors. Ce que je veux seulement indiquer ici, c’est une notion plus accessible à la raison. C’est le caractère particulier du Dieu chrétien que ces mystères sont destinés à manifester. Or il résulte du mystère de la Rédemption qu’il y a entre le Dieu personnel et la morale proprement dite, la morale tout entière, la morale individuelle et intime aussi bien que la règle extérieure du devoir, un lien extrêmement étroit. Le Dieu chrétien est l’ordre moral vivant, la sainteté personnifiée. L’ordre moral lui est tellement uni et tellement cher, qu’il sacrifie son Fils pour réparer la violation de cet ordre. Mais en même temps ce Dieu est l’amour même, l’amour vivant. Il aime ses créatures coupables au point de sacrifier l’objet unique de ses complaisances suprêmes pour pouvoir leur pardonner sans que sa justice soit blessée, sans que sa sainteté reçoive la plus légère atteinte, sans qu’il puisse être accusé de la plus légère connivence pour le mal. Le Dieu chrétien est donc à la fois la justice vivante et la miséricorde vivante, la sainteté immaculée et l’amour avide de sacrifice. Tous ces attributs, manifestés dans les mystères, sont conformes à la saine philosophie. Une fois qu’ils sont connus, ils s’accordent pleinement avec l’idée de la perfection absolue de l’Être suprême. Mais la philosophie n’a jamais découvert ces richesses cachées de la nature de l’Être infini : elle ne peut ni les inventer ni les démontrer. À plus forte raison est-elle incapable de les manifester d’une manière populaire et de leur faire exercer sur les âmes une action efficace.


L’islamisme qui a rejeté les mystères chrétiens, a par là même perdu cette admirable notion de Dieu absolument saint et infiniment miséricordieux. Le Dieu musulman e st sans doute appelé le Dieu saint ; il est considéré comme juste et comme chargé de punir le mal. II est appelé à tout instant dans le Koran le clément, le miséricordieux ; mais l’affirmation de ces attributs divins, écho de la tradition chrétienne, n’est dans l’islamisme qu’une formule sans vie dont le sens est tout différent de celui qu’ont les mêmes paroles dans les prophètes et dans l’Évangile. La conception populaire et pratique du Dieu de l’islamisme est tout autre que celle du Dieu chrétien. Allah ressemble à un grand calife très puissant qui tient avant tout à ce que son autorité exclusive soit respectée ; à ses yeux le plus grand crime, presque le seul inexpiable, est d’associer une créature au créateur. Puis il maintient un certain ordre entre ces créatures et les oblige à vivre en paix sans se faire tort. Enfin il est bon et généreux, mais il a ses favoris auxquels il distribue les biens de la terre. Quant à la sainteté intime personnelle, à la pureté du cœur, elle lui e st à peu près indifférente ; et il est d’une indulgence extrême, sans qu’il lui en coûte comme au Dieu chrétien ; le pardon lui est facile, parce qu’il ne se sent guère offensé :


Palgrave, dans son voyage en Arabie, raconte qu’il interrogea les musulmans wahabites sur la gravité relative des diverses fautes.
« Quel est, leur dit-il, le plus grand péché ?
– C’est d’associer une créature au Créateur.
– Et le second ?
– C’est de fumer.
– Et le vol, l’adultère, l’assassinat ?
– Dieu est miséricordieux » répondit l’Arabe.


L’idée du Dieu vraiment saint et miséricordieux sans que sa sainteté soit diminuée est donc une idée propre aux prophètes juifs et au christianisme.


À cette idée en correspond une autre du côté de l’homme. L’homme est libre, il peut et il doit faire le bien par sa volonté. Mais il a besoin d’un secours supérieur ; ce secours lui est offert et lui est toujours accordé quand il le demande. La doctrine de la grâce, se rattachant à celle de la rédemption, établit l’homme dans une dépendance très grande de Dieu au point de vue moral : elle lui laisse cependant la pleine responsabilité de ses actes et le pouvoir de disposer de sa destinée. Il est facile de comprendre quelle puissance ces croyances donnent aux mobiles élevés qui poussent l’homme vers le bien. Au nom d’un Dieu qui s’est sacrifié, on peut demander à l’homme les plu s grands sacrifices ; et si la force lui manque, au non du dogme de la grâce, on peut lui promettre cette force comme devant lui venir d’en haut, pourvu qu’il la demande.



