Merci,
@Gilles, d'avoir ouvert ce fil.
Je me permets d'intervenir, ici, pour donner mon opinion au sujet de la croyance au père Noël: je suis sincèrement d'avis qu'on ne devrait pas inciter nos enfants à croire au Père Noël.
Attention, je ne dis pas cela pour jeter la pierre à qui que ce soit. Certainement pas! Je comprends ceux qui ont fait un choix différent.
Mais je crois important de dire ce que je pense.
Cette croyance au père Noël est "sympathique" de prime abord; elle met de la "magie", de la "féerie" dans la vie de nos enfants. Elle les fait rêver, elle leur fait goûter au merveilleux.
Cependant, est-ce bien raisonnable, de leur faire croire au père Noël? Que va-t-il se passer, lorsque l'enfant apprendra que le père Noël n'existe pas?
Peut-être a-t-on un peu tendance à négliger l'impact que cette découverte pourra avoir sur les enfants les plus fragiles, en se disant qu'ils finiront bien par s'en remettre.
Mais... et s'ils ne s'en remettaient pas si bien que cela, finalement? Prenons garde de ne pas scandaliser un enfant.
Admettons que l'enfant apprenne que le père Noël n'existe pas vers l'âge de 6 ou 7 ans. Que risque-t-il de ressentir?
Si cette croyance a été fortement entretenue chez lui, alors il risque de ressentir un important sentiment de déception. Il lui faudra faire le "deuil" de ce personnage sympathique, auquel il a cru tant d'années et qu'il considérait peut-être même comme un ami.
Il risque aussi de se sentir trahi, en constatant que ses parents lui ont menti tout ce temps (des années, parfois). Il aura peut-être le sentiment qu'on a abusé de sa naïveté, qu'on s'est moqué de lui, parce qu'il est petit et qu'on peut lui faire croire tout et n'importe quoi.
Ceci risque d'entretenir chez lui un manque de confiance à l'égard de ses parents ou des adultes en général.
Surtout si, en plus, il a appris que le père noël n'existait pas, par l'intermédiaire de ses amis, à l'école. Ou en regardant certains films à la TV. Le sentiment de trahison sera d'autant plus grand que ses parents ne lui ont jamais rien dit eux-mêmes: il a appris cela par d'autres.
Et que dire de l'impact que cela pourrait avoir, chez l'enfant, sur sa foi en Dieu?
Je suis convaincue qu'entretenir, chez l'enfant, la croyance au père Noël est moins innocent qu'il n'y paraît.
Disons qu'il y a une certaine confusion qui est entretenue entre Dieu et le père Noël:
- les deux sont bons
- les deux semblent tout savoir
- les deux sont "pères"
- les deux font, en quelque sorte, des cadeaux
- les deux sont "célébrés" à Noël
- les deux sont merveilleux et ont des pouvoirs
- les deux sont miséricordieux
- etc...
Lorsque les enfants apprennent que le père Noël n'existe pas et qu'ils y ont cru en vain, quelque part, est-ce que leur foi en Dieu ne risque pas, du même coup, d'être atteinte, elle aussi?
Je me souviens que, lorsque j'ai appris que le père Noël n'existait pas, la première question que j'ai posée a été: "Et Dieu?"
Et quand on m'a affirmé que Dieu existait bel et bien, j'ai insisté, pour être bien sûre qu'on ne me mentait pas une fois de plus. (C'était avant de faire vraiment la connaissance de Jésus, bien sûr. A cette époque, je croyais en Dieu. Mais ma foi n'était pas non plus ce qu'elle est aujourd'hui. Je connaissais Dieu Père, Fils, Esprit Saint, je croyais en Lui, mais pas comme aujourd'hui
)
Eh oui! Si les parents ont menti au sujet du père Noël, après tout, peut-être ont-il aussi menti au sujet de Dieu? C'est la réflexion qu'un enfant pourra se faire.
Rappelons-le, dire à un enfant que le père Noël existe, c'est lui mentir.
C'est peut-être un mensonge que l'on ne croit pas trop grave, c'est peut-être un mensonge que l'on pense "gentil", innocent... C'est peut-être fait avec les meilleures intentions du monde, pour égayer un peu la vie de l'enfant, pour mettre de la féerie dans sa vie...
Mais ça reste un mensonge.
Or, que nous enseigne Jésus au sujet du mensonge?
Matthieu 537 Que votre parole soit “oui”, si c’est “oui”, “non”, si c’est “non”. Ce qui est en plus vient du Mauvais.
Jean 844 Vous, vous êtes du diable, c’est lui votre père, et vous cherchez à réaliser les convoitises de votre père. Depuis le commencement, il a été un meurtrier. Il ne s’est pas tenu dans la vérité, parce qu’il n’y a pas en lui de vérité. Quand il dit le mensonge, il le tire de lui-même, parce qu’il est menteur et père du mensonge.
La racine d'un mensonge est mauvaise. Les fruits pourront-ils vraiment être bons, si la racine est mauvaise?
Et puis, si même les parents se permettent de mentir, comment apprendre, ensuite, aux enfants, qu'ils ne doivent pas mentir? Comment leur dire qu'il faut toujours être honnête et dire la vérité, si on leur ment, sans raison.
L'enfant, à qui on a fait croire au père Noël, risque aussi de s'en vouloir pour sa naïveté. Osera-t-il encore prendre le risque de croire, après cela?
Et d'ailleurs, souvent, quand quelqu'un espère quelque chose qui semble peu vraisemblable, pour lui faire comprendre qu'il est un peu naïf, on va avoir tendance à lui dire: "Dis donc! Tu crois encore au père Noël, toi!"
Ainsi, l'enfant va grandir avec l'idée que seules les personnes naïves ont de l'espérance, que seules les personnes naïves croient au merveilleux, que seules les personnes naïves pensent que de bonnes choses arrivent...
Ce n'est pas étonnant que nous vivions dans une génération que l'on puisse qualifier de "désenchantée".
N'avez-vous jamais entendu des personnes dire que Dieu, c'est un peu "le père Noël des adultes"? Ce qui est une façon de laisser entendre que Dieu n'existerait pas et que les adultes qui croient en Lui sont un peu comme les enfants qui croient au père Noël: des personnes naïves.
Peut-être trouverez-vous que j'exagère un peu, que je dramatise, qu'il y a plein d'enfants qui ont cru au père Noël, qui n'y croient plus et que cela n'a pas empêché de croire en Dieu, ou que cela n'a pas perturbé outre mesure.
Oui... Mais est-ce que ça vaut vraiment la peine de courir le risque?
Est-il vraiment nécessaire d'inciter les enfants à croire au père Noël, quand on sait que c'est un mensonge - ce qui ne peut pas plaire à Dieu - et que ce mensonge pourrait s'avérer moins innocent qu'il n'y paraît?
Bien sûr, beaucoup de gens le font. Mais faut-il toujours faire comme tout le monde?
A côté de cela, il y a aussi, naturellement, "l'aspect commercial", qui est critiquable.
Je ne suis pas contre l'idée d'offrir des cadeaux, à Noël.
Mais attention à ne pas faire de Noël une fête strictement commerciale. La priorité doit toujours être donnée à Jésus, non au père Noël. C'est l'arrivée de Jésus que l'on attend et que l'on célèbre à Noël, non l'arrivée du "père Noël qui va m'apporter mes cadeaux".
Comme vous le savez tous, on nous a pris la fête de Noël et on l'a paganisée:
- après délibération, on a finalement décidé de tolérer les crèches dans les lieux publics... mais l'aspect religieux de la crèche doit être minimisé.
- on aperçoit des sapins décorés un peu partout, mais sans décorations religieuses et sans crèches.
- on n'entend presque plus de chants de Noël, dans les magasins, à la TV ou ailleurs.
- la fête religieuse est aujourd'hui perçue comme une simple fête de famille et un moment de ripaille.
- On a tendance à remplacer le "Joyeux Noël" par un "Bonnes fêtes", plus neutre. Les anglophones, eux, ont tendance à remplacer le "Merry christmas" par un "Merry X-mas". C'est à dire qu'on prend le "christ", on l'enlève et on le remplace par un X, neutre, anonyme.
Et, quand on accepte d'afficher un "Joyeux Noël", on l'accompagne souvent... d'une représentation du père Noël!
On essaie de faire oublier à tout le monde que Noël est avant tout une fête chrétienne. A Noël, on n'a presque plus le droit de mentionner Jésus.
Jésus doit disparaître de la vue de tout le monde. On le remplace par la figure du père Noël.
Je vois le père Noël un peu comme l'icone - l'idole? - du Noël athée et commercial.
Noël, cette belle fête pleine d'espérance et de joie, peut-même se changer parfois en un véritable moment de désespoir pour les personnes qui n'ont pas la foi. Parce que là où était Jésus, il y a désormais un grand vide, que le Noël commercial ne pourra jamais combler et qu'il a, au contraire, plutôt tendance à accentuer.
Alors, si le père Noël remplace Jésus dans la société dans laquelle nous vivons, faisons au moins en sorte qu'il ne remplace pas Jésus dans le coeur de nos enfants.
Et pour éviter cela, sans doute vaut-il mieux ne pas inciter nos enfants à croire au père Noël?
Et puis, Dieu n'est-il pas suffisamment merveilleux? L'incarnation du Verbe de Dieu, n'est-ce pas magnifique?
A-t-on vraiment besoin de faire intervenir un "père Noël" pour mettre de la joie dans le coeur des enfants, à Noël?
Les enfants seront-ils vraiment lésés, si on ne leur fait pas croire au père Noël? Est-ce qu'ils manqueront vraiment quelque chose?
Dieu Seul ne suffit-il pas?
Voilà, je tenais à donner mon opinion sur la question. Vous êtes libres de penser ce que vous voulez, naturellement.
Amitiés