Bonjour
@Hora Pardonnez-moi, je n'ai pas bien compris si vous faites allusion à des chrétiens ou bien si vous faites allusion à des non-chrétiens, qui savent ce que vous pensez, qui connaissent vos convictions religieuses, qui connaissent vos valeurs (qui sont les valeurs bibliques), mais qui ne tiennent pas compte des reproches que vous leur adressez.
Quoiqu'il en soit, je vais vous donner mon opinion, mais ce n'est jamais que mon opinion.
Dans sa 1ère épître aux Corinthiens, Saint Paul nous dit ceci:
1 Corinthiens 5
09 Je vous ai écrit dans ma lettre de ne pas fréquenter les débauchés.
10 Cela ne concernait pas de façon générale les débauchés qui sont dans ce monde, ni les profiteurs, les escrocs ou les idolâtres – autrement, vous seriez obligés de sortir du monde !
11 En réalité, ce que je vous écrivais, c’est de ne pas fréquenter celui qui porte le nom de frère, mais qui est débauché, ou profiteur, idolâtre, ou diffamateur, ivrogne, ou escroc : il ne faut même pas prendre un repas avec un homme comme celui-là.
12 Est-ce à moi de juger ceux du dehors ? Et ceux du dedans, n’est-ce pas à vous de les juger ?
13 Quant à ceux du dehors, c’est Dieu qui les jugera. Ôtez donc du milieu de vous l’homme mauvais.
Saint Paul fait, ici, une différence entre les chrétiens (ceux qui portent le nom de "frères") et les non-chrétiens (ceux qui sont du monde).
1) Les non-chrétiensIls ne connaissent pas Dieu et ne vivent pas selon Sa Loi. Alors, bien sûr, ils font beaucoup de choses que nous réprouvons, en tant que chrétiens.
Faut-il donc éviter leur compagnie? Si l'on en croit Saint Paul, ça va être difficile: il faudrait sortir du milieu du monde et vivre à l'écart, en ermite.
Jésus ne nous a pas retirés du monde (si l'on excepte certains religieux qui ont vocation à vivre à l'écart et à se consacrer à la prière et à l'offrande, pour aider ceux qui sont dans le monde). Au contraire, Il nous a mis au milieu du monde pour que nous soyons le sel de la terre.
Vous avez tout à fait raison de leur faire part de votre désaccord et de leur rappeler ce que Dieu et Sa morale exigent. C'est justement aussi cela, être le sel de la terre.
Par contre, j'ai tendance à penser que, s'ils ne vous écoutent pas, quelque part, ce n'est pas surprenant: ce n'est pas parce qu'ils connaissent vos convictions et vos valeurs, qu'ils vont nécessairement être d'accord avec vous ou vous écouter.
Je pense que, tant qu'ils n'auront pas fait la rencontre de Jésus, ce que vous leur direz ne leur parlera peut-être pas vraiment. Cela risque parfois de glisser sur eux. Il pourra leur arriver de se dire: "
Oui, oui... cause toujours, tu m'intéresses".
Cependant, je crois qu'il serait vraiment dommage de se couper d'eux, de s'éloigner. Je vous conseillerais plutôt de faire preuve de patience envers eux.
Ce sont les malades qui ont besoin du médecin, comme l'a dit Jésus.
Luc 5
30 Les pharisiens et les scribes de leur parti récriminaient en disant à ses disciples : « Pourquoi mangez-vous et buvez-vous avec les publicains et les pécheurs ? »
31 Jésus leur répondit : « Ce ne sont pas les gens en bonne santé qui ont besoin du médecin, mais les malades.
32 Je ne suis pas venu appeler des justes mais des pécheurs, pour qu’ils se convertissent. »
En tant que chrétiens, où que nous allions, quoi que nous fassions, nous apportons Jésus avec nous. Le pape François disait récemment que nous sommes des "christophores": nous portons le Christ.
Or, les malades ont besoin du Médecin, ils ont besoin de Jésus, même s'ils n'en ont pas encore conscience. Ils ont besoin que nous leur apportions le Médecin, que sur notre visage se reflète le visage du Médecin.
Jésus est Amour, Justice et Miséricorde.
Nous leur devons donc la justice, nous leur devons la droiture, nous avons donc le devoir de leur rappeler ce qui est bien et ce qui est mal, le devoir de désapprouver certaines de leurs mauvaises attitudes et de marquer notre désapprobation, comme vous avez raison de le faire.
Mais nous leur devons aussi amour et miséricorde.
Jésus tendra toujours la main vers eux. Jamais il ne la retirera. Jusqu'au bout, Il tend la main vers les pécheurs, dans l'espoir qu'ils la saisissent.
Nous devons être des imitateurs et des porteurs du Christ. C'est pourquoi j'ai tendance à penser que nous ne devons pas nous éloigner de ceux qui sont du monde et qui se comportent mal.
Au contraire, je crois que nous devons rester à leurs côtés, faire preuve de beaucoup de patience et continuer à leur apporter la présence de Jésus.
Si nous nous éloignons des gens qui appartiennent au monde et qui se comportent mal, nous leur retirons la présence de Jésus, en quelque sorte. Et là, ils ne risquent pas de se convertir!
Cela prendra peut-être du temps, mais à force de nous fréquenter, petit à petit, ils finiront peut-être par se laisser fléchir, par se laisser influencer et par changer un peu.
Avec l'aide de l'Esprit Saint, c'est nous qui allons les influencer en bien et non l'inverse.
Et, par la grâce de Dieu, en voyant notre manière de vivre, en voyant la force que le Seigneur nous donne dans les épreuves, en voyant notre amour, notre miséricorde, notre tendresse, en sentant notre Joie et notre Paix... ils finiront peut-être même par avoir envie de rencontrer le Seigneur et par se mettre à Le chercher.
Et c'est là que tout va changer, pour eux.
De même, si nous nous éloignons des gens qui appartiennent au monde et qui se comportent mal, ils risquent de percevoir les chrétiens (et donc le Christ Jésus Lui-même) comme intransigeants, élitistes, inaccessibles, juges, durs, implacables...
Tandis que si nous demeurons à leurs côtés malgré tous leurs défauts et leurs bêtises, si nous leur pardonnons leurs erreurs, si nous nous montrons (très) patients, si nous leur envoyons le message suivant: "
Non, je n'aime pas ce que tu fais, mais toi, je t'aime et je ne cesserai jamais de t'aimer", alors, ils vont peut-être finir par se dire: "
Mais, si vraiment Dieu existe, Il serait comme ça, alors? C'est quelqu'un d'aimant, de patient, quelqu'un qui m'aime vraiment et qui continuera à m'aimer même lorsque je commets des erreurs? C'est quelqu'un qui sera toujours à mes côtés, quoi que je fasse, qui ne me condamnera pas, qui sera toujours prêt à me pardonner, qui me tendra toujours la main et ne me rejettera jamais, même s'Il désapprouve ce que je fais? Si c'est ça, je veux Le connaître!"
Un frère, dont le petit frère triche à l'école, n'approuvera peut-être pas ce que fait son petit frère. Mais, il ne va pas cesser de fréquenter son frère pour autant, ni cesser de l'aimer: cela reste son frère. Il fera tout pour lui faire comprendre que tricher, ce n'est pas bien. Il marquera sa désapprobation. Mais il ne se coupera pas de son petit frère. Il restera à ses côtés et continuera à l'épauler.
Nous devons refléter la Miséricorde du Seigneur. Il faut prendre garde à ne pas envoyer le mauvais message à ceux qui ne connaissent pas Dieu: Il ne faut pas qu'ils se sentent méprisés ou qu'ils aient le sentiment que Dieu est réservé à une élite de gens parfaits.
Dans la parabole encore parfois appelée "parabole du Fils prodigue" (Luc 15), on sent bien que le Fils ne s'attendait pas à ce que son père le reprenne comme fils.
Il n'aurait même jamais osé l'espérer! Il espérait que son père accepterait peut-être, à la rigueur, de le prendre comme ouvrier (et encore, il n'en était pas sûr!) .
Mais il ne s'attendait sûrement pas à ce que son Père se précipite vers lui, à ce qu'il l'étreigne, à ce qu'il lui pardonne avant qu'il ait fini de présenter ses excuses, à ce qu'il lui rende sa dignité de fils et organise une fête pour son retour!
Le fils connaissait certainement déjà la droiture, la justice de son Père. Mais ce jour là, il a fait connaissance avec la grande Miséricorde et l'Amour, la tendresse de son Père envers son enfant bien aimé.
Et il a sûrement été touché au plus profond de son coeur par cet amour et par cette miséricorde.
Ce jour là, le fils a vraiment compris QUI était son père.
Il ne le connaissait pas vraiment, jusque là. Mais ce jour là, il a fait sa rencontre.
Ce jour là, il a dû se dire: "
Mon père est vraiment quelqu'un de formidable! Quelle chance j'ai d'avoir un tel père! Et je ne le savais même pas! Et dire que j'étais parti loin, que j'avais demandé à mon père de me donner ma part d'héritage, parce que j'avais décidé de ne plus jamais le revoir, de ne plus jamais revenir! Si seulement j'avais su, je ne serais jamais parti..."
Ce jour là, le coeur du fils a dû être profondément touché: le coeur de pierre s'est fendu, il a cédé la place à un coeur de chair. Les larmes se sont mises à couler sur ses joues et, frappé par l'amour que son père éprouvait pour lui, il s'est mis, à son tour, à aimer ce père... Un père qu'il ne connaissait pas auparavant, un père qu'il n'avait pas compris jusqu'alors, un père qu'il ne voyait que comme un vieux bonhomme exigeant.
Soudainement, TOUT a changé pour le fils. Sa vision a changé et l'amour est né dans le coeur du fils. Et avec cet amour est né le désir de ne plus jamais décevoir son père.
"Celui à qui on pardonne peu montre peu d’amour" (Luc 7.47)
Pour que les autres changent, pour que leur coeur change, et aussi, pour qu'ils se mettent, un jour, peut-être, à aimer Dieu, montrons leur l'amour de Dieu (sans renoncer à leur montrer aussi sa droiture et sa morale).
A travers nous, c'est Dieu que les gens jugent. Nous portons le magnifique nom de "chrétiens", nous portons donc le Nom du Christ. Nous sommes comme ses représentants, comme ses témoins.
Nous sommes témoins de sa justice. Nous sommes aussi témoins de son amour, de sa miséricorde. Nous ne devons renoncer ni à la justice, ni à la miséricorde. Il faut essayer de parvenir à trouver un juste équilibre entre les deux: haïr le péché, aimer le pécheur. Faire sentir qu'on hait le péché, faire sentir qu'on aime le pécheur.
Dieu nous a aimés le premier et c'est pour cela que nous sommes capables de l'aimer. De la même manière, nous devons aimer les autres et leur montrer que Dieu les aime aussi et qu'il les attend et ne les rejette pas, même s'ils ne sont pas parfaits.
Jean 4
19 Quant à nous, nous aimons parce que Dieu lui-même nous a aimés le premier.
20 Si quelqu’un dit : « J’aime Dieu », alors qu’il a de la haine contre son frère, c’est un menteur. En effet, celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, est incapable d’aimer Dieu, qu’il ne voit pas.
21 Et voici le commandement que nous tenons de lui : celui qui aime Dieu, qu’il aime aussi son frère.
Nous devons toujours nous demander "
comment Jésus agirait?" et faire notre possible pour ne pas donner une image de Lui qui soit faussée et qui risque d'éloigner les gens de Lui.
Si nous faisons le contraire de ce que Jésus aurait fait, nous ne sommes plus des témoins; nous nous rendons coupables de contre-témoignage.
Bien sûr, il nous arrive à tous de commettre des faux pas et d'être coupables de contre-témoignage".
Et souvent, nous n'en avons même pas conscience.
Combien de fois cela m'est-il arrivé? Sur des forums ou ailleurs...
Mais il faut essayer néanmoins d'être de bons témoins. Et par la grâce de Dieu, nous pouvons progresser en Sainteté.
C'est pourquoi, pour répondre à votre question, je suis d'avis qu'il vaut mieux ne pas se couper complètement de ces personnes, même si elles ne vous écoutent pas, même si elles ne font pas ce que vous leur dites et adoptent un comportement pécheur et parfois immoral.
Bien sûr, il faut marquer votre désapprobation. Quitte, parfois, à les secouer un peu, quand c'est nécessaire.
Mais tout en marquant votre désapprobation, je pense qu'il est important de leur montrer que Jésus leur tendra toujours la main, qu'il sera toujours là pour eux, à leurs côtés, prêts à les aimer.
Il se peut, par contre, que ce soit eux qui décident de vous rejeter, parce qu'ils trouveront votre morale insupportable, que votre présence leur rappellera constamment qu'ils sont dans l'erreur, qu'ils vous percevront comme un rabat-joie...
Dans ce cas, c'est leur choix. S'il font le choix de vous rejeter, eh bien tant pis. Mais cela doit être leur choix.
A mon avis, c'est aux pécheurs de rejeter les chrétiens. Ce n'est pas à nous de nous retirer, car nous sommes le lien entre Dieu et eux, nous sommes la présence du Christ à leurs côtés, nous sommes les représentants de la tendresse, de la patience, de l'amour, de la Miséricorde du Christ et nous sommes une présence susceptible, à la longue, de les influencer en bien et de les mener à Jésus.
Alors courage! Et patience. Autant que Dieu vous en prêtera la force.
(note: ne pas vous retirer ne veut pas non plus dire que vous soyez obligé de répondre à toutes leurs invitations, de vous rendre à toutes les soirées où vous êtes convié, etc...)
2) Les chrétiensEn ce qui concerne les chrétiens qui se comportaient très mal, Saint Paul recommandait de ne pas les fréquenter et de les exclure de la communauté.
Mais attention! Il faut remettre les choses dans leur contexte. A l'époque où Saint Paul écrivait, le christianisme était tout nouveau et pas encore très connu.
Les juifs dénigraient le christianisme. Les romains voyaient cela comme une secte juive. Et il y avait des hérésies, qui commençaient à naître.
Certaines personnes pouvaient, par exemple, se dire:
"Bon eh bien, puisque nous sommes sauvés et que Jésus nous pardonne nos péchés et qu'il nous a rendus libres, nous pouvons faire tout ce que nous voulons!"Cela, c'est une hérésie. Saint Paul disait que, là où le péché a abondé, la grâce de Dieu à surabondé.
Mais il s'est empressé de préciser que ce n'est pas une raison pour pécher! Or, apparemment, il y a des gens qui accusaient les chrétiens injustement:
Romains 3
08 Faut-il dire : « Faisons le mal pour qu’il en sorte du bien », comme certains nous accusent injurieusement de le dire ? Ceux-là méritent leur condamnation.
En plus, dans sa lettre aux Corinthiens, Saint Paul est outré, parce qu'un chrétien a adopté un comportement qui choquerait même les païens: il a couché avec la femme de son père.
1 Corinthiens 5
01
On entend dire partout qu’il y a chez vous un cas d’inconduite, une inconduite telle qu’on n’en voit même pas chez les païens : il s’agit d’un homme qui vit avec la femme de son père.02 Et, malgré cela, vous êtes gonflés d’orgueil au lieu d’en pleurer et de chasser de votre communauté celui qui commet cet acte.
03 Quant à moi, qui suis absent de corps mais présent d’esprit, j’ai déjà jugé, comme si j’étais présent, l’homme qui agit de la sorte :
04 au nom du Seigneur Jésus, lors d’une réunion où je serai spirituellement avec vous, dans la puissance de notre Seigneur Jésus,
05 il faut livrer cet individu au pouvoir de Satan, pour la perdition de son être de chair ; ainsi, son esprit pourra être sauvé au jour du Seigneur.
Voilà, c'est dans ce contexte là que Saint Paul écrit.
Le but de Saint Paul, c'était que le nom du Christ ne soit pas sali.
Le christianisme était nouveau. Saint Paul ne voulait surtout pas que l'on se fasse de fausses idées sur le christianisme, sur Jésus, sur les chrétiens. Déjà qu'on entendait toutes sortes de calomnies sur Jésus et sur les chrétiens! Alors...
Saint Paul partait du principe qu'il fallait se démarquer d'un homme qui avait vraiment un comportement débauché et qui, tout en ne se repentant pas de ce comportement malgré les rappels à l'ordre, continuait sur la même voie, tout en continuant à se prétendre chrétien.
Il fallait se démarquer, pour deux raisons: d'une part, pour faire comprendre à cette homme qu'il n'était en réalité pas vraiment chrétien; d'autre part, pour faire comprendre aux autres que le christianisme, ce n'est pas du tout cela.
Ce texte de Saint Paul est l'un des textes qui fonde le principe de l'excommunication.
L'excommunication est toujours pratiquée, de temps en temps. Par exemple, récemment, le pape François a excommunié la mafia.
Ce faisant, il a envoyé deux messages:
- aux mafieux, il leur a fait comprendre qu'ils ne sont chrétiens que de nom et que, s'ils continuent sur cette voie, c'est l'enfer qui les attend.
- au monde, il a tenu à faire savoir que le christianisme ne tolère pas ce genre de comportement.
Cependant, je pense qu'il ne faut surtout pas utiliser le texte de Saint Paul comme un prétexte pour s'éloigner un peu trop vite des autres chrétiens qui ne se comportent pas comme il faut.Et ce, pour plusieurs raisons:
- déjà, parce que des chrétiens "parfaits", vous n'en trouverez pas beaucoup! Alors, s'il faut s'éloigner de tous ceux qui ne font pas ce qu'il faut... On n'est pas sorti de l'auberge!
- ensuite, parce qu'on est, soi-même, pécheur. Avant de regarder la paille qu'il y a dans l'oeil du voisin, occupons-nous d'abord de la poutre qui est dans le notre (Luc 6.41)
- parce que c'est à l'Eglise qu'il revient de prendre la décision "d'excommunier". Pas à nous.
- parce qu'aujourd'hui, la morale chrétienne est quand même mieux connue que du temps de Saint Paul. Même si, vu l'état de la société et l'apostasie, elle a besoin qu'on la réaffirme nettement.
- parce que, dans le fond, les chrétiens qui ont vraiment un comportement débauché, sont, eux aussi, des malades qui ont besoin du Médecin.
Souvent, ils ne connaissent pas vraiment Dieu. Ils se disent chrétiens, mais ils le sont parce qu'ils ont été baptisés à la naissance et qu'ils croient vaguement en Dieu.
Et puis, grandir en Sainteté, prendre conscience de ses péchés, cela peut prendre plus de temps chez certains que chez d'autres.
Jésus, lorsqu'il est venu en Israël, il est d'abord venu pour chercher les "brebis perdues d'Israël", il est d'abord venu pour les juifs, avant d'aller chercher les païens.
Les pharisiens reprochaient justement à Jésus de fréquenter les pécheurs (juifs, donc croyants).
Luc 15
01 Les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l’écouter.
02
Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! »
Mais les pécheurs, qu'ils soient juifs ou païens, avaient besoin du Médecin.
C'est pour ça que je suis d'avis que nous ne devons pas rejeter trop vite les chrétiens un peu déviants, en se disant:
"Ils sont chrétiens, ils sont censés connaître la Bible et la Morale chrétienne, ils savent qu'ils se comportent mal, je le leur ai dit et ils ne veulent pas m'écouter, alors je ne veux plus les fréquenter".
Eux aussi, ils sont malades. Eux aussi, ils ont besoin de l'aide des autres chrétiens. Jésus vient, eux aussi, les chercher et les soigner à travers les autres chrétiens. Les membres de l'Eglise ont besoin les uns, des autres.
Il y a tellement de gens, de nos jours, qui se disent chrétiens parce qu'ils ont été baptisés à la naissance, parce qu'ils ont reçu une éducation vaguement chrétienne et qu'ils vont à la messe pour les grandes fêtes.
Il y a aussi beaucoup de gens qui sont pratiquants mais qui, en réalité, n'ont jamais vraiment encore rencontré le Seigneur.
Il y a, enfin, beaucoup de chrétiens qui se font piéger par tous les messages que la société leur envoie: Pour justifier certains actes, on leur dit qu'il n'y a pas de mal à se faire du bien. On leur dit que ce n'est pas raisonnable de se marier avec une personne avec laquelle on n'a jamais vécu, ni couché. On leur dit que les relations homosexuelles sont condamnées par la Bible, mais que la Bible est un vieux livre, avec une morale qui n'est plus adaptée aujourd'hui, etc...
Bref, on leur dit beaucoup de mauvaises choses. Et ce, dès leur plus jeune âge, à l'école, à la TV...
Du coup, j'ai tendance à penser qu'il faut être quand même assez indulgents et patients.
Tout en leur montrant bien qu'on désapprouve certaines choses et en essayant de continuer à corriger leur comportement. D'abord avec douceur. Au bout d'un moment, s'il le faut, avec un peu plus de fermeté.
- enfin, parce que Jésus nous a appris à dire:
"Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés". Il nous a aussi dit:
"Vous serez jugés avec la même mesure que celle dont vous vous serez servis pour juger les autres".
Dieu nous répète parfois 50 fois la même chose. Et, malgré tout, il nous arrive encore de commettre les mêmes erreurs.
Est-ce que nous voudrions que Dieu se détourne de nous, qu'Il s'éloigne, parce que nous sommes pécheurs? Non. Nous en serions très malheureux!
Alors, nous aussi, nous devons essayer de ne pas nous détourner trop vite des autres, mêmes lorsqu'ils répètent encore les mêmes péchés, alors qu'on leur a déjà dit, plein de fois, qu'on n'appréciait pas ce genre de comportement.
Et s'ils ne sont conscients qu'ils agissent mal, même quand on le leur dit, c'est peut-être parce qu'en fait, ils n'ont pas encore vraiment rencontré Dieu? Ils sont donc dans la même situation que les non-chrétiens.
Ils ont donc, plus que jamais, besoin de fréquenter des chrétiens convaincus et de se sentir accueillis par l'Eglise (eux, non pas leurs péchés).
Conclusion: je dirais qu'il faut s'efforcer d'agir avec les autres - qu'ils soient chrétiens ou non - comme nous voudrions que le Seigneur agisse avec nous. Si le Seigneur est patient avec nous et qu'Il ne se détourne pas de nous, même lorsqu'Il doit nous répéter 50 fois les mêmes choses et que nous continuons à commettre 50 fois les mêmes erreurs, tâchons de faire preuve de la même patience avec notre prochain.
Après, cela dépend peut-être aussi des situations et de la gravité des comportements auxquels vous avez affaire. Il faut sans doute voir au cas par cas.
Si vraiment vous estimez que le comportement de l'autre (surtout si, en plus, il se dit chrétien) est intolérable pour vous... et que, malgré tout, il ne se repent pas.
Ou si vous pensez qu'il donne un très mauvais exemple du christianisme...
Ou si vraiment vous n'en pouvez plus, à la longue... S'il y a vraiment abus de sa part...
Eh bien, dans ce cas, à vous de voir. Avec l'aide de Dieu.
Mais essayez de ne pas être trop exigeant non plus sur ce qui est "intolérable".
Et que votre porte lui soit toujours ouverte, s'il souhaite vous demander de l'aide. Enfin et surtout, continuez à prier pour lui.
Pour finir, je précise quand même que,
si jamais, dans certaines situations, vous ne vous sentiez pas assez fort et que vous aviez le sentiment que c'est le pécheur qui vous influence en mal, au lieu que ce soit vous qui l'influenciez en bien, alors là, oui, il vaut mieux vous éloigner de lui. Préservez-vous!
"Si ta main t'entraîne au péché, coupe-la!"Voilà, c'est mon opinion.
En espérant que cela puisse vous aider à y voir plus clair,
@Hora.
Que Dieu vous bénisse.
Amitiés