Ce sont ces principes qui permettent à la morale chrétienne d’être plus élevée que toute autre morale et en même temps de rester pratique et à la portée de l’homme. C’est grâce à ces dogmes que l’on évite à la fois le stoïcisme, qui demande à l’homme plus qu’il ne peut faire et qui détruit les affections, et les doctrines indulgentes qui laissent se développer la nature en abaissant l’idéal au niveau de la vie vulgaire de la masse des hommes. Ce sont ces mêmes doctrines qui abaissent l’orgueil, en mettant toujours l’homme en présence de la perfection divine incarnée, et en l’obligeant à compter sur un secours supérieur. N’y a-t-il pas là un caractère unique et incomparable, un véritable trait de transcendance de la doctrine chrétienne ?


Les conséquences pratiques de cette idée ne sont pas moins frappantes. C’est en effet grâce à cette notion du Dieu saint et juste, mais plein d’amour, et de l’homme, libre, mais ayant besoin d’un secours divin et pouvant l’obtenir, que le christianisme a pu établir dans l’humanité certains préceptes de morale qui n’ont pu être proclamés ailleurs, si tant est qu’ils l’aient été, que comme un idéal irréalisable. Les deux plus notables de ces préceptes sont la loi de la continence et celle du pardon des injures. La loi rigoureuse de la chasteté sous ses deux formes, celle de la continence absolue et celle du mariage unique et indissoluble, est le principe des mœurs chrétiennes. Si cette loi n’est pas appliquée universellement, elle subsiste néanmoins partout où l’Évangile règne comme règle de mœurs, et en fait il y a toujours une partie des populations chrétiennes qui s’efforcent de la suivre. Or cette loi était à peu près inconnue dans le paganisme (Note personnelle du blog Saint Michel Archange : comme elle l’est en 2016, en France !). On trouvait sans doute la monogamie à Rome, mais avec une liberté complète de mœurs pour les hommes. On trouve l’éloge et le conseil du célibat chez certains peuples, mais c’est un célibat volontaire pour quelques-uns et non une loi universelle. En général, dans les pays païens et musulmans, outre la permission de la polygamie et du divorce, il y a en principe une complète tolérance pour les désordres de mœurs qui ne troublent pas l’ordre extérieur du foyer de famille. Le principe contraire ne prévaut que dans les pays chrétiens. On sait quels efforts il a fallu à l’Église catholique pour maintenir l’application de la loi de la monogamie aux souverains, en empêchant l’établissement légal en Europe des sérails qui sont la coutume universelle des pays non chrétiens.



La loi du pardon n’est pas moins difficile à pratiquer, à cause de son opposition apparente avec le sentiment de justice qui est si puissant sur le cœur de l’homme, surtout quand la justice s’unit à l’intérêt. C’est encore cependant un des principes rigoureux du christianisme. Le Bouddha semble avoir entrevu cette loi, mais il l’a proposée comme conseil et non comme précepte absolu.



L’ensemble de ces diverses idées et de ces divers préceptes constitue cet état moral distinct de tout autre, que l’on peut appeler l’esprit chrétien. Être chrétien, c’est croire en un Dieu à la fois juste et miséricordieux qui hait le mal et qui pardonne au pécheur ; être chrétien, c’est aimer ce Dieu d’un amour personnel, plus que ses parents et ses meilleurs amis ; être chrétien, c’est avoir horreur de toute violation de la loi de la continence, non par un sentiment d’orgueil, mais par un principe religieux, et par conséquent détester les fautes cachées aussi bien que celles qui font scandale. Être chrétien, c’est aimer tous les hommes, même ses ennemis, c’est renoncer à la vengeance, c’est conserver la paix dans son cœur avec tous, bien qu’on soit obligé de les combattre au dehors. Être chrétien, c’est sentir sa pleine dépendance de Dieu et lui rapporter la gloire de ses bonnes actions, et, en même temps, conserver la pleine responsabilité de ses actes, attendre la récompense méritée et craindre le juste châtiment. Or cet idéal chrétien ne se trouve nulle part dans les autres religions. En vain essaierait-on de le construire de pièces et de morceaux en réunissant quelques textes isolés de certains philosophes. On ne trouvera aucun pays en dehors de ceux qu’éclaire l’Évangile où cet idéal soit proposé et prêché universellement comme règle de morale, où il y ait des hommes qui cherchent à le réaliser et qui y parviennent avec une fidélité plus ou moins grande, mais réelle et sincère.


La conception des rapports moraux entre le Dieu unique personnel et sa créature, avec toutes ses conséquences morales, peut donc être considérée comme le trait distinctif du christianisme. Non seulement on ne trouve rien d’égal dans les autres cultes, mais on ne trouve rien d’analogue, et la ressemblance générale de toutes les religions, que nous avons constatée et expliquée, ne se manifeste plus ici. L’esprit chrétien n’appartient qu’à la vraie religion : il en est comme l’essence propre, originale et inimitable. »


